Le mercredi 17 juin 2020, la manif la plus courte que l’on ait vue depuis longtemps à Saint-Étienne (de la Place du Peuple à la Place des Ursules, environ 200m) menait à l’ouverture en fanfare d’un bâtiment réquisitionné par un collectif populaire et informel, « Le Bourgeon – Maison des Peuples ».
Les sourires et le soutien constatés chez les deux cent personnes présentes à cette ouverture, la joie de voir le centre-ville décoré de banderoles joyeuses, l’expression excitée de toutes les activités et initiatives que ce lieu - vide depuis 2 ans - permettrait de créer : tout semblait dire que le Bourgeon était fait pour prendre racine et éclore au cœur d’un centre-ville stéphanois de plus en plus agonisant, la faute au covid mais surtout aux politiques de la ville.
Malheureusement, tel ne fut pas l’avis des autorités. Pourtant, des documents accolés sur la façade du Bourgeon et dont les services de police avaient pris connaissance prouvaient la présence de plusieurs personnes dans les lieux depuis 5 jours, ce qui légalement en fait leur domicile et interdit toute expulsion sans qu’une procédure judiciaire contradictoire ne soit menée. La Justice et les autorités préfectorales décidèrent donc d’outrepasser la loi, persuadées que mettre fin à cette occupation faisait partie des urgences à régler.
D’où la décision de mobiliser une centaine de policiers et de gendarmes, qui, dès le surlendemain, entrèrent aux alentours des 11h dans la Maison des Peuples, enfonçant la porte, casqués, masqués, boucliers en main, provoquant sur place les seules dégradations qu’ils auront ensuite à constater. Tout cela pour évacuer 7 personnes occupées à faire la sieste et préparer des banderoles pour décorer la façade du lieu. Le contraste est saisissant, l’expulsion se fait sans résistance, les policiers eux-mêmes s’étonnent d’avoir été mobilisés si nombreux pour faire face à 7 personnes sans arme et sans velléité de résistance. La démonstration de force est ridiculement réussie [1].
Ces 7 personnes, après quelques heures de garde-à-vue, sont donc inculpées de « maintien dans un domicile », et de « refus de prises d’empreintes »pour 3 d’entre elles. Le collectif de la Maison des Peuples invite donc toutes celles et ceux chez qui cette initiative a généré de la joie et de l’enthousiasme à manifester le 1er février à 13h devant le Tribunal de Grande Instance de Saint-Étienne pour soutenir ces 7 inculpé.e.s et témoigner de la solidarité envers ce genre d’initiatives, envers toutes les personnes inculpées et emprisonnées, et dire non à cette justice répressive, punitive, classiste, raciste et illégitime.
Le même jour au TGI de Saint-Étienne est également convoqué un décrocheur de portraits de Macron. Lors d’une action collective, ce portrait a été retiré de la mairie pour dénoncer l’inaction du président face au dérèglement climatique [2]. Une manifestation à vélo organisée par ANV-COP21 - Alternatiba partira à 12h30 de l’hôtel pour se rendre au TGI.
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