Aujourd’hui plus connu pour son Technopole ou son Lycée technique et professionnel, ou encore parce qu’on y passe le permis de conduire, ou parce qu’on le traverse pour aller à Montreynaud, au stade Geoffroy Guichard ou au Zenith... Le Marais à Saint-Étienne est un ancien quartier industriel.
Autrefois marécage, il a été transformé par la révolution industrielle. Dès le début du XIXe siècle, des usines métallurgiques s’y implantent. Sous l’autorité d’actionnaires de la région, l’ingénieur Barrouin y fonde La Compagnie des Fonderies, Forges et Acieries de Saint-Étienne en 1865.
Cette usine, d’emblée conséquente, va progressivement s’étendre, en surface, en puissance, en personnel employé, jusqu’à devenir, dans les années 1910, la principale occupante des lieux. L’usine marque fortement le quartier. Elle y implante ses grands ateliers, ses cités, son cercle ouvrier, elle influence la construction de l’église, elle rythme la vie des cafés, des commerces, des moyens de transport publics. (...)
Pendant près d’un siècle, des machines d’aciéries, des trains de laminage, des fonderies, des tôleries, y ont travaillé pour fournir en aciers spéciaux les grands clients que sont les ministères de la Guerre, de la Marine, l’industrie de l’automobile, les fabricants de machines, etc. A travers ses techniques, ses corps de métiers, ses outils, ses clients, le Marais est complètement intégré à l’histoire métallurgique."
(...)
« Aujourd’hui bien rares sont les personnes qui y habitent. Et ceux qui y travaillent pensent davantage qu’ils sont sur le »technopole" de la ville que dans l’ancien quartier des aciéries. [1]
Il reste peu de traces de cette histoire. La grande majorité de ces usinse sont disparu. Les cités Barrouin ont été rasées. L’école publique a été désaffectée.
Pourquoi avons-nous mis cette histoire de côté ?
A quoi peut-elle bien nous servir ?
Comment s’en préoccuper et la transmettre ?
Dans les années 1980 et 1990, Daniel Colson et Jacques Roux, sociologues et historiens ont - parmi d’autres - mené des recherches, en menant des entretiens et en consultant des archives.
En novembre 2011, nous retournons avec eux, et Maurice Bedoin, historien, nous promener et discuter autour de quelques vestiges de ce passé : ce qui reste des aciéries, de l’école, et de l’église.
Ecoutez cette ballade et ces discussions, le jeudi 15 décembre 2011 à midi sur Radio Dio 89.5FM ou sur www.radiodio.org.
A lire aussi pour plonger plus dans le sujet :
Montreynaud, une colline aux confins de la ville, Marcel Chapelon et Yvan Perreton, éd. Ville de Saint-Étienne, Collection Trames Urbaines, 2001.
La Compagnie des fonderies, forges et aciéries de Saint-Étienne (1865-1914). Autonomie et subjectivité techniques, Daniel Colson, Publications de l’Univesité de Saint-Étienne, 1998.
« La recomposition culturelle dans l’espace public français à partir de l’approche de Abdelmalek Sayad », Abdelhafid Hammouche, in Les migrations Algériennes à l’étranger, Publications de la faculté des sciences humaines et sociales de l’université d’Alger, 2008.
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