Né à Saint-Étienne en 1837, Étienne Faure participe en 1868 à la grève des cordonniers. En 1871, il milite au Club de la rue de la Vierge, à Saint-Étienne, centre des révolutionnaires animés de l’esprit de l’Internationale. Il jouera un rôle de premier plan lors de la commune de Saint-Étienne.
En janvier 1883, soixante-six anarchistes sont jugés à Lyon dans un grand procès médiatique qui vise à diviser le mouvement ouvrier alors très dynamique. Parmi les inculpés, quatre Stéphanois sont jugés pour avoir diffusé des idées visant à « provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion, et d’avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique. » Deuxième partie : Enquête et arrestations, automne 1882.
En janvier 1883, soixante-six anarchistes sont jugés à Lyon dans un grand procès médiatique qui vise à diviser le mouvement ouvrier alors très dynamique. Parmi les inculpés quatre stéphanois sont jugés pour avoir diffuser des idées visant à « provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion, et d’avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique. » Première partie d’un texte en deux épisodes : Grèves, révoltes ouvrières, effervescences libertaires et répression autour de Lyon et Saint-Étienne en 1882.
Biographie sommaire plus d’une centaine d’année après sa disparition le 9 janvier 1905. Le 21 janvier, une foule considérable suit son cortège funèbre de la gare de Lyon à Paris jusqu’au cimetière de Levallois où elle est inhumée a côté de sa mère. Hommage à cette figure mythique qui consacra sa vie à ses idéaux révolutionnaires et libertaires.
Figure importante de l’anarchisme français. Il fut séminariste avant d’être libre-penseur, socialiste - membre du parti ouvrier - puis anarchiste en 1888. En 1895, il fonde avec Louise Michel : « Le Libertaire ». Lors de l’affaire Dreyfus, il soutient activement celui-ci et créera « Le journal du Peuple ». En 1900, il publie le journal « Les Plébéiennes » puis en 1901-1902 « Le Quotidien ».
Au sein du mouvement ouvrier stéphanois, les passementiers et les ouvriers du textile n’occupent pas le devant de la scène. Les premiers rôles sont plutôt tenus par les mineurs et les métallurgistes, souvent en première ligne des luttes ouvrières et impliqués dans des violences d’ampleur et de nature diverses. Et pourtant, le 4 janvier 1900, après plus d’un mois de grève, des émeutes éclatent en ville. Les manifestant.e.s renversent les trams, brisent les becs de gaz, incendient le kiosque place Marengo et affrontent les forces de l’ordre.
« Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. » Antonio Gramsci, 1er janvier 1916.
Le Temps des révoltes, chronique publiée dans la version papier d’A11, propose un coup de projecteur sur des conflits passés et oubliés : coups de colère ouvrière, longues grèves et révoltes individuelles d’avant 1914. Pour ce premier volet, retour sur la lutte des ouvriers de Chambon-Feugerolles, dans le département de la Loire. Cet article de Anne STEINER a été publié dans le numéro 11 de la version papier d’Article11.
Né au Chambon-Feugerolles, Le métallurgiste, militant syndicaliste et anarchiste Jean-Marie Tyr participe activement aux « longues et âpres luttes des boulonniers, en 1910 et 1911, qui en firent une des principales figures du mouvement ouvrier régional. Orateur violent, homme d’action, entraîneur de foules, il fut l’âme, le leader le plus écouté et le plus influent au sein du comité d’une grève générale qui mit la ville en état de siège de décembre 1909 à avril 1910 ».
Chaque année, une fête de grande ampleur est organisée à Saint-Étienne pour célébrer la patronne des mineurs. La célébration de la Sainte-Barbe nous rattache à une histoire des croyances collectives qui nous entraîne beaucoup plus loin que les menues questions actuellement débattues dans les médias. Article publié par le Gremmos.
À la fin de l’année 1947, les grèves se multiplient, à Saint-Étienne comme ailleurs, préfigurant la grande grève des mineurs de 1948. Elles culminent avec le rassemblement du 29 novembre, aux abords de la Préfecture.
Comment les auteurs d’extrême-droite ont décrit et pensé la mine et les mineurs du bassin minier stéphanois ? C’est la question à laquelle on essaye de répondre dans cette émission du Gremmos. Bien loin des imaginaires liés aux luttes et conquêtes sociales véhiculés par l’extrême-gauche, les poètes et écrivains d’extrême-droite ont dépeint les mineurs comme des travailleurs « besogneux », prêts à se sacrifier pour la patrie.
le samedi 30 novembre à 16h au Treuil à Champboeuf.
Projection du documentaire : Fruits Amer : L’exploitation des saisonnier·es agricoles
suivie d’un débat !
Vendredi 22 novembre à 19h la librairie Lune et l’Autre, Julie Pagis viendra présenter son livre « Le prophète rouge : enquête sur la révolution, le charisme et la domination » publié aux éditions La Découverte.
La grève des passementiers de Saint-Étienne se préparait depuis plusieurs années. L’insurrection des canuts lyonnais, en 1831, avait fortement influencé les passementiers de Saint-Étienne. Ces deux grandes villes, distantes de moins de soixante kilomètres, étaient déjà reliées par un chemin de fer. L’industrie du ruban, à Saint-Étienne, et celle des soieries de Lyon étaient deux industries sœurs et les conditions de travail étaient semblables. Frappés par la crise, les rubaniers stéphanois se mettent en grève en 1834.
Plus d’un mois après l’armistice mettant fin à l’état de guerre sur le territoire français, et à quelques jours de la célébration de la Nativité, ces travailleuses sont sur le point d’être licenciées par leur employeur. Confrontés à la diminution des commandes de guerre, désireux de rétablir l’ordre social et culturel d’avant-guerre, le gouvernement et les usines de guerre s’accordent sur le licenciement des « munitionnettes ».
Alors que le 11 novembre ont lieu les traditionnelles commémorations de la boucherie de 14-18, il semble intéressant de revenir sur les conflits ouvriers qui ont secoué la région stéphanoise pendant cette période. Dans cette émission du Gremmos, on s’interroge sur les rapports sociaux pendant la Grande guerre dans le bassin stéphanois, le quotidien des ouvriers stéphanois et les rapports patrons-ouvriers pendant le conflit.
L’économie de la région stéphanoise a longtemps reposé sur la production d’armement. Entre la manufacture nationale d’armes, les grandes usines sidérurgiques produisant des blindages et des obus, les entreprises de la construction mécanique ou automobile sous-traitantes des armées ou même les sociétés des fabricants d’armes de chasse, nombre d’ouvriers ont dû, de gré ou de force, s’employer dans une industrie potentiellement destructrice.
Né à Lyon en 1883, Charles Flageollet s’installe à Saint-Étienne en 1909 et fréquente le groupe anarchiste le Foyer populaire. Très influent à la CGT, Charles Flageollet s’oppose farouchement à l’Union sacrée et à la Première guerre mondiale. Il sera l’un des animateurs des grèves de Firminy contre la guerre de 1918. Méconnu du grand public, son intégrité et sa clairvoyance politique qui le caractérisent mérite qu’on lui rende hommage.
On peut considérer que les Bourses du travail sont la première marque de maturité du syndicalisme révolutionnaire naissant en France en 1892. C’est la spécificité du mouvement ouvrier et syndical français qui se réorganise suite au massacre de la Commune de Paris, achevée par la Semaine sanglante (du 21 au 28 mai 1871).
Pour son émission de rentrée, le Gremmos vous invite à découvrir le rôle des femmes dans les Communes de province. Nous écouterons Michelle Zancarini-Fournel, professeure émérite à l’université Claude Bernard-Lyon 1. Spécialiste des femmes et du genre, elle a aussi consacré ses recherches à l’histoire des milieux populaires.
Six mois avant la Commune de Paris, c’est à Lyon que se crée le « Comité Central du Salut de la France », ainsi que la « Fédération révolutionnaire des Communes ». S’affirme dans cet esprit communard, le rôle important joué par le peuple de la Guillotière.
« Des corps en enfer ». Mikaël Duarte est interrogé par Jean-Michel Steiner sur sa thèse soutenue en juin 2017, Des corps en enfer. Une histoire des corps dans la région stéphanoise de la fin du XVIII° siècle à 1949. Le titre – plutôt noir – fait référence aux textes de Jules Janin et les photos de Félix Thiolier, mais aussi aux travaux d’Yves Lequin.
Voyage au cœur des manifestations et des violences de rue à Paris au début du 20e siècle à partir de Le goût de l’émeute. Manifestations et violences de rue dans Paris et sa banlieue à la « Belle Époque » – avec l’auteure, Anne Steiner, maître de conférences à l’Université Paris 10 Nanterre, également auteure sur ce sujet de Le Temps des révoltes. Une histoire en cartes postales des luttes sociales à la « Belle Époque » et de Les En-Dehors. Anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle Époque. Émission à écouter sur le site de Sortir du capitalisme.
Le 31 août 1920, à Milan, Turin, et dans le nord de l’Italie, débute un vaste mouvement d’occupation des usines et de mise en place de conseils ouvriers. D’un côté, cette expérience est un moment-clé pour qui s’intéresse aux expériences d’auto-organisation. De l’autre, l’étouffement de ce mouvement ouvrira la porte à la réaction fasciste.
Sous la Monarchie de Juillet, l’expression syndicale et politique des ouvriers stéphanois inquiète toujours les élites locales, quelques années après le mouvement des canuts et sa résonance dans le chef-lieu d’arrondissement de la Loire, surtout. Cette préoccupation est également instrumentalisée par le premier édile de Saint-Étienne, afin de solliciter à nouveau le transfert du chef-lieu de département dans sa localité.
Cette émission de radio revient sur l’histoire de l’anarcho-syndicalisme en Espagne et de ses débats autour du communisme libertaire de la fondation de la CNT en 1910 à la révolution de 1936 à partir de Les chemins du communisme libertaire. L’anarcho-syndicalisme travaillé par ses prétentions anticapitalistes de Myrtille des Giménologues, paru en 2018 – en présence de Myrtille et Vincent des Giménologues, auteurs de Les chemins du communisme libertaire. À écouter sur la page de l’émission Sortir du capitalisme.
Alors que les communes de France préparent leurs traditionnelles et tristes célébrations du 14 juillet, revenons sur ces années de révoltes qui ont profondément et durablement chamboulé l’histoire de la France et du monde ; mais à travers le prisme des luttes de classes, de genres et décoloniales. Avec Caroline Fayolle, historienne. Un podcast de l’émission Sortir du Capitalisme.
Le 21 juin 1892, Ravachol comparait devant la cour d’assise de Montbrison. Il sera condamné à mort et exécuté trois semaines plus tard. Avant que le couperet lui tranche la tête, il réussira à lâcher un bref : "Vive l’anarchie !". Controversé ou mythifié, le natif de Saint-Chamond a marqué au fer rouge (et noir) l’histoire du mouvement anarchiste mondial. Comme l’écrivait Charles Malato : « Ravachol était une de ces personnalités déconcertantes qui peuvent laisser à la postérité la réputation d’un héros ou d’un bandit, suivant l’époque où ils vivent et le monde où ils se meuvent. »
Plus de 85 ans après, une émission d’histoire de la révolution espagnole (1936-1939), de l’anarchisme, de l’anarcho-syndicalisme et du communisme libertaire en Espagne, de l’Espagne du 19e siècle aux années 1930, des communes aragonaises, de la guerre civile, de la militarisation, de la contre-révolution républicano-stalinienne et de la victoire finale de Franco - avec Les Giménologues, auteurs de trois ouvrages à ce sujet.