A la demande du maire de St-Etienne des dizaines de familles roumaines et moldaves sont expulsées des habitations qu’elles occupent sans qu’aucune solution de relogement, même d’urgence, ne soit examinée. La justice a donné son feu vert par le biais « d’ordonnances sur requête », c’est-à-dire un jugement au tribunal qui se déroule sans que les accusé-e-s ne soient présent-e-s, ni même convoqué-e-s (dans ce cas par exemple, la raison invoquée est que les squatteurs-euses n’étaient pas identifiables).
80 personnes ont dû fuir de la rue Roger Salengro. Les trois immeubles du 46, 48, et 50 ont été murés et les plafonds cassés pour éviter qu’elles reviennent. L’immeuble de la rue Tournefort a été muré jeudi matin, les dix personnes présentes mises dehors. 80 personnes supplémentaires sont à la rue, ou vont se réfugier dans des garages et d’autres squats surpeuplés, sans eau. Et le murage des 12-14 rue Perret est prévu pour lundi ou mardi prochain.
Sûr de sa force contre des familles fragilisées par la misère et le racisme, la mairie continue de mettre en oeuvre l’ordonnance d’expulsion qu’elle a obtenue.
Pourtant, un référé a été déposé contre cette ordonnance d’expulsion, par le DAL et des dizaines d’habitant-e-s roumains et moldaves concerné-e-s, c’est-à-dire que ces histoires devraient maintenant être rejugées, en présence des « accusé-e-s », avec une possibilité pour elles et eux de se défendre (c’est-à-dire au moins demander des délais). Le jugement a été reporté à la demande de l’avocat de la ville au mercredi 6 juillet [1]. Mais pour la ville, peu importe, il faut chasser ces familles et vite. « Ces gens n’ont qu’à repartir dans leur pays » dit-on au cabinet du maire, alors que la plupart de ces personnes demandent l’asile en france.
Le DAL affirme que tout être humain doit avoir accès à un certains nombre de droits fondamentaux pour vivre dignement, en premier lieu le droit à un logement décent avec l’eau, l’électricité, un sanitaire, et le demande pour ces familles.
10000 logements sont vacants sur la ville dont des milliers sont immédiatement habitables, notamment dans le parc des offices publics. Il est donc possible de trouver un logement pour tout le monde à St-Etienne.
Pourtant, les familles pauvres, les Rmistes, les petits retraités, les salariés précaires, les chômeurs sont inquiets. Les loyers augmentent et dans les quartiers populaires en rénovation des pressions ont commencées pour qu’ils partent de leur logement. Les rénovations ne doivent pas déboucher sur l’expulsion de ces familles. Nous demandons qu’elles soient relogées sur place dans des conditions correspondant à leurs besoins et à leurs ressources.
Ne laissons pas faire ceux qui veulent que Saint-Étienne soit une ville chère pour la « nettoyer ». Exigeons le droit pour tous et toutes de pouvoir continuer à habiter son quartier
Rassemblement lundi 4 juillet à 17H30 sur les marches de l’hôtel de ville. Il y a ce jour-là un conseil municipal. Des membres du DAL ont demandé au maire qu’une personne puisse y prendre la parole.
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