La manifestation se déroulait dans un contexte particulier puisqu’au même moment 3 militants du groupuscule Génération Identitaire passaient en procès à la Cours d’appel de Grenoble suite à leur action violente « Defend Europe » au Col de l’échelle en avril 2018.
Pour rappel plus d’une centaine de fascistes s’était rassemblé.e.s, en ayant pour objectif de bloquer les exilé.e.s qui tentaient au péril de leur vie de passer la frontière franco-italienne par les Alpes. Plusieurs kilomètres de barrières avait été installés par les identitaires, toustes vêtu.e.s d’un même uniforme à la manière d’une milice, et pour l’occasion, ils avaient mobilisé plusieurs véhicules dont un hélicoptère ! Leur capital permet de financer leur haine d’une manière démesurée...
Après cette action de communication, où les fascistes n’ont aucunement été inquiété.e.s par les forces de l’ordre, les identitaires ont jugé bon de se substituer à ces dernières. Pendant plusieurs semaines, iels sont resté.e.s à plusieurs dizaines sur le secteur pour chasser, violenter, et même séquestrer des exilé.e.s avant de les remettre à la Police Aux Frontières (la PAF, qui use par ailleurs quotidiennement des mêmes méthodes !!).
Après ces semaines, où fascistes revendiqués et forces de l’ordre cohabitaient dans leurs méthodes barbares, aucune retombée juridique n’a été lancée à l’encontre de Génération Identitaire. C’est seulement plusieurs semaines après les mobilisations et protestations de militant.e.s solidaires aux exilé.e.s, que l’État a décidé de poursuivre l’organisation fasciste, mais seulement 3 de ses militants. Malheureusement les peines attribuées, notamment à ce dernier procès en appel à Grenoble, ne sont presque que monétaires et peu inquiétantes pour des organisations bourgeoises comme Génération Identitaire. Une fois encore l’Etat démontre qu’il compose parfaitement avec l’extrême droite et ses idées haineuses.
En revanche les Grenoblois.e.s eux ne font pas de concession ! C’est près de 1000 militant.e.s antifascistes qui se sont rassemblé.e.s dans les rues de la ville, à 18h place Félix Poulat, avant de défiler dans les rues.
Avant cela, un premier rassemblement s’était tenu à 14h devant le Palais de Justice rassemblant déjà près de 200 manifestant.e.s.
Le soir, c’est un cortège uni et déterminé qui a fait passer un message fort : Grenoble est Antifa et le restera ! Chant de solidarité aux sans-papiers, chant contre le fascisme militant et d’état, chant international... Les voix étaient tellement fortes et unies qu’elles venaient même à en faire trembler le sol sous les pieds de nos journalistes ! Plusieurs fumigènes ont été allumés, éclairant ainsi la tombée de la nuit, et quelques feux d’artifices sont aussi venu célébrer la beauté du rassemblement. Un moment, le cortège s’est même arrêté pour reprendre toustes en cœur le célèbre titre Bella Ciao. La manifestation a duré 1h30 sans qu’à aucun moment l’énergie du cortège ne faiblisse !
La présence policière était très forte pour encadrer l’événement. De nombreux policiers nationaux dont la BAC, ainsi qu’une compagnie de CRS ont encadré le cortège lors du parcours. Mais la manifestation étant déclarée et aucun débordement n’ayant été constaté, tout s’est passé dans le calme du début à la fin.
La manifestation a pris fin sur la place de Lavalette un dernier « siamo tutti antifascisti » de plus de 300 personnes ! Puis vers 20h30, les manifestant.e.s ont commencé à se disperser pour regagner leur domicile avant le début du couvre-feu.
Les Grenoblois.e.s et les militant.e.s venu.e.s des alentours ont démontré une fois encore la force du mouvement antifasciste, ils ne laisseront jamais les identitaires s’installer et avoir carte blanche sur leurs actions haineuses.
Bravo à toustes les mobilisé.e.s !
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