Parce qu’illes n’en pouvaient plus de voir, comme chaque année, des dizaines de personnes sans logement rejetées à la rue à la fin de la trêve hivernale, une poignée de militants a décidé au printemps dernier, d’occuper avec elles les locaux de la bourse du travail. De quelques dizaines, ces personnes sans solution d’hébergement ont afflué pour dépasser au début du mois d’avril la centaine.
Malgré les manifestations, les demandes à la mairie et à la préfecture de prendre leurs responsabilités, et une pétition rassemblant pus de 500 signatures, rien n’a été fait par les pouvoirs publics pour trouver des solutions d’hébergement pour ces hommes, ces femmes et ces enfants. Un diagnostique de leurs situations réalisé par la Cimade avait pourtant déterminé que pour plus de 90% d’entre elles, l’état était dans l’obligation de les prendre en charge.
Rien ? Si ce n’est, le 12 avril, l’expulsion manu militari et à 6h du matin par les forces de l’ordre, alors même que la fin de l’occupation était prévue à 9h, des locaux de la Bourse du Travail occupée.
S’en sont suivis des jours d’errance : l’occupation d’un amphi de la fac et une nouvelle expulsion odieuse avec la destruction des quelques affaires qui permettaient leur survie (matelas, couvertures), une nuit dans une salle prêtée par une personnalité stéphanoise. Puis deux solutions précaires ont été trouvées pour mettre à l’abri cette grosse centaine de migrant’es éreinté’es. Des anciens locaux de la Poste à Solaure ont été réquisitionnés et la maire de la Talaudière a accepté de mettre à disposition les anciens vestiaires d’une piscine désaffectée.
Une grande pièce carrelée, ponctuée de cabines d’essayage si petites que quand on s’y allonge, nos pieds dépassent des cloisons, quelques douches et un vestibule réaménagé en cuisine, a hébergé depuis le mois d’avril environ 60 personnes. C’est le soutien de militant’es et d’associatifs et les dons individuels de nourriture qui a permis à cette occupation précaire de tenir jusqu’aujourd’hui. Mais voilà , la situation qui devait durer quelques semaines et qui a duré faute de mieux, prend fin demain sans qu’aucune autre alternative n’ait été proposé par les institutions qui en ont pourtant le devoir (et les financements) à part pour de rares familles ayant obtenu des prises en charge.
Demain, ce sont donc plus d’une quarantaine de personnes qui doivent évacuer les locaux de l’ancienne piscine de la Talaudière. Elles se rendront au siège de la PADA (Plateforme d’accueil des demandeurs d’asile) demain, pour réclamer encore une fois que leur vie soit mise à l’abri.
Ces personnes passeront sûrement toute la journée devant ces bureaux austères dans l’espoir d’une solution, elles auront faim et froid. Nous ne sommes pas très optimistes sur les réponses que leur apportera l’institution, et nous savons que ce sera sûrement, encore une fois notre mobilisation seule qui pourra humaniser un tantinet cette journée lugubre. Un thermos de café, un repas chaud, quelques sourires, de l‘aide pour transporter leurs affaires, demain tout ce que nous pourrons leur apporter de solidarité sera nécessaire.
Venez nombreu’se’x demain jeudi 31 octobre, à n’importe quelle heure de la journée devant la PADA (8, allée des Artilleurs) pour soutenir ces humain’es.
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