Je n’irai pas voter aux prochaines élections présidentielles. Je n’ai pas foi en ce système qui ne fait que légitimer la domination du peuple, sous prétexte de choix et de représentativité.
La domination de l’État me révolte, et ce n’est pas un candidat de « gauche » qui changera quelque chose.
Représentativité et intérêt général ? Absolument pas !
Dans une société de classes qui n’ont pas les mêmes intérêts, il ne peut y avoir d’intérêt général. L’intérêt général qu’ils défendent, c’est celui de la classe dominante. Ils sont les représentants de la bourgeoisie, leurs actions gouvernementales et celles du parlement ne font qu’encourager la paupérisation et l’enrichissement d’une minorité.
Et même si une nouvelle caste dirigeante se reformait, son principe resterait le même, protéger la classe dominante au détriment du reste de la population.
L’état est le défenseur naturel des dominants et de la propriété privée, aucune personne, aussi vertueuse soit-elle, ne pourra changer cela. Et si un jour, une révolution sociale se produisait, le maintien de l’état ne viendrait que reformer une nouvelle classe dominante.
« Il n’est pas vrai que la nature et le rôle du gouvernement changeraient si les conditions sociales étaient changées. L’organe et la fonction sont des données inséparables. Ôtez sa fonction à un organe et l’organe meurt ou sa fonction se reconstitue. »
Errico Malatesta
« Prenez le révolutionnaire le plus radical et placez-le sur le trône de toutes les Russies, ou confiez-lui un pouvoir dictatorial [...] et avant un an il sera devenir pire que le Tsar lui-même. »
Mikhaïl Bakounine
Le vote, un outil précieux pour les dominants.
Le vote est quelque chose d’essentiel dans notre « démocratie », il est la confirmation de l’abdication du peuple. C’est pour cela que les politiques, et les médias ne cessent de prêcher de se rendre aux urnes, et de rabaisser, infantiliser et dépolitiser celles et ceux qui ne s’y rendent pas.
Leur peur est là, celle de voir l’illusion démocratique disparaître, et de voir que l’abdication du peuple cesse.
Sans cette participation, un message fort serait envoyé :
Nous n’abdiquerons pas, nous ne nous soumettrons pas à votre jeu fourbe et mesquin, nous sommes assurément contre votre autorité.
« Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. »
Élisée Reclus
Mais attention, l’abstentionnisme ne doit pas être synonyme d’immobilisme. La politique doit s’exercer au quotidien entre les mains de toutes et tous. Aussi bien en luttant directement contre le système, qu’en créant nos alternatives.
Mettons fin à la sacralisation et à la domination de l’État
Depuis tout petit, on nous fait croire que nos chaînes sont l’ordre naturel de ce monde et qu’elles sont même les conditions sine qua non de notre liberté. On nous a dépossédé·es de notre pouvoir de réflexion, d’action, on nous a conditionné·es à obéir aux ordres hiérarchiques, que ce soit dans la famille, à l’école, au travail, et même jusque dans nos relations amoureuses.
La domination de l’état est légitimée jusqu’au plus profond de nous, avec un tas de croyances ; l’intangibilité de l’état, sa valeur suprême et le fait que nous lui devions respect absolu.
Mais nous avons réussi à mettre fin à de nombreux diktats religieux, à l’autorité suprême des rois et de l’église. Viendra le jour, où le peuple mettra fin à la domination du gouvernement.
« Votre gouvernement est votre Dieu, duquel vous acceptez des privilèges, et dans les mains duquel tous les droits sont investis. Une fois de plus l’individu n’a pas de droits ; une fois de plus une autorité intangible et irresponsable a le pouvoir de décider de ce qui est bien et de ce qui est mal. Une fois de plus, la race humaine doit travailler dans des conditions exigeantes dictées par la loi - la voix de l’autorité, la bible du gouvernement. »
Voltairine de Cleyre
Faut-il choisir des bons gouvernants pour obtenir des avancées immédiates ?
Tout d’abord, je ne crois pas qu’il y ait de bons gouvernants, aux qualités telles, qu’ils puissent se substituer à la masse et s’occuper des intérêts de toutes et tous mieux que ne sauraient le faire les principaux intéressés.
Concernant les candidats qui vous séduisent, méfiez-vous. Ils vous mentent, font de belles promesses, ils trahissent, et se corrompent au sein des institutions où l’atmosphère est malsaine à respirer. Il y a aussi les prétendus « communistes » et « socialistes », qui en réalité, ne souhaitent que réformer le système capitaliste pour le rendre plus vivable et servir leurs intérêts.
Quand ils ont besoin d’être élus, ils vous montrent leur bonté, et puis une fois élus, soyez sûrs que pour remédier à vos maux, la police s’en chargera.
En ce qui concerne le réformisme, sous prétexte d’avancées immédiates, il tend à nous éloigner et à nous dévier de notre action pour l’émancipation de toutes et tous.
Et rappelons nous, que les avancées sociales ont quasiment toujours été de l’initiative du peuple, qui a su, aussi bien par sa mobilisation massive, que par sa force d’action (violente et non-violente), obtenir des droits.
« Le problème réside dans le fait de savoir choisir la voie qui réellement nous rapproche de la réalisation de notre idéal et de ne pas confondre les vrais progrès avec des réformes hypocrites qui, sous prétexte d’améliorations immédiates, tendent à dévier le peuple de la lutte contre l’autorité et le capitalisme, à paralyser son action, et à lui laisser espérer que quelque chose peut-être obtenu de la bonté des gouvernements. »
Errico Malatesta
Pour finir, je veux dire à mes camarades qui se réclament de l’anarchisme, du féminisme ou encore du communisme, à toutes celles et ceux qui se battent pour un monde plus juste :
Les élections sont un leurre qui ne nous fera que perdre du temps et de l’énergie pour l’avènement de notre société idéale.
Arrêtons de nous faire avoir par le jeu fourbe et mesquin que représentent les élections.
Ne perdons pas notre temps et notre énergie à faire la promotion de candidats révolutionnaires, au mieux naïfs, au pire opportunistes et hypocrites.
Notre intransigeance et notre détermination ne seront que bénéfiques pour l’avenir !
« Les bulletins de vote destinés à être emportés par le vent avec les promesses des candidats ne valent pas mieux que les sagaies contre les canons. Pensez-vous, citoyens, que les gouvernants vous les laisseraient si vous pouviez vous en servir pour faire une révolution ? »
Louise Michel
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