Un système discriminatoire
En premier lieu, il faut noter que tout le monde ne possède pas un smartphone : seulement 77% de la population française en possède un et cette proportion baisse à 44% pour les personnes de plus de 70 ans [1]. Autant de personnes qui ne pourront pas accéder au carnet de santé numérique, ni scanner les QR codes des restaurants.
De plus, relève la Quadrature du Net, beaucoup de personnes ne savent pas forcément activer le Bluetooth et certaines refusent de le maintenir activé en permanence pour des raisons pratiques (batterie), pour se protéger d’usages malveillants, ou bien encore pour des raisons de santé (ondes) [2]. Le passe sanitaire est donc un outil profondément discriminatoire dès le départ.
Bien sûr, il reste la solution papier, mais tout comme avec l’application, on s’expose alors à une dés-anonymisation de nos données de santé…
Une dés-anonymisation des données de santé
Comme l’a noté la Quadrature du Net, la lecture du code en 2D permet à n’importe qui d’accéder à des données de santé très sensibles mais parfaitement inutiles au fonctionnement du passe comme la date de prise du vaccin, le nom du vaccin, la contraction passée de la maladie…
Autant de données qui profiteront aussi aux GAFAM ! Et cela que ce soit en version numérique ou papier. C’est contraire au droit de la santé, celui imposant le secret médical, la « minimisation » des données collectées et l’interdiction de leur commercialisation.
Le Syndicat de la Médecine Générale en mai 2020 le rappelle : « Soigner n’est pas ficher ! » – et pourtant le secret médical n’a jamais été aussi mis à mal que pendant cette période covid. Cela a commencé avec l’obligation pour les médecins de transmettre les données personnelles de leurs patients ayant contacté le covid, ainsi que celles de leurs contacts, à la plateforme « Contact-Covid », cela a ensuite continué avec « Stop-covid » et cela revient maintenant avec le passe sanitaire.
Bienvenue dans le merveilleux monde du tracing !
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