Je suis une femme trans, non-binaire.
Je livre des fragments de mes expériences de violences sexuelles et de la culture transmisogyne du viol que j’ai rencontrée dans les milieux anarchistes, féministes, « queers » et TPG.
Je parlerai peu ou pas de l’en-dehors de ces milieux car de toute manière la transmisogynie féministe/queer/tpg est exactement la même que dans le reste de la société patriarcale. Les arguments et le vocabulaire utilisés sont parfois différents, la manière de politiser la haine des femmes et des non-binaires amab prend quelques formes spécifiques. Mais au fond ce sont les mêmes stéréotypes, le même sexisme, le même essentialisme, les mêmes ressorts, que ça vienne de TERF, de masculinistes d’extrême droite, de gauchistes, de féministes radicales prétendument « trans-inclusives » ou de certain.e.s queers. Malgré mes désaccords avec elle, je conseille la lecture du Manifeste d’une femme trans de Julia Serano pour l’analyse de la transmisogynie dans un contexte plus large.
C’est important de parler de ces milieux, pour casser l’idée que la transmisogynie et les violences sexuelles et sexistes seraient uniquement le fait des hommes cisgenres, et parce que c’est dans ces milieux qu’on imagine trouver un refuge et du soutien. Ce qu’on vit dans ces milieux où on déconstruit la culture du viol montre qu’il y a une culture SPECIFIQUE qui légitime, minimise, normalise, invisibilise les agressions sexuelles et violences conjugales sur les femmes trans, les personnes transféminines et non-binaires amab. Et cette culture démonise ou excuse des agressaires en fonction de critères sexistes (sexe, assignation de genre, passing).
La culture du viol c’est partout, la transmisogynie c’est partout. Ne fermez pas les yeux quand nos oppresseur.euses et nos agresseur.euses sont vos potes, quand ils/elles/iels sont des meufs cis, des queers, des féministes. Ne fermez pas les yeux. Arrêtez de nous silencier.
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