Actualité et mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
ACTUALITÉS CAPITALISME - GLOBALISATION / EXPRESSION - CONTRE-CULTURE
Publié le 16 juin 2003 | Maj le 12 avril 2020

[Contre-sommet du G8] Retranscription des débats du VAAAG


Voici une retranscription des débats ayant eu lieu au VAAAG à Annemasse lors du contre-sommet du G8. Cette retranscription est l’œuvre d’une seule personne de No Pasaran, elle peut donc être complétée, corrigée, etc... Bonne lecture.

DEBAT CLAAAC Jeudi 29 mai 2003 14h00

100 personnes environ -
SOLIDARITE INTERNATIONALE LIBERTAIRE

Présentation des intervenants :
- Véronica - OSL (Organisation Socialiste Libertaire) Argentine
- Juan - FA(fédération anarchiste) Uruguay
- Cassius - FAG (fédération anarchiste gauchiste)

Les intervenants appartiennent au collectif SIL (Solidarite Internationale Libertaire) qui regroupe 20 organisations dans le monde, principalement en Amérique latine mais également en Europe, Afrique du Sud et Liban.

3 axes de travail caractérisent ce collectif :
- soutien aux projets de solidarité et d`autogestion ;
- soutien à la démocratie locale ;
- soutien a la propagande libertaire.

Intervention de Cassius

Création de la FAG en 1995 en relation avec d`autres organisations internationales (ouverture vers l`Europe depuis 2001)

En 1985, regroupement de quelques groupes anarchistes autour de 4 axes :
- Lutte syndicale ;
- Lutte étudiante ;
- Action dans les quartiers ;
- Propagande.

La stratégie principale est orientée vers les quartiers parce qu’ils représentent 50M de personnes sous le seuil de pauvreté, 90M de pauvres et 102M d`analphabètes pour une population totale au Brésil de 170M. On retrouve ainsi une marginalisation sociale sur plusieurs générations.
En 1996, création du collectif « Résistance populaire de gauche » regroupant des acteurs au delà des milieux anarchistes autour de la conquête des droits sociaux. Par exemple, occupation de terres avec 50 familles afin d`organiser la mutualisation des moyens de production, d’éducation et de formation avec l`aide d`étudiants jusqu`a l`incendie criminel du site en novembre 2000. Par la suite deux actions sont entreprises :
- une récolte d`argent à l`international afin de constituer des lieux de démocratie et d`éducation ;
- une marche de 8km vers Porto Alegre afin d`obtenir un nouveau lieu de rencontre et de convergence des radicaux ; des actions de protestations sont alors également engagées contre la constitution du marché commun des Amériques (ALCA).

Intervention de Véronica :

Création de l’OSL Argentine en 1996.
Véronica agit sur différents fronts : la lutte syndicale, anti-répressive, féministe, création d`entreprises autogérées...
Depuis 1997 deux actions spécifiques autour de la création d`entreprises autogérées et la coordination du mouvement des chômeurs de façon horizontale et apolitique.

Outils utilisés : barrages routiers, autogestion de production en réaction à la main mise sur ce type d`actions par les trotskistes et les perronistes, cuisines populaires.

Au niveau de la répression, depuis 1983 et la fin de la dictature, on dénombre 1300 exécutions, 60 enfants assassinés et 3 dénonciations de torture par jour. Des actions spécifiques sont apportées aux jeunes : mise en place d`équipes juridiques, réalisation et diffusion de tracts de recommandation et d`information (apprentissage des mécanismes de défense et de mobilisation).

Depuis 2001 et la crise économique, la répression s`est étendue aux militants avec notamment deux assassinats en 2002.

Intervention de Juan

Emergence du mouvement anarchiste uruguayen en 1875 à partir notamment des idées de Proudhon (entre-aide, mutualisme).
Le mouvement anarchiste est à l`origine de la constitution de syndicats dans différents secteurs : production, commerce, culture.

La FA est crée en 1956 avec la collaboration d`exiles d`Espagne et d`Italie.

L’atomisation des mouvements contestataires a nécessité la création de la Convention Nationale du Travail (CNT) de sensibilité plutôt anarchiste que communiste.

La période de la pré-dictature a été marquée par plusieurs vagues de répression avec l’apparition des escadrons de le mort. En réaction, une tentative de coordination des différents mouvements de gauche s`est constituée mais a été rendue illégale par le gouvernement.

Un congres a alors été organisé pour définir deux niveaux de lutte :
- Lutte armée avec l’OPR33 (Organisation Populaire Révolutionnaire) ;
- Résistance ouvrière et étudiante.

La période de dictature de 73 a 83 est marquée par une coordination de la répression intergouvernementale appelée Condor.

Apres 83, la FA est reconstituée autour du mouvement syndical et étudiant, des quartiers et de la création d`une radio libertaire.
Aujourd`hui, on compte 750000 personnes sous le seuil de pauvreté et 28% de chômeurs, situation aggravée par la mise en place du MERCOSUR.

En réaction, des actions sont organisés : fabriques autogérées, occupations de terre, cuisines communautaires...
Malgré tout, la classe politique n`est pas désavouée par la population.

Questions - réponses

3 mois après l`élection de Lula au Brésil, quel constat peut on faire ?

Cassius : Son passé syndical l`a habitué a négocier avec les libéraux et a transmettre le fruit de ses négociations à la base. Il en ressort de nombreuses alliances avec les populistes et les protestants notamment.
Concrètement, cela se traduit par des accords cautionnant le paiement de la dette extérieure, un verrouillage du système économique par les institutions financières, l’accentuation du libre échange avec par exemple la multiplication par quatre des exportations avec l`Europe, la privatisation du service public, la libéralisation de la vente des produits trans-géniques. Cela entraîne des occupations de terre et une réaction du secteur public, notamment dans le cadre de la pérennisation du système des retraites.

Quel est le fonctionnement des usines autogérées ?

Veronica : les usines ont été récupérées par les ouvriers mais les patrons menacent aujourd’hui de les reprendre.
Deux formes d`autogestion existent : la méthode « trotskiste » qui exerce un certain contrôle sur les ouvriers et la forme coopérative, plus horizontale (expropriation autorisée légalement).
Il n`y a pas de fonctionnement type, chaque entreprise se constituant et s`organisant à sa manière.
Par exemple, le cas d`une entreprise de céramique a mis en lumière un paradoxe : d`un coté, la réussite marchande d`une production autogérée qui crée une demande, de l`autre la récupération par le marché et la copie des produits originaux.

Quelles perspectives laissent entrevoir les solidarités internationales, au travers des expériences existantes et à organiser ?

Juan, Cassius, Veronica : une intensification des échanges notamment autour de SIL, au travers de projets matériels et financiers.
Néanmoins, un certain eurocentrisme libertaire existe, la place donnée à la réflexion plutôt qu`a l`action ne correspond pas à l`urgence de la situation en Amérique latine, il faut vivre cette situation pour la comprendre et l’action devient alors la seule solution !

DEBAT CLAAAC - Jeudi 29 mai 17h00

100 personnes environ - LUTTES ACTUELLES POUR LA DEFENSE DES RETRAITES ET DES SERVICES PUBLICS

Introduction par David / éducation nationale / CNT
Quatre axes de luttes actuelles :
- la décentralisation limitant le rôle de l’Etat a la police, la justice et l`armée ;
- la question de la reforme des retraites ;
- les disparitions de certaines fonctions dans l`éducation nationale ;
- la privatisation des services publics.

En perspective, il reste six semaines pour intensifier la mobilisation, engager la grève générale et reconductible afin de faire reculer le gouvernement et d`éviter l`explosion du mouvement populaire.

Liste des individu-e-s étant intervenu-e-s lors du débat :

- Béatrice/Grenoble/enseignante à l’université
- Stephan/Marseille/aide-éducateur/CNT
- David/éducation nationale
- Patrick
- Mathias/Lyon/surveillant
- Brian/Annecy/enseignant
- Dominique/Nantes/enseignant
- Claire/enseignante
- Antoine/éducation nationale/CNT
- Daniel/Marseille/« Agir ensemble contre le chômage »
- Soule/éducation nationale/CNT
- Myriam/enseignante/CNT
- Xavier
- Stéphane
- Anne-marie/Nantes/enseignante
- François/enseignant
- Arielle
- Christophe/enseignant/CNT
- Jamal/AC !13
- Christophe/Tours
- Gérald/Nantes
- Corine/Nantes/enseignante
- Sophie/Lille/éducation nationale
- Eric/Caen/CNT
- Eric/Lyon/enseignant

Plusieurs thématiques ont émergé du débat :

Grève générale : comment la mettre en place ?
Cette question est étroitement liée à la stratégie des syndicats et à l`inter-professionnalisation du mouvement.

De nombreux témoignages font part d`une mobilisation croissante du secteur privé (débrayage au chantier naval de St Nazaire par exemple ) et d`une inter-professionnalisation recherchée par les individu-e-s au delà du mouvement syndical.
La diffusion d`une information concrète des conséquences (montant des retraites, conséquences pour les femmes...) doit permettre de construire un argumentaire.

L’analyse des conséquences des différentes réformes : quels outils ?

Il faudrait s`attacher les services d`experts pour analyser les scénarios possibles.

Les objectifs de fond de la mobilisation : quels choix de société ? quel sens politique ?

Au delà de la contestation des reformes, la remise en cause du plein emploi, les questions de revenu minimum, bref les alternatives... devraient apparaître dans les revendications et lors d`éventuelles négociations.
Les questions de la dépolitisation de la société, de l`individualisme, de l`atomisation sont à intégrer dans le débat actuel .

L’inter-professionalisation du mouvement : comment l`organiser ?

Elle semble s`organiser au cas par cas, elle passe par des actions de réseau de contacts, elle est étroitement liée à la question des syndicats (voir dessous).

Les syndicats : quels rôles jouent-ils ? quelle stratégie adopter à leur égard ?

Le rôle des syndicats est globalement dénoncé par les participant-e-s notamment leur façon de scléroser les débats et les décisions.
Leur stratégie est confuse (préservent-t-ils le mouvement avant le « rush » final). Le manque d`une position claire sur le sens politique du mouvement est dénoncé.

Il semble cependant qu’une approche stratégique de collaboration avec les syndicats soit nécessaire afin :
- d’être présent au moment des négociations ;
- d’imposer de fait l’inter-professionalisation ;
- de montrer un bloc uni de contestation pour provoquer une victoire symbolique avant bien d`autres luttes.

La place des précaires dans le mouvement : la responsabilité des « titulaires »
Les précaires sont particulièrement touchés par certaines mesures, il leur est particulièrement difficile de se mobiliser compte tenu de leur statut. Une solidarité avec les « titulaires » est incontournable, ces derniers étant tout autant concernés.

DEBAT CLAAAC - Vendredi 30 mai 15h00

100 personnes environ
GUERRE ET MILITARISME COMME MOYEN DE MAINTIEN DE L’ORDRE KAPITALISTE

Introduction par Stéphane.

Le déclenchement du conflit en Irak a certainement été motivé par la main mise des USA sur la production pétrolifère (2e producteur mondial) mais les objectifs peuvent aussi s’analyser d’un point de vue géopolitique comme la volonté d’étendre et de renforcer l’hégémonie d’un bloc Kapitaliste. Cette stratégie vise à sectoriser la planète afin mettre en opposition des blocs et de légitimer au travers de ces luttes un esprit de conquête impérialiste. On se trouve de fait dans une logique d’Etatisation donc de contrôle à l’échelle planétaire.

C’est dans ce sens que la situation diffère de l’après guerre 14/18 où la formation de protectorats anglais et français visait principalement à s’assurer un marché commercial.
Il est nécessaire de garder à l’esprit le rôle prééminent joué par les médias dans les conflits actuels, précisément dans le processus de légitimation du modèle impérialiste. Il faut ainsi garder à l’esprit qu’en France les informations provenant d’Irak étaient filtrées par l’Institut Française des Relations Internationales (IRFI) placée sous contrôle politique.

Aussi, il semble nécessaire de se poser certaines interrogations et notamment :
Quelle est la stratégie des acteurs influents dans le contexte actuel ? l’ONU et notamment quant à sa réapparition dans la phase de reconstruction d’une « démocratie » en Irak, l’Allemagne et la Russie, celle de la France en regard de la guerre mais aussi à l’engagement des différentes réformes (décentralisation, retraites), de la Chine et des relations qui s’opèrent avec les USA qui tiennent un double langage vis à vis de l’Irak et de la Corée, semble-t-il, (mais que sont devenues les armes de destruction massive ?)… On doit ajouter à ces acteurs les multinationales et entreprises pétrolières, l’église notamment protestante, très influente dans l’environnement de Bush et du gouvernement US, et les financiers de l’OPEP...
Quelles sont les actions de lutte possible aujourd’hui ?

La certaine impuissance vécue face aux stratégies planétaires (domination militaire, monétaire, énergétique et culturelle) ne doit pas infléchir les volontés d’actions. Les traductions locales contre la grande majorité de la population se multiplient :
La montée du nationalisme en réaction à l’impérialisme kapitaliste ;

La course à la croissance qui précarise les situations économiques et sociales des individu-e-s ;
Les tentatives de réformes qui en découlent (retraites, décentralisation, Revenu Minimum d’Activité (RMA) - attention danger !! -, la privatisation de l’eau, de l’éducation et de l’énergie.

La menace permanente du terrorisme et de l’insécurité qui légitime la répression (Loi de Sécurité Intérieure (LSQ) (loi Vaillant - tiens tiens on les retrouve là ), Loi de Sécurité Quotidienne (LSI) (loi Sarkosy), Loi d’Orientation et de Programmation pour la Justice (loi Perben) et limite donc la liberté de circulation…

Face à ces situations, les actions pourraient être : Créer pour affirmer sa lutte perpétuelle à un conditionnement de simple consommateur, pour prouver qu’on veut être acteur de sa vie : décroissance (réduire nos exigences) et auto-organisation par exemple ; sauvegarde des services publics, véritable contre-pouvoir du libéralisme (l’idée de biens collectifs inaliénables) également ; organisation de lieux d’échange pour convaincre des indécis.

Cependant, en agissant au niveau local, on se confronte à deux stratégies pour agir : à l’intérieur ou à l’extérieur des « artifices » de la démocratie. Par exemple, la mise en place de Conseil de Développement dans le cadre de la loi Voynet (lois sur la mise en place des Pays autour d’un bassin de vie (loi d’orientation de l’aménagement et du développement durable du territoire, 1999), accompagnée par de la loi Chevènement (simplification de l’intercommunalité, 2000). Ces conseils visent à donner la parole à la société civile avec pour mission d’élaborer un projet de territoire à 15 ans environ - enfin un peu de prospective dans la politique. Ces outils sont majoritairement, semble-t-il, contrôlés par les élus et l’effet lobbying local peut se mettre en jeu. Mais ils sont récents et des possibilités de s’immiscer existent qui peuvent permettre de militer dans l’échange et le partage d’actions locales, face à des situations qui concernent un grand nombre d’individus.
En revanche, la corruption sous toutes ses formes et l’instrumentalisation font le jeu de la manipulation, pendants de cette stratégie.

Au final, deux niveaux d’action pourraient se dégager :
Penser global, agir local. En effet, la stratégie est à l’échelle d’un bloc planétaire kapitaliste qui agit à l’extérieur comme à l’intérieur de notre environnement quotidien. Notre résistance passe donc par une argumentation de nos idées et de nos actions au quotidien. Et à chacun sa méthode pourvu qu’il y ait toujours de paire réflexion et action.

DEBAT CLAAAC - Vendredi 31 mai 17h00

100 personnes environ
PRESENTATION DE LA LUTTE DES HABITANTS DE SAN SALVADOR D’ATENKO (MEXIQUE)

Avec la participation de Martha, représentante des habitants de San Salvador d’Atenko sur le VAAAG

Le territoire en lutte contre le gouvernement mexicain représente 6400 ha, soit 6 villages regroupant 33000 habitants.
L’histoire de ce territoire précède la colonisation hispanique et s’est construite autour de la formation d’une culture attachée à la terre, à l’origine faiblement fertile. Le symbole de cette histoire est une machette, que Martha ne cesse de brandir durant sa présentation et que les habitants en lutte brandissent à chaque manifestation pour rappeler le labeur des générations passées pour occuper et vivre sur ces terres.

La lutte contre le gouvernement mexicain a commencé en octobre 2001 lorsque celui-ci a tenté d’exproprier les habitants d’Atenko dans la perspective de revendre les terres pour un projet d’aménagement du 2e aéroport de Mexico, destiné principalement au fret de marchandises.

Un front populaire s’est constitué pour la défense des terres avec un travail de communication, vers l’ensemble des médias (en tout genre), via les universités, via internet au Mexique afin de réunir un panel de soutien le plus large possible. Il n’existe pas à ce titre une relation étroite avec le Chiapas mais simplement des contacts comme avec d’autres groupes ou mouvements en lutte. A l’international, il n’y a que très peu d’échanges, les questions de la globalisation ayant peu de sens pour les habitants.

Deux grandes manifestations pacifiques se sont déroulées pour protester contre le projet du gouvernement. La première en novembre 2001 vers Mexico puis une seconde en août 2002 au cours de laquelle il y eut quelques affrontements et arrestations. Cette dernière marche a montré la détermination d’un mouvement qui resta pacifique, ce qui contraint le gouvernement à reculer.
Cependant, la récupération de ces terres a été suivie d’actions de répression de la part du gouvernement contre les habitants d’Atenko : poursuite judiciaire notamment pour enlèvement à la suite de la séquestration temporaire d’un procureur en déplacement sur le territoire, menaces, arrestations, blocages notamment lors des élections du Président du conseil du territoire, illégitimes aux yeux du gouvernement...

Après la récupération des terres et les actions de lutte contre la répression, le conseil souhaite développer l’idée d’autonomie et d’auto-organisation auprès des habitants. Le mouvement est donc confronté a la peur du champ de liberté que laisse entrevoir l’autonomie notamment au regard d’un passé étroitement lié à l’esclavage et la soumission. La motivation des habitants est variable, un travail pédagogique de fond doit être entrepris, mais la détermination caractérise ce mouvement.

Viva Zapata !...

DEBAT CLAAAC - Vendredi 31 mai 2003 18h00
- 50 personnes environ
LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION

Intervention de ? (CIMAD)

Un projet de loi pour les sans-papiers est en cours d’élaboration, on y retrouve notamment les éléments suivants :
- Allongement de la rétention administrative jusqu’à 30 jours via les camps d’internement administratif
- Un transfert de compétences pour le/la maire notamment par le contrôle des titres de séjour des individu-e-s souhaitant se marier
- Un contrôle policier renforcé

Intervention d’Annie de No Vox

Depuis l’existence du visa (Pasqua) on constate un flux migratoire constant d’une année sur l’autre. L’organisation des flux avant la mise en place du visa s’élaborait par une gestion migratoire au niveau des villages (précisément en Afrique noire). Ainsi, en fonction des besoins de chaque collectivité, des habitant-e-s partaient en Europe pour se former et revenaient appliquer leurs savoirs et savoirs-faire.

La mise en place du visa a supprimé les possibilités de flux répétés pour entretenir ce modèle de développement et a créé une nouvelle manière de circuler, principalement économique qui privilégie le transfert financier vers les villages plutôt que celui des compétences.

Au niveau mondial, la stratégie de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a pour but, au travers de l’Accord Général sur le Commerce et les Services (AGCS), d’organiser la liberté de circulation des individu-e-s afin d’optimiser les gains de productivité nécessaire à la croissance économique. On retiendra par exemple une proposition qui permettrait « d’importer » de la main d’œuvre en conservant le cadre légal (rémunération, protection sociale…) du pays de départ, seul l’hébergement étant pris en charge par l’entreprise importatrice. La marchandisation de l’être humain en sorte. On retiendra également les menaces qui pèsent sur le principe des conventions collectives.
L’ensemble de ces mesures ou projet de mesures pose la question de l’élaboration d’un statut de réfugié économique notamment au regard des flux migratoires qui s’intensifient avec l’Europe de l’Est, de la maltraitance des femmes ou de ceux que l’on considère aujourd’hui comme réfugié politique.

Intervention de ? du ? (GISTI)

L’action du GISTI vise notamment à supprimer le visa et les distinctions entre visa de court séjour et visa de long séjour qui nécessite au préalable un pré-examen par le pays de départ.

Intervention de ? du Comité de Défense des Etudiants Etrangers (CDEE) / réseau No Border)

Le CDEE est un collectif autonome appartenant au collectif « Papiers pour tous ». Des actions sont donc conduites contre des expulsions, et un travail de fond est effectué contre la stratégie de droit qui s’opère sur les questions des libertés de circulation et d’installation.

L’expérience du camp No Border, la perte d’une vie humaine chaque jour au niveau de Gibraltar sont des illustrations parmi d’autres de la nécessité d’organiser, au travers du réseau No Border notamment une réflexion et des actions à l’international.


Proposé par silvain
Partager cet article
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Comment publier sur lenumerozero.info?

Le Numéro Zéro n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez.
La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Voila quelques infos rapides pour comprendre la publication. Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir via notre mail lenumerozero [at] riseup.net

 

NEWSLETTER

Lire aussi dans EXPRESSION - CONTRE-CULTURE

Lire aussi dans CAPITALISME - GLOBALISATION

PROCHAINS RENDEZ-VOUS

À la une...

Rasemblement et action pour la réquisition des logements vacants
Publié le 18/04/2024

Tiens, voilà du bidasse !
Publié le 14/04/2024

GIGA-BASSINES, NI DANS LE 63, NI AILLEURS ! Réunion publique le 29 avril
Publié le 14/04/2024

Une cantine pour cantiner # 17
Publié le 8/04/2024

Programme des rencontres antinucléaire à Bure (17-23 avril)
Publié le 8/04/2024

Festival Intersquat en banlieue parisienne contre les expulsions !
Publié le 8/04/2024