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ACTUALITÉS RÉPRESSION - PRISON
ROANNE & ALENTOURS  
Publié le 2 mai 2012 | Maj le 25 mai 2020 | 4 compléments

Solidarité avec les prisonniers en lutte - Lettre ouverte à l’Administration Pénitentiaire - Soutien aux revendications des prisonniers de Roanne


Il y a quelques jours, des prisonniers du Centre de Détention de Roanne rendaient publique une lettre de revendications, que vous pouvez lire en cliquant ici)

Prendre la parole de la sorte et se mobiliser ainsi est une grande prise de risque pour des prisonnier-e-s. Face à eux : les risques de brimades et sanctions de la part de l’AP et des surveillants, et le sentiment que les gens dehors n’entendent pas, ne comprennent pas, sont indifférents, voire hostiles, à leur mobilisation. C’est parce que nous détestons toutes les prisons que nous les soutenons. Ils ont besoin de solidarité, soyons imaginatifs !

Pour l’heure, et même si c’est loin d’être suffisant, voilà ci-dessous une lettre ouverte adressée à l’Administration Pénitentiaire et aux magistrats, de la part du collectif anti-carcéral Papillon.

Monsieur,

Le 25 avril 2012, des prisonniers du centre de détention de Roanne adressent une lettre de revendications à l’administration pénitentiaire de Roanne et à Madame La Juge d’application des peines (voir texte joint). Les exigences présentées sont sérieuses. Elles portent sur :
- le quotidien de la détention (sport, activités socio-culturelles, régimes différenciés d’enfermement, exploitation de la main d’œuvre incarcérée, racket des cantines, etc.),
- l’application et l’aménagement des peines,
- l’organisation des parloirs et le respect des proches de prisonniers.

Nous appuyons ces prisonniers dans leur prise de parole pour dénoncer le fonctionnement du CD de Roanne et le système carcéral en général. Nous vous demandons de leur apporter des réponses précises et détaillée, et de les rendre publiques.

Même pour une simple lettre, les prisonniers s’exposent aux réactions arbitraires de l’Administration Pénitentiaire notamment par le biais de ses agents. Parmi d’autres, le collectif Papillon sera vigilant : nous exigeons que cette prise de parole soit écoutée et non réprimée.

Dans l’attente,
Collectif Papillon.


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4 compléments

  • vous allez faire de moi un prisonnier alors que j ai juste essayé de conserver une vie de famille
    vous m avez deja interdit de voir mes enfants !
    interdit de vivre puisque 14 mois de prison ferme je rappel que sauf en ecrit j ai rien fait
    je vais part votre faute devenir un hors la loi si loi il existe !!!
    me faut il me subbstiter a vous pour qu ont m ecoute enfin !

  • Bien sur, on manque d’imagination !!!
    On ne tient pas compte du fait que notre société est criminogène par nature. Oui !!! Par nature !!!

    Je ne vais pas faire le sempiternel refrain sur les inégalités, la misère (matérielle, intellectuelle, sexuelle, culturelle, morale ... et quoi d’autre encore ?).

    Il y a plein de « criminels » légaux (huissiers, notaires, banquiers, spéculateurs, hommes politiques, charlatans du bon dieu, pollueurs de toutes natures, patrons de bars qui s’enrichissent sur l’ivrognerie de leurs clients, cheffaillons ou chefs suprêmes qui poussent leurs employés au suicide, affameurs de peuples ... et qui d’autre encore ?) en dehors des prisons. Et ceux là , pas question de les enfermer, n’est-ce-pas ?

    Puisqu’on manque d’imagination et que la nature à horreur du vide, les cerveaux se laissent remplir par les propagandes officielles martelées dans les médias.

    Puisqu’on manque d’imagination, on se résigne dans les abjectes lâchetés, et on renonce à lutter pour une société qui ne marcherait pas sur la tête. On se donne bonne conscience en professant des leçons de bien pensance, en glissant son petit bulletin dans une urne pour celui ou celle dont on pense qu’il va nous donner quelques miettes de ce très beau et très bon gâteau qu’est le capitalisme, pour celui dont on n’espère qu’il va nous sauver du marasme, qu’il soit français, hollandais, hongrois ou bretonne ...

    Puisqu’on est fainéant du cerveau, puisqu’on est lâche face aux ordres moraux qui nous environnent ... et bien ... on manque d’imagination.

    Puisqu’on manque d’imagination, on se déchaine en haines sur les bougres dont la « criminalité » n’est pas légale. Il faut bien des boucs-émissaire, n’est-ce-pas, pour détourner les regards des vrais raisons qui poussent à la « délinquance », à la « criminalité ».

    Qu’on ne s’y trompe pas, parmi les enfermés (tous les types d’enferments sont inhumain), j’y ai beaucoup d’ennemis : bouffeurs d’enfants, découpeurs de bonnes femmes, violeurs de vieilles, racketteurs de sales gosses, voleurs dans les supermarchés, brûleurs de mes voitures, braqueurs de ma banque, vendeurs de crack, tappeurs de ménagères, insulteurs de flics, barbus voileurs de gentes féminines ...

    Et c’est là où on en arrive dans cette société où la compétition libérale est réellement synonyme de la guerre de tous contre tous ... et de soi-même contre soi-même.

    « La liberté s’arrête là où commence celle des autres », disent les multitudes de journeaux, les centaines de CHAINES télévisuelles, les milliers d’intellectuels verreux, et les millions de cons qui manquent d’imagination en même temps qu’ils souhaitent briller dans les écrits ou les conversations.

    Oui mais ... qui décide où sont placées les barrières ?
    En réalité il me semble que ce sont les plus puissants, les plus forts, les plus riches, ceux qui ont la police et les tribunaux qui leur mangent dans la main.

    Il suffit pourtant d’ouvrir les yeux pour se rendre compte que le répression entraine le besoin d’encore plus de répression, qui entraine à son tour le besoin d’encore plus de répression ... c’est une spirale vertigineuse ...
    Combien de Palestines, combien de guerres d’Algéries ou des Viets-Nams, combien d’USA (où 10% de la populations est concernée par l’enferment carcéral), combien d’évidences placées devant nos yeux rendus aveugles, remplis de lâchetés, vides de bon sens, et aucune lumière qui ne s’allume dans le cerveau.

    Un peu plus de justice, un peu plus de partage des richesses, un peu plus de solidarités, un peu plus d’égalité, un peu plus d’éducation ...
    Puisqu’on est fainéant, on ne se pose même plus la question.
    On préfèrera fermer des classes d’école pour avoir le budget d’ajouter des policiers, on préfèrera se contenter de miettes plutôt que de prendre à ceux qui ont trop, on préfèrera ... quoi d’autre encore ?

    Moi aussi je suis fainéant, alors je ne pose qu’une question :
    Les Monégasques sont ils en pourcentage plus « criminels » que les habitants de la Romière ???
    Pas trop fainéant quand même, puisque vous aurez noté que j’ajoute deux points d’interrogation à celui qui est obligatoire (ce qui fait trois points d’interrogation, pour ceux qui ne savent pas compter).

    Bah ... crache ton venin !!! Si ça te fais du bien, si ça te soulage, pourquoi pas ?
    Rassure-toi, on ne t’enfermera pas pour ça. Ce genre de « crime » n’est pas près d’être puni, n’est-ce-pas ?

    http://abolition.prisons.free.fr/
    http://www.drapeaunoir.org/fondateurs/bakounine/liberte.html

  • Je réponds tard, mais mieux vaut tard que jamais, à votre commentaire :

    S’il est important qu’un texte comme la lettre de revendications des prisonniers de roanne soit rendu public et circule, c’est justement parce qu’au sujet de la prison, on entend beaucoup de choses... mais très rarement le point de vue des enfermés (et de leurs proches, qui subissent, indirectement mais de plein fouet, l’incarcération)... On entend beaucoup de choses et ces choses, comme votre commentaire, participent à une propagande plus générale des défenseurs de la prison.

    Nous ne serons jamais d’accord, je crois. Et je ne me mettrai jamais à la place de l’administration pénitentiaire, ou des gens qui bossent pour elle. Je suis contre la prison. Pas en théorie, ni par provocation.
    Parce que l’idée même d’enfermer un être humain pour le punir, pour lui « Â apprendre à vivre », ou pour « Â protéger la société », me paraît aberrante, et me révolte. Parce que ces êtres humains, ça peut être nous, ça peut être des gens qu’on aime. Et que les souffrances créees par l’incarcération sont nombreuses, lourdes et lourdes de conséquences. Et notre révolte contre l’enfermement en général se mêle à la révolte produite en réaction à toutes ces souffrances.

    Vous demandez qu’on se mette « Â à la place des victimes », « Â pour une fois ». On nous sert à toutes les sauces le discours sur les victimes, le discours de la victime qui ne pourra s’en remettre que si son bourreau est lourdement condamné, etc. Cela justifie de punir plus et encore plus. C’est curieux, on nous parle beaucoup moins du fait que certaines « Â victimes » ont besoin d’autre chose que d’une punition prononcée par l’Etat pour se reconstruire... cela est un débat autrement plus compliqué... et intéressant !
    Pour ma part, j’ai déjà subi des agressions. Je n’ai jamais trouvé d’intérêt à ce que la personne qui m’avait agressé soit punie par l’Etat.

    Autre discours récurrent pour justifier la prison et son fonctionnement : faire passer les prisonniers pour de dangereux sauvages, en racontant n’importe quoi sur eux, en faisant circuler de gros clichés. De toutes façons, c’est pratique : au sujet de la prison, l’administration pénitentiaire et les gens qui travaillent en prison détiennent le monopole du discours, ils peuvent bien raconter ce qu’ils veulent !
    Donc, il y aurait des rondes au parloir afin d’éviter que ces horribles prisonniers sans morale ne baisent au parloir devant leurs enfants ou, pire, ne procréent au parloir ? ? Non non, il y a des rondes au parloir parce qu’en prison, les prisonniers sont soumis à des règlements très stricts et surveillés quasi tout le temps, même quand ça n’a aucun sens. Parce que le corps et la vie des prisonniers est censé appartenir à l’administration pénitentiaire, donc on les contrôle et on les surveille. Tout le temps. Même quand ils passent une heure avec les gens qu’ils aiment.
    Et puisque vous avez l’air choqué que des prisonnier-e-s et leurs proches aient des relations sexuelles lors de l’unique moment où c’est possible... Demandez vous plutôt ce que ça peut faire d’être privé d’intimité, de relation affective et sexuelle pendant des mois, voire des années. Quelles sont les effets et les séquelles d’une telle torture ?

    Nous avons besoin de lutter contre la prison, et de lutter contre la propagande qui justifie son existence. Pour cela, nous avons besoin de comprendre et de savoir ce qu’elle est et ce qu’elle fait, nous avons besoin des récits des premiers concernés, et de les rendre publics

    Je trouve très bien que les prisonniers de roanne « Â revendiquent » et « Â exigent », ils nous interpellent pour nous dire qu’ils ne sont pas morts, qu’ils ne sont pas que des numéros, que le costume caricatural du dangereux délinquant ne leur sied pas.
    Il ne me semble pas que la lettre des prisonniers de roanne demande que leur prison devienne un club med.
    Il ne me semble pas que le problème fondamental de la prison soit celui du manque de moyens ou de la surpopulation. Et il ne me semble même pas non plus que si quelques unes des revendications étaient appliquées, ça changerait quoi que ce soit, même si ça rendrait un peu moins terrible leur incarcération.
    Ce que soulève cette lettre, c’est que la vie en prison est insupportable, et que tout est à essayer pour la rendre plus vivable...

  • Au secours,

    J’ai travaillé au CD de Roanne, les personnes détenues sont effectivement à plaindre.......
    Non mais c’est une blague j’espère, alors oui je peux comprendre que certains soient mécontents et demande plus d’activités, plus de travail, plus de sport, plus... plus.... plus....
    Maintenant il faut aussi se mettre à la place de l’administration pénitentiaire qui rencontre les mêmes problèmes qu’à l’extérieur, à savoir le manque de travail, le manque de vocation pour encadrer les activités, le manque de moyens pour le recrutement de moniteurs de sport etc. Je suis prêt à tout entendre, à comprendre parfois ce que vive les personnes détenues.. mais une fois une seule fois, mettez vous à la place des victimes de ces personnes, violées, volées, agressées ou encore tuées. Je ne peux pas concevoir que les personnes détenues" revendiques quoi que ce soit, le droit de grêve, un salaire convenable, des cantines pas chères, le droit de non fouille en sortie de parloir ( en passant c’est la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 qui précise cela). Les surveillants passent effectivement faire des rondes lors des parloirs, mais savez vous pourquoi ??? Pour éviter les rapports sexuels, devant les enfants même des deux protagonistes !!!! et oui c’est une réalité. Et puis les bébés parloirs ce n’est pas que dans les films... Et la société dans tout ça ?? Et bien elle paye tout pour les très chers bambins conçus aux parloirs, sans parler des agressions entre couple ou au sein de la famille. De plus le trafic de drogue en détention ce n’est pas un rêve c’est aussi une réalité, plus de fouille oui, mais un contrôle avec des moyens de détection appropriés( les moyens manques !!) . En attendant , s’il veulent plus de choses et c’est ce que moi je veux c’est qu’ils ne viennent pas ou plus en prison. Malheureusement le taux de récidive est très élevé et cela c’est un fait. Alors oui pour les primaires pas de soucis la société peut et doit mettre les moyens pour la réinsertion, pour les autres je reste convaincu que malheureusement la seule solution c’est la fermeté et le minimum pour eux.

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