Pour accompagner cet acte de vandalisme, une parole du groupe LA RUMEUR :
Voici les cadavres que la police ne veut pas voir,
dissimulés au soir sous la pénombre d’un dépotoir.
Un sacré beau paquet de dépouilles empilées,
ça fait des monceaux de têtes renversées,
les yeux et la bouche en cendres.
Ça coule, de grandes flaques rouges hérissées de mains crispées
qui cherchent encore à comprendre.
Mais pas de lueurs pour les cafards a répondu l’ordre,
et le sang sèche et vire au noir à l’abri des mémoires,
dans le silence qu’il faut croire complice des gyrophares,
des porcs armés aux trousses
qui d’une balle plongent la course dans le caniveau du non-lieu,
où un juge nettoie les lieux, et sans bruit, sans cri
se referme alors un de ces casiers métalliques de l’oubli, du déni.
L’infamie en robe de magistrat, la sainte loi,
le droit bourgeois sur le front des victimes d’Etat distribue les crachats.Une rumeur provient du bas,
échappe au brouhaha.
On entend alors clamer :
« pas de justice, pas de paix »
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