Vendredi 22 novembre à 19h la librairie Lune et l’Autre, Julie Pagis viendra présenter son livre « Le prophète rouge : enquête sur la révolution, le charisme et la domination » publié aux éditions La Découverte.
La grève des passementiers de Saint-Étienne se préparait depuis plusieurs années. L’insurrection des canuts lyonnais, en 1831, avait fortement influencé les passementiers de Saint-Étienne. Ces deux grandes villes, distantes de moins de soixante kilomètres, étaient déjà reliées par un chemin de fer. L’industrie du ruban, à Saint-Étienne, et celle des soieries de Lyon étaient deux industries sœurs et les conditions de travail étaient semblables. Frappés par la crise, les rubaniers stéphanois se mettent en grève en 1834.
Plus d’un mois après l’armistice mettant fin à l’état de guerre sur le territoire français, et à quelques jours de la célébration de la Nativité, ces travailleuses sont sur le point d’être licenciées par leur employeur. Confrontés à la diminution des commandes de guerre, désireux de rétablir l’ordre social et culturel d’avant-guerre, le gouvernement et les usines de guerre s’accordent sur le licenciement des « munitionnettes ».
Alors que le 11 novembre ont lieu les traditionnelles commémorations de la boucherie de 14-18, il semble intéressant de revenir sur les conflits ouvriers qui ont secoué la région stéphanoise pendant cette période. Dans cette émission du Gremmos, on s’interroge sur les rapports sociaux pendant la Grande guerre dans le bassin stéphanois, le quotidien des ouvriers stéphanois et les rapports patrons-ouvriers pendant le conflit.
L’économie de la région stéphanoise a longtemps reposé sur la production d’armement. Entre la manufacture nationale d’armes, les grandes usines sidérurgiques produisant des blindages et des obus, les entreprises de la construction mécanique ou automobile sous-traitantes des armées ou même les sociétés des fabricants d’armes de chasse, nombre d’ouvriers ont dû, de gré ou de force, s’employer dans une industrie potentiellement destructrice.
Né à Lyon en 1883, Charles Flageollet s’installe à Saint-Étienne en 1909 et fréquente le groupe anarchiste le Foyer populaire. Très influent à la CGT, Charles Flageollet s’oppose farouchement à l’Union sacrée et à la Première guerre mondiale. Il sera l’un des animateurs des grèves de Firminy contre la guerre de 1918. Méconnu du grand public, son intégrité et sa clairvoyance politique qui le caractérisent mérite qu’on lui rende hommage.
On peut considérer que les Bourses du travail sont la première marque de maturité du syndicalisme révolutionnaire naissant en France en 1892. C’est la spécificité du mouvement ouvrier et syndical français qui se réorganise suite au massacre de la Commune de Paris, achevée par la Semaine sanglante (du 21 au 28 mai 1871).
Pour son émission de rentrée, le Gremmos vous invite à découvrir le rôle des femmes dans les Communes de province. Nous écouterons Michelle Zancarini-Fournel, professeure émérite à l’université Claude Bernard-Lyon 1. Spécialiste des femmes et du genre, elle a aussi consacré ses recherches à l’histoire des milieux populaires.
Six mois avant la Commune de Paris, c’est à Lyon que se crée le « Comité Central du Salut de la France », ainsi que la « Fédération révolutionnaire des Communes ». S’affirme dans cet esprit communard, le rôle important joué par le peuple de la Guillotière.
« Des corps en enfer ». Mikaël Duarte est interrogé par Jean-Michel Steiner sur sa thèse soutenue en juin 2017, Des corps en enfer. Une histoire des corps dans la région stéphanoise de la fin du XVIII° siècle à 1949. Le titre – plutôt noir – fait référence aux textes de Jules Janin et les photos de Félix Thiolier, mais aussi aux travaux d’Yves Lequin.