L’ADOPTION INTERNATIONALE, DÉRACINER POUR MIEUX CONTRÔLER.
« J’aimerais adopter un enfant palestinien »
C’est ce qu’on entend assez souvent sur les réseaux sociaux, mais même avec les meilleures intentions possibles, l’adoption n’est pas la solution miracle aux différentes crises humanitaires.
MAIS...C’EST QUOI L’ADOPTION INTERNATIONALE ?
Développé dans les années 1970, au sein des pays occidentaux, l’adoption internationale se présente comme un processus légal permettant à des familles d’obtenir un enfant originaire d’un autre pays. Longtemps valorisée socialement comme un « acte de charité promouvant le multiculturalisme de façon humaniste et colorblind », cette pratique repose pourtant sur une altérité troublante : celle de l’enfant adopté, issu du sud global et perçu comme non blanc, et celle des adoptants, habitants du nord global, perçus comme blancs, qui se présentent comme les sauveurs offrant une échappatoire vers un « bel avenir ».
C’est dans cette opposition, et tout au long de la fin du XXe siècle, que l’adoption internationale s’impose comme une nouvelle forme de colonialisme impérial. Elle s’appuie sur la perception de certaines sociétés comme faibles et dociles, économiquement « sous-développées » ou ravagées par des « tragédies humaines » que le système capitaliste n’a aucune raison d’aider. Garder sa domination est la condition pour continuer sa prédation sur les richesses de ces régions.
L’adoption internationale a successivement ciblé ces continents : l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique et suite à l’implosion de l’URSS, l’Europe de l’est. Dans des contextes variés mais toujours liés par un même fil conducteur, elle a servi de réponse cynique aux crises humanitaires, tout en satisfaisant les désirs exotiques d’une société de consommation charitable.
Derrière un discours pieux et humanitaire, se cache une machine à laver les consciences occidentales, tout en laissant le capitalisme et le néocolonialisme creuser les désastres en cours en ajoutant celui du trafic d’enfants. Malgré son verni légal, le système de l’adoption est aussi un business qui nourrit ce trafic, que ce soit par pression sur les mères pour abandonner leurs enfants ou par vol pur et simple d’enfants. Ceci, les adoptants refusent de le voir et refusent aussi de voir leur part de responsabilité dans ce système colonialiste et raciste.
A partir de 2013, pour des raisons structurelles, économiques et démographiques, l’« offre » d’enfants connaît une pénurie. Il n’en demeure pas moins qu’elle continue et malgré une demande, seul le droit islamique interdisant l’adoption permet de laisser les enfants palestiniens et du Moyen-Orient chez eux.
L’adoption transnationale, tant qu’elle ne sera pas abordée comme un rouage du colonialisme – une prédation des enfants par l’empire – continuera d’être vendue comme une solution miracle face aux désastres humanitaires actuels en brandissant encore et toujours son argument de bien-être supérieur de l’enfant qui n’est en fait que le bien être supérieur des adoptants.
Nous vous invitons donc à explorer ces enjeux aux côtés d’intervenant-es directement concernés lors d’une projection/débat ouvert le 8 février à 18 h à La Gueule Noire.
Un repas solidaire sera servi, les bénéfices seront envoyés au projet Résilience Gaza !
Pour réserver votre place, contactez : urgencepalestinesaintetienne@gmail.com
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