Il faut dire qu’à cette époque, la “Vallée de l’Ondaine”, qui s’étend d’Unieux jusqu’à Saint-Étienne en passant par Fraisses, Firminy, Le Chambon-Feugerolles et La Ricamarie, etc., est en France un des plus grands bassins industriels sidérurgiques et charbonniers, où les luttes ouvrières y sont nombreuses et déjà anciennes. C’est dans ce monde de labeur que Zola puise sa documentation pour donner à ses ouvrages une valeur d’authenticité qui leurs confèrent le succès que l’on sait.
Sa description des modes de vie, d’organisation et d’action de ce monde de mineurs et de sidérurgistes dans les trois dernières décennies du 19e siècle, apparaît pour beaucoup de lecteurs comme un authentique témoignage d’une réalité vécue. Toutefois, au regard de l’histoire, le comportement et les actions du mouvement ouvrier qu’il décrit sont bien loin de refléter la réalité des luttes de cette époque et la complexité de leurs enjeux.
"Germinal" est à ce titre une caricature qui a (sur)plombé l’histoire des combats de la classe ouvrière et des mineurs en particulier (que l’on songe au film de Claude Berri !). On peut, me semble t-il, à cette occasion mémorielle s’interroger sur les représentations du monde ouvrier que les romans de Zola ont construites, car bien des caricatures qui subsistent depuis dénaturent l’histoire des luttes d’hier et ne sont peut-être pas sans retombées sur celles d’aujourd’hui.
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