Comme cela s’était déjà produit lors de précédentes manifs, un cortège de « jeunes » (on pourrait l’appeler comme on veut : cortège déterminé, bruyant…) s’agrège en tête de manif pour faire bloc et vivre un moment offensif et dynamique. Saint-Étienne la rebelle se lève contre cette loi Travail et son monde de soumission aux puissants.
« On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs »
La CCI, un lieu de départ de manif’ plutôt inhabituel pour Sainté, mais qui donne lieu à une belle action de peinture en bâtiment comme on les aime. Ce lieu de pouvoir des entreprises, un symbole du capitalisme, est visé dès le début de manif par de très nombreux œufs de peinture. Des pneus sont également cramés sur le parvis, pour donner au final de belles images de révolte contre ces valeurs entrepreneuriales de merde. Pour redire aux patrons, la Loi travail, vraiment non merci.
Sainté, l’expérience design
« Sainté, debout, soulève-toi ! »
La manif se met ensuite en route, avec à sa tête une guillotine, grandeur nature et fonctionnelle, portée à bout de bras. Les RG et BACqueux sont bien présents tout autour, mais pas de cars de CRS visibles. On met la pression individuellement et collectivement à ces salauds tout au long du parcours, pour leur signifier qu’ils sont vraiment pas les bienvenus, que la rue est à nous. On est nombreux, on fait ce qu’on veut. Au cours de la manif, de très nombreux chants, de beaux slogans montrent encore une fois une ambiance combative : parmi les plus inventifs et dans le contexte, « Qui lance un œuf vise un keuf », ou encore « Police partout, nous aussi ».
Tous ensemble, tous ensemble...
« Kiss kiss bank bank »
Arrivés Place de l’Hôtel de Ville, les banques et quelques pubs sont redécorées avec de belles affiches, des slogans sont tagués. « Kiss kiss bank bank », « Le capital nous fait la guerre, guerre au capital ».
Tout ça au nez et à la barbe des flics présents à proximité, grâce une bonne cohésion qui camoufle ceux qui agissent, et la forte approbation de tou-te-s pour ce genre d’actions. Les syndiqué-e-s applaudissent au passage, et on se sent vraiment libres, capables d’agir collectivement.
« Tout le monde déteste la police »
Mais ce n’est pas fini : le cortège décide de prolonger sa route et se dirige vers la Préf’ le long des arcades de la Mairie. Une fois arrivé devant le commissariat municipal flambant neuf, certain-e-s le repeignent avec des œufs de peinture couleur rouge sang, contre la répression et la violence qui frappent tou-te-s nos camarades blessé-e-s par la police (bon, dommage que ce ne soit pas un « vrai » comico, mais le symbole est tout de même joli). L’occasion aussi de passer un message à notre bon maire LR, Gaël Perdriau : on vomit sa politique sécuritaire (qui est d’ailleurs presque le seul aspect sur lequel il communique).
Un flic, un oeuf, justice sociale (?)
Sur la fin de la manif, sur les marches de l’Hôtel de Ville, beaucoup de prises de parole et de grandes banderoles. On rappelle que notre lutte doit s’amplifier, et ne s’arrêtera pas face à la volonté du pouvoir de casser les personnes, de réprimer, de condamner. Puis la lame de la guillotine s’abat sur le mannequin représentant un travailleur, dont on coupe la tête en forme de Code du Travail. La prochaine fois on en mettra un autre, plutôt du style CSP++. En résumé, on a eu de très beaux moments, une belle cohésion des participants pour une manif déterminée et dynamique. Des cibles choisies, symboliques. On continuera à se faire entendre, Saint-Étienne en lutte jusqu’à la victoire !
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