La concurrence était rude, avec des villes comme Clermont-Ferrand ou Grenoble, mais c’est bien Saint-Étienne que Google a choisi pour implanter son atelier et ça, ça rend tout fier M. Perdriau qui fait le faramelan :
C’est la juste reconnaissance que notre écosystème numérique dans l’agglomération stéphanoise fait partie des plus performants, sur un territoire parmi les plus dynamiques pour développer les startups.
(Startup Nation Reprezent !)
Bien évidemment, les ateliers numériques de la GAFA seront installés dans la maudite cité du FrenchTech Design. D’après un article de L’Essor - journal local consacré au Dieu-économie : "Le groupe annonce vouloir proposer, « main dans la main avec nos partenaires publics et privés, des formations aux outils numériques, gratuites et pour tous », citant en exemple « Le Mixeur, tiers-lieu novateur situé dans le quartier créatif de la Manufacture à Saint-Étienne ». Des formations destinées aux novices et aux professionnels, présentées comme sur-mesure pour développer ses compétences numériques, s’adressant à des étudiants, parents, gérants d’une PME, d’une association ou à de simples particuliers."
Il faut être sacrément naïf pour croire que la multinationale n’y trouve aucun intérêt pécuniaire. La "gratuité" n’existe pas en système capitaliste. Comme le rappelle un membre du comité anti-Google berlinois suite à l’implantation d’un atelier Google dans le quartier de Kreuzberg : " Chez Google, rien n’est jamais gratuit, votre café vous allez le payer en données personnelles ", avant d’affirmer que le quartier ne se laissera pas " imposer un mode de vie copié-collé de la Silicon Valley ".
En d’autres termes, l’implantation des ateliers Google offre à la multinationale une vitrine pour faire sa propagande tranquille et bien sûr accroître ses parts de marché, ses algorithmes, sa vision du monde :
50 millions de Français utilisent chaque mois nos services et notamment notre moteur de recherche, nous avons une responsabilité en tant que porte d’entrée sur Internet. Nous prenons ce rôle très à cœur. Nous avons la conviction que nous devons être acteurs du sujet de la formation, ne pas attendre que telle ou telle institution le fasse, mais plutôt que nous devons le faire tous ensemble. L’impact pour Google se fera sur le long terme, une meilleure utilisation de tous ces outils contribuera à l’écosystème en général.
(Sébastien Missoffe, directeur général France de Google lors de l’implantation du premier atelier Google à Rennes).
Quand la promotion d’intérêts privés devient un sujet d’intérêt public…
Sainté ne se laissera pas googliser (?)
Pour info : une implantation similaire a eu lieu à Rennes, qui a donné lieu à la création d’un observatoire de l’implantation de Google à Rennes.
À Berlin également, où un collectif « Fuck off Google » a été créé et une lutte s’est mise en place, notamment dans le quartier en pleine gentrification de Kreuzberg.
Pour rappel, un reportage sur Google et son monde.
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