Argumentaire
Comment les ouvrières se sont-elles situées par rapport au féminisme et au syndicalisme des années 1968 au très contemporain ? L’enjeu de cette conférence est de revenir sur ces questions à travers notamment les exemples de Chantelle (Loire-Atlantique) et de Moulinex (Basse-Normandie).
Dans les années 1970, tandis que les féministes cherchent à s’adresser aux ouvrières, comment ces dernières les reçoivent-elles ? Quelles sont alors les orientations des organisations syndicales comme la CGT ou le CFDT à ce sujet ?
Tandis que les deux confédérations marquent leurs distances vis-à-vis du féminisme qui se massifie alors, des militantes d’extrême-gauche établies en importent les idées et les pratiques à l’usine. Alors même que la plupart des ouvrières en rejettent l’appellation, notamment pour marquer leur appartenance à la classe ouvrière, dans le quotidien de l’usine les ouvrières échangent sur leurs vies privées, faisant de ces moments de travail des moments d’entraide et d’échange.
Par ailleurs, c’est également l’investissement syndical ouvrières qui sera abordé et notamment le choix qu’elles font le plus souvent de militer à l’usine plus que de prendre des responsabilités dans le syndicat.
Fanny Gallot est maîtresse de conférence à l’Université Paris Est Créteil. Elle est l’auteure de l’ouvrage En découdre, comment les ouvrières ont révolutionné le travail et la société, paru à la Découverte en 2015 et a coordonné avec Ludivine Bantigny et Fanny Bugnon un ouvrage intitulé Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes !, Le genre de l’engagement dans les années 1968 qui va sortir prochainement aux Presses Universitaires de Rennes. Ses recherches portent sur le travail au prisme du genre, le syndicalisme, les féminismes.
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