Avoir le sens de l’observation :
sur ton parcours, lorsque tu te rends à l’endroit de départ de la manif ou du rassemblement, il est important de faire un petit repérage. Exemple : des policiers en civil peuvent être postés Place du peuple, des fourgons de CRS postés place Anatole France, des policiers des renseignements généraux postés en planque dans une voiture ou en terrasse, etc. alors que le rendez vous est fixé devant la Bourse du travail.
Même si nous savons toutes et tous que nous sommes surveillé par la police, il est important de faire passer toutes ces petites infos aux autres lors de ton arrivé sur les lieux.
Il s’agit là de la partie visible et reconnaissable des forces de police, grace à l’uniforme ou aux talky-walky (rg), mais n’oublis pas que quelle que soit ton expérience du terrain, il y a toujours un nombre de policiers qui reste méconnaissables, ils et elles sont comme toi et moi, ne te fis donc surtout pas aux apparences.
Ainsi, si tu vois une personne en civile sortir d’une voiture de police et s’infiltrer dans le cortège, fais passer l’info. En cas de doute sur quelqu’un-e, demande à des proches si ils connaissent la personne en question.
Il y a une marge entre la paranoïa et la naïveté, à toi de ne pas céder si possible, ni à l’une, ni à l’autre et de faire avec.
Pendant la manifestation, ne fais pas l’erreur de t’assoires par terre pour faire un sitting avec tes cop-ains-ines, surtout si il y a une présence policière dans les parages. On ne sais jamais ce qu’il peut se passer et la situation peut vite dégénérer.
En fin de manif, ne te fis pas à ton ressentis, surtout si il y eu une confrontation avec la police ou un tout autre évènement marquant durant le parcours. Ne part donc jamais seul mais avec un groupe de cinq personnes par exemple, ni trop vulnérable, ni trop repérable, pour faire face à une éventuelle interpelation de police postmanif.
De la peur en manif :
Parfois, lorsque la tension monte, lorsque les fourgons de CRS arrivent et se rapproches, lorsque les premières lacrymos fusent, lorsqu’on est un peu fatigué ou simplement parce que c’est dans notre caractère, on peut soudainement angoisser et perdre nos moyens dans une manif qui tourne à la confrontation même légère.
C’est très courrant et c’est normal, tout le monde a peur. Parfois on peut largement et facilement gérer notre peur et ne pas la laisser nous emprisonner, mais à d’autres moments, sans savoir pourquoi, on n’arrive pas à la gérer. Une fois n’est pas coutume. Pas de complexes ni de honte inutile, n’hésites pas à en parler, un groupe de personne pourra se constituer pour te raccompagner chez toi si tu te sens trop mal. Vous pourrez échanger vos coordonnées si vous voulez reparler de tout ça ou si tu souhaites te tenir au courant des prochains rendez vous. Si tu éprouves de la culpabilité face à ton attitude, dis toi que cette expérience te permettra d’y voir plus clair lors des prochaines manif et qu’elle t’aura permit de connaître tes limites du moment et d’en savoir donc un peu plus sur toi même. Si tu éprouves des remords, dis toi que la vie est longue et que tu aura d’autres occasions de manifester, rappel toi bien aussi que ta présence est importante mais pas indispensable. Si tu te sens lâche par rapport aux autres qui sont restés, dis toi que personne ne te jugera en mal car le but de la manif était de ramener du monde sur un motif politique, les autres n’oublierons pas que tu as répondu présent à l’appel.
En cas de confrontation et d’émeutes :
On rappelle que le citron, et les boissons type coca et tout ce qui est acide offre un petit soulagements contre les lacrymogènes, tu peut t’en mettre dans les yeux et te rincer la bouche avec si tu a respiré des gazs.
Avant (2h par exemple) de partir en manif, penses à boire un bon litre d’eau avec un peu de sucre, cela t’évitera les malaises les chutes et les crampes, mais débrouilles toi pour ne pas avoir envie de pisser une fois que la manif à démarrée. Si tu ne peux plus te retenir, préviens un groupe de personnes pour t’accompagner aux WC publique ou dans un bar et t’attendre pour rejoindre le cortège.
Si tu es obligé de traverser ou de courir dans les nuages de gaz, fermes la bouche et penses à te boucher le nez car même si tu bloques ta respiration, les gazs rentrerons dans tes narines, penses aussi à fermer les yeux. N’oublies pas qu’il y a la partie visible du nuage de lacrymo mais qu’il y a aussi toute une partie des gaz qui sont invisibles. Ne fais donc pas l’erreur de prendre une grande inspiration avant de traverser un nuage de lacrymo, ce pourrait être la cata pour tes poumons. Calcules bien ton coup.
Si tu es en début de cortège ou posté devant les cordons de CRS qui barrent la route, sois vigilant à chacun de leurs gestes, repères ceux qui ont les gazeuses en mains et n’oublies jamais qu’ils n’ont pas besoins d’ordre pour les utiliser, contrairement aux charges qui sons sous commandement. Encore une fois, observes et fais passer les infos aux autres. Un jet de gaz dans un rayon de moins de 1,50 mètres peut conduire droit aux urgences par la suite si on le prend en pleine face (brûlures des poumons).
Si tu es devant des policiers avec gazeuses, sois donc toujours prêt à te retourner rapidement en bloquant ta respiration, te pincant le nez et en fermant les yeux et à te reculer tout en te décalant par rapport au jet de gaz (environ 10 à 15 mètres).
Cinq types d’armes offensives ont pour l’instant été utilisées par les forces de police :
les grenades assourdissantes : elles ont pour but de nous faire paniquer, elles résonnent quand elles pètent et peuvent restreindre sérieusement l’ouïe si on est trop près. Elles sont généralement lancées en l’air, mais moins haut que les lacrymos. Ce sont des armes dangereuses qui peuvent causer des traumatismes auditifs sévères (hyperacousie et acouphènes). Si vous avez les oreilles qui sifflent ou si vous avez des douleurs suite à l’explosion d’une de ces grenades, faites constater les problèmes auditifs chez un ORL, il vous fera un audiogramme.
Les bouchons Quies à 3€ permettent une atténuation de 39 décibels. Les bouchons anti-bruit (en mousse et colorés) disponibles en pharmacies ou supermarchés pour 1€ environ. Ses bouchons sont efficaces, mais il faut avoir le temps de les mettre au bon moment et ce n’est pas facile, de plus, si tu n’es pas habitués à en porter (au boulot, au concert), il se peut que tu ai du mal à te repérer dans l’espace et que tu te sente mal à l’aise.
les grenades lacrymogènes :
Une bombonne lancée se partage en 5 petites rondelles qui jettent du gaz. Avec des bons gants, on peut les ramasser et les renvoyer, mais dans ce cas là, pensez à vous boucher les narines et à n’utiliser qu’une seule main. On peut aussi les renvoyer avec les pieds.
Attention aux tirs tendus, c’est-à-dire à hauteur d’homme ou femme, ils sont illégaux mais les flics ne se gênent pas pour ça.
Ouvrir le long des trottoirs les vannes à eau (robinet ville). Lorsque les pastilles arrivent, les balancer soit vers les bleus soit dans l’eau en les retournant (efficace). Ou bien s’équiper d’extincteurs on en trouve partout.
Si tu as respiré de la lacrymo, le plus efficace reste les sérums physiologiques (pour bébé) en pharmacie ou rayon parapharmacie dans certains magasins. Petit prix pour une boite de 20 ou 50 petites burettes. Avoir une boite sur soi c’est aussi partager avec celles et ceux qui on étés gazés. Les rondelles de citrons enveloppées dans un foulard humide permettent de filtrer un peu le gaz.
le flash ball « super pro » avec deux canons : c’est l’arme utiliser et la douleur ressenti (en cas extremes) avant la bal, c’est donc très douloureux. Les flics l’utilise en tir tendu dans un périmètre 10 mètres environ, parfois plus, souvent moins. Ils peuvent aussi utiliser les tirs avec rebonds, exemple : ils tirent sur un mur pour que ça rebondisse et touche quelqu’un-e en deux temps. Contre les flashsballs, se baisser s’avère souvent plus efficace que de courir pour ne pas être touché, mais en pensant à toujours regarder derrière soit.
Penses à rembourrer les parties sensibles de ton corps. Tu peut aussi venir avec un sac à dos, dans lequel tu aura mis deux ou trois Bd, pour t’en servir comme mini bouclier.
le nouveau flash ball (?) avec une
crosse jaune, et le soin avec lequel un courageux milicien ajuste
tranquillement les têtes des vilains émeutiers.
le flash ball à crosse jaune avec un seul canon : il est très différent du « super pro », il est utilisé par la BAC et semble avoir une portée nettement supérieure, minimum 50 mètres et probablement 100 m.
Pour plus d’infos, voir sur le site www.verney-carron.com ou au magasin du meme nom au 54 bld Thiers à Saint-etienne.
le taser : s’utilise parfois lors des arrestations pour neutraliser la cible, donne une décharge électrique très violente qui te paralyse pendant quelques secondes, tu peut tomber dans les pommes et avoir des douleurs musculaires. Idem, penser à faire un constat médical si l’ont est touché.
(Si quelqu’un-e a des infos pour parer ces deux dernières armes, elles sont les bienvenues ici).
On rappelle également qu’un groupe soudé, en chaîne, est moins facile à identifier et permet d’avancer avec force, ou de reculer avec mesure pour que personne ne se fasse arrêter.
On rappelle aussi que des caméras jalonnent entre autres, les deux voies des trams de Sainté et une bonne partie du centre ville. Un plan des caméras devrait bientôt être disponible. Un foulard-capuche, en plus de protéger des gaz, permet de ne pas trop se faire repérer. Mais pensez à les enlever dès que la foule est dispersée et pensez aussi à bien marcher calmement sur les trottoirs, sinon les flics pourraient vous repérer.
Enfin, évitons les habits trop repérables, ce sont des faits qui sont mobilisés par les flics, a posteriori, dans les procès verbaux qui servent de preuves au tribunal.
Ne jamais être seul, ni même à deux, minimum 5 à 10 cela évite les arrestations par deux ou trois policiers en civil et surtout bien observer ce qui se passe autour de soi.
Quand il y a action, toujours constituer un groupe de guetteurs prêt à alerter les manifestants de la présence des policiers ou même de les repousser.
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