« Les fascistes véritables, avec l’insigne à la boutonnière, sont relativement peu nombreux ; mais c’est la soliddarité, l’aide directe et indirecte, la complicité mal dissimulée de toutes les forces de conservation qui les rendent forts »
Luigi Fabbri, La contre-révolution préventive, 1922.
Ce mardi 19 décembre, au Parlement, a été votée par une large majorité la nouvelle loi asile - immigration. Un recul sans précédent dans le respect des droits fondamentaux, des libertés publiques et de la protection du droit d’asile en France : durcissement des conditions d’entrée sur le territoire avec des « quotas migratoires », restriction du droit à la vie privée et familiale, accès aux soins entravé par la suppression de l’AME et réduction considérable des droits sociaux. Les populations étrangères sur le territoire français font face à un changement profond et alarmant de leur statut.
Le projet de loi de Darmanin avait été bloqué une première fois par une motion de rejet portée par EELV et soutenue par le RN, avant que ces derniers, lors de la commission mixte paritaire, trouvent un terrain d’entente avec la droite de Renaissance et des Républicains. Le résultat : un texte ouvertement raciste et rétrograde en forme de doigt d’honneur à celles et ceux qui ont voté Emmanuel Macron en 2022 dans l’espoir de faire barrage à l’extrême droite. Marine Le Pen considère qu’il s’agit d’une « victoire idéologique » pendant qu’Elisabeth Borne reconnaît le caractère anticonstitutionnel de nombreuses mesures.
Des franges de la société classiquement acquises à la cause méritocrate macroniste, qui, pour la plupart, faisaient jusqu’alors peu de cas de la condition des étranger.e.s en France, sont effrayées de constater que cette loi ne relève pas de l’élitisme libéral habituel mais bien d’une xénophobie d’État qui ne prend même plus la peine de se déguiser. Des médecins, des président.e.s d’universités, etc. se sont exprimés sur les dangers que représente le repli fascisant que le gouvernement est en train d’opérer sous couvert d’arguments fantômes comme la lutte contre le terrorisme, la préférence nationale, la délinquance ou l’amélioration de l’intégration. Un dangereux rapprochement entre les revendications xénophobes de l’extrême droite et les velléités libérales de la macronie qui n’aura de victimes que les populations déjà précarisées. Le fond de cette loi marque un tournant purement raciste, inhumain mais aussi capitaliste tant les quelques mesures « favorables » du texte ne le sont que pour répondre aux besoins économiques français.
Face à un régime qui ne gouverne plus qu’à coups de manœuvres constitutionnelles et de 49-3, qui recycle sans vergogne les idées fondamentales de l’extrême droite et qui réprime toutes contestations : NOUS DEVONS RESTER SOUDÉ.E.S ! Exprimons notre solidarité la plus totale et indéfectible envers toutes les personnes qui vont être impactées par cette loi. Combattons sans relâche le racisme, le fascisme et la xénophobie qui s’inscrivent toujours plus brutalement dans notre société.
Cinq député-es de la Loire ont décidé de voter la loi raciste sur l’immigration, assumant de fait leur proximité idéologique avec le Rassemblement national.
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