Suite à la fermeture des hébergements d’urgence ouverts pour l’hiver, ces personnes, dont certaines très vulnérables (familles, enfants malades, personnes en situation de handicap), se sont donc retrouvées à la rue. Selon la loi française, les personnes en situation de demande d’asile et celles en situation de vulnérabilité DOIVENT être logées et prises en charges par l’Etat. Et c’est bien la situation de ces personnes, à qui pourtant rien n’a été proposé.
Celles-ci ont donc tout d’abord trouvé refuge à la Bourse du Travail de Saint-Étienne, pendant un peu moins de deux semaines. La préfecture a promis à une partie d’entre elles un relogement, en échange de quoi toutes quitteraient la bourse et aucune intervention policière n’aurait lieu. Ce qui a été accepté, et une sortie du lieu avait été prévue à l’horaire indiquée par la-dite préfecture.
C’était sans compter sur la malhonnêteté du Préfet, qui a fait envoyer trois heures avant l’heure annoncée, c’est à dire à six heures du matin, une centaine de CRS en tenue anti-émeute pour déloger violemment les occupant.e.s, terrorisant et traumatisant au passages toutes les personnes présentes.
La malhonnêteté ne s’arrêtera pas là , puisqu’en fait de logements ce sont seulement quelques nuits d’hôtel qui ont été proposées aux familles, qui se sont donc retrouvées à nouveau sans solution trois jours après, tandis que les moins chanceuses se sont tout simplement retrouvées à la rue directement suite à l’expulsion.
Ces personnes et leurs soutiens, dont parmi elles plusieurs étudiant.e.s, ont donc décidé de chercher refuge dans un des bâtiments inutilisés de l’université Jean Monnet. Mais c’est au bout de deux jours seulement que les policiers ont déboulé dans ce lieu d’études, devenu lieu de vie, pour expulser à nouveau les familles. Cette fois en prenant la peine, pour éviter une autre occupation, de confisquer et détruire les matelas, couvertures et biens des personnes. Comme si se retrouver à la rue ne suffisait pas.
On constate donc que, non contente de ne pas respecter la Loi, la Préfecture fait du zèle et cherche à faire disparaître de sa vue, en vain, ces personnes apparemment indésirables, et semble remettre en doute leur statut même d’êtres humains.
Epuisé.e.s, sans solution, ces personnes et leurs soutiens en appellent donc à la solidarité : nous cherchons à Saint-Étienne et alentours un lieu, un refuge, quelque chose de grand, de beau, quelque chose qui ferait dire qu’il est possible de vivre en France sans s’inquiéter de voir arriver au petit matin un bataillon de robocops, la bave aux lèvres et la matraque frémissante. Nous cherchons tout et n’importe quoi, propriétaire sympa, capitaliste de gauche, grands-parents généreux, hôtels gratuits, mécènes philantropes, artistes solidaires, nous cherchons de l’argent pour louer un immeuble, un immeuble à louer pour un euro symbolique, nous cherchons les 200 millions d’euros que Bernard Arnault a sorti en un jour pour Notre-Dame de Paris, nous cherchons des célébrités stéphanoises, ligériennes, rhône-alpines, françaises, européennes, mondiales, nous cherchons le 06 de Beyoncé et tout ce qui pourrait faire que ces gens ne dorment pas à la rue.
Tout le monde a le droit de dormir à l’abri et de vivre une vie décente !
Ouvrons les frontières, nos cœurs et nos porte-monnaies !
Contacte nous ! sainte-logement-citoyen chez riseup.net
Compléments d'info à l'article