À la suite de la victoire de Georges Bush, la Cour suprème des USA est peut-être sur le point de basculer et de remettre en question un certain nombre de libertés civiles acquises au fil des années.
En réaction, le site activiste Downhill Battle propose d’accéder à la plus importante série documentaire jamais réalisée sur l’histoire des libertés publiques aux USA : Eyes on the Prize.
Seul problème, en raison de soucis de copyright qui traînent depuis 10 ans, cette série de 14 documentaires n’a jamais pu être diffusée, ni en VHS, ni en DVD, ni à la télévision. Alors qu’on assiste au boom des films documentaires aux USA, elle serait pourtant un important élément de vulgarisation politique et d’éducation civique pour une majorité de citoyens américains, mais personne n’a le droit de la regarder si ce n’est en allant l’emprunter dans une bibliothèque publique.
Les raisons de ce blocage ?
Un exemple : le film montre des gens chanter « Happy Birthday » à Martin Luther King. Or, « Happy Birthday » est une chanson toujours couverte par un copyright et il est nécessaire d’obtenir les autorisation des ayants-droit de ses créateurs pour pouvoir la diffuser. Et ce n’est qu’un exemple, c’est l’ensemble des 14 documentaires qui est plein d’emprunts audio et vidéo de ce genre.
Malheureusement, la société productrice du film, Blackside, n’a pas les moyens de vérifier les droits de tous les éléments qui apparaissent dans les films et elle a du renoncer à le diffuser alors même qu’aucun livre ou autre documentaire n’explique aussi bien et aussi clairement les enjeux politiques et civiques de l’histoire des libertés publiques aux USA.
De toute façon, la mort de son réalisateur Henry Hampton a entraîné une guerre entre les ayants-droit pour savoir qui était le propriétaire des droits. Dans l’attente d’une quelconque décision, il n’est même pas possible de savoir avec certitude à qui s’adresser pour négocier une distribution éventuelle.
À force de voir ces VHS s’user sur les étagères des bibliothèques, c’est Lawrence Guyot, un activiste des libertés publiques américain, qui a appelé à la désobéissance civile et à la distribution du film sur l’Internet, quels que soient les problèmes de droit d’auteur qu’il soulève. Aux yeux de Downhill Battle qui chapeaute l’opération, il ne s’agit pas tant de désobéissance civile que d’appliquer la doctrine du « fair use » et le premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d’expression.
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