Article publié sur médiapart :
À Clermont-Ferrand, ce 30 septembre comme dans maints endroits en France, répondant à l’appel du collectif national des professionnel.le.s de la justice des enfants et des adolescent.e.s, le Comité « Justice des mineurs » du Puy-de-Dôme (RESF63, SNPES PJJ- FSU, CGT Educ’action, Unef-Auvergne, LDH-63 et le Syndicat des avocats de France Clermont-Riom) a, dans l’urgence, organisé un rassemblement devant le tribunal de Clermont-Ferrand après l’envoi d’une demande à être reçu en délégation par la Présidente du Tribunal judiciaire et par la Vice-Présidente en charge du Tribunal pour enfants, lettre signée par ce collectif et l’ordre des avocats. Carlos Lopez, coordinateur, travailleur PJJ, a pris la parole au nom du collectif.
L’ordonnance de 1945 sur l’enfance délinquante
Au sortir de la guerre, les enfants et adolescents, ces mineurs (jusqu’à 21 ans à l’époque) à la rue, ballotés par la guerre, orphelins, filles et filles de fusillé·es comme de collabos, anémiés et malingres, survivant en temps de guerre avec des combines peu regardantes sur la légalité représentaient l’avenir de la France après ce cataclysme que furent ces années. Le législateur de la Libération avait compris, après l’épreuve, que l’éducation était la voie royale, la seule voie efficace pour permettre à la jeunesse délictueuse d’évoluer avec ce temps nécessairement long vers des chemins plus vertueux du moins hors délinquance.
Ce fut l’ordonnance du 2 mai 1945 qui dans son préambule stipule : « Il est peu de problèmes aussi graves que ceux qui concernent la protection de l’enfance, et, parmi eux, ceux qui ont trait au sort de l’enfance traduite en justice. La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains. La guerre et les bouleversements d’ordre matériel et moral qu’elle a provoqués ont accru dans des proportions inquiétantes la délinquance juvénile. La question de l’enfance coupable est une des plus urgentes de l’époque présente... Désormais, tous les mineurs jusqu’à l’âge de dix-huit ans auxquels est imputée une infraction à la loi pénale ne seront déférés qu’aux juridictions pour enfants. Ils ne pourront faire l’objet que de mesures de protection, d’éducation ou de réforme, en vertu d’un régime d’irresponsabilité pénale qui n’est susceptible de dérogation qu’à titre exceptionnel et par décision motivée... L’ordonnance apporte une profonde réforme au casier judiciaire des mineurs en vue de lever toute entrave aux chances de relèvement ultérieur. »
Article, vidéos avec le collectif « Justice des mineurs » du Puy-de-Dôme et poème Chasse à l’enfant [1] de Jacques Prévert à lire ici :
« Bandit, voyou, voleur, chenapan » - au secours Prévert, ils sont devenus fous
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