Après plus d’un mois de suspension des parloirs L’Envolée, avec tous les prisonnier.es qui ne cessent de le répéter, exige leur rétablissement immédiat.
Les visites ont été supprimées le 17 mars, privant les prisonniers et les prisonnières de tout contact avec leur famille — sans aucune justification sensée, puisque les surveillants entrent et sortent quotidiennement, sans parler des mandats de dépôt qui continuent à être prononcés et amènent tous les jours des personnes de l’extérieur en prison.
Sentant venir le scandale sur les ravages humains produits par l’interdiction des visites en Ehpad, le ministre de la santé Olivier Véran a rétabli lundi 20 avril le droit de visite dans ces structures. Sans blague, c’est une torture pour les aîné.es d’être privé.es de leurs proches… mais pas pour les prisonniers et prisonnières ?
Le ministre de la santé donne une liste des conditions matérielles à réunir pour organiser ces visites en Ehpad ; or ces conditions ressemblent à s’y méprendre au déroulement normal d’un parloir en prison.
En effet, ces visites se feront sous la responsabilité des directions d’établissements, qui devront dire à la famille quand et comment ce sera possible ». Comme en prison. « Ce sera à la demande du résident ». Comme en prison. « Il n’y aura pas plus de deux personnes de la famille en même temps » : en prison, on peut être jusqu’à six, mais c’est assez rare, et il y a fort à parier que la plupart des enfermé.e.s ne verront pas d’inconvénient à respecter cette limite provisoirement tant les parloirs sont exigus. Il y aura « l’impossibilité maintenue d’aller toucher la personne, d’être en contact physique (…) par contre, il y aura un contact visuel.
Comme un parloir hygiaphone, une cabine équipée d’une vitre de séparation… c’est une mesure disciplinaire et coercitive ! On ne le souhaite à personne.
Disons simplement que les prisonnier.e.s et leurs proches devront respecter les gestes barrières dans leur propre intérêt et dans celui des personnes qu’ils aiment… comme nous le faisons tous dehors.
Ces conditions sont donc applicables en prison du jour au lendemain.
Quand des gens continuent à aller bosser tous les jours, qu’on parle de rouvrir les écoles, qu’on organise déjà des parloirs en Ehpad et qu’on demande aux prisonniers de fabriquer des masques pour les soignants et les soignantes… et les personnels pénitentiaires — mais en aucun cas pour eux-mêmes — , comment justifier le maintien de la suspension des parloirs ? Par l’idée d’une sous-humanité, peut-être ?
L’Envolée exige une nouvelle fois la reprise immédiate des visites et des activités dans des conditions sanitaires optimales — tests, masques et gel —, comme les prisonniers et les prisonnières le demandent depuis maintenant plus d’un mois.
Parloirs, libérations… et que ça saute !
L’ENVOLEE
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