En effet les membres de la permanence stéphanoise du P.S. ont trouvé ce matin leurs locaux (symboliquement) murés, ainsi qu’un permis de démolir sur leur façade. Cet après-midi ils recevaient un avis d’expulsion et quelques coups de téléphone explicatifs du Comité pour l’Expulsion, la Destruction et le Réenchantement des Espaces Occupés par les Parasites Sociaux et Autres Nuisibles.
Voici, le premier communiqué :
Le maire P.S. de grenoble veut expulser les "400 couverts". Les "400 couverts" est une petite rue du centre-ville de grenoble, squattée depuis plus de trois ans. C’est le domicile d’une vingtaine de personnes, une vie collective quotidienne, un lieu publique où se déroule une multitude d’activités à prix libre (débats, concerts, projections, réunions de différents collectifs,...), une bibliothèque alternative, un square et un four à pain autoconstruit pour des repas de quartier conviviaux, ainsi que moult expérimentations pratiques plus ou moins réussies (toit végétal, potager, compost, pharmacie des plantes, informatique libre,...).
Tous ces espaces, toutes ces activités, ces reflexions ont été réalisées avec les moyens du bord, sans subvention et pratiquement sans argent, hors des circuits marchands et institutionnels.
La municipalité de grenoble, propriétaire, veut expulser et raser la traverse des 400 couverts, pour y construire une vaste opération immobilière.
Ce n’est pas la première fois qu’une mairie « de gauche » expulse un lieu alternatif d’activité. En effet deux ans auparavant le squat "la Charade", a été expulsé par la mairie communiste de st martin d’hères. A croire que les projets indépendants, du fait qu’ils ne dépendent pas de leur pognon et n’ont donc pas de compte à leur rendre, les dérangent. L’existence de ces lieux socio-culturels en marge de leur pouvoir remet sûrement trop en cause les lacunes de leur politique sociale et culturelle. Le fonctionnement autogéré de ces lieux, en contestant les rapports de pouvoir, s’oppose à leur logique de pouvoir.
Ajoutons qu’il n’est pas nouveau que le PS participe à la répression de mouvements sociaux. En effet, tant sur la question des sans papiers où le PS s’est trouvé incapable de trouver des solutions de régularisation... ou sur la question de l’exclusion et la ghettoïsation des populations pauvres, le PS au pouvoir à l’époque n’a non seulement pas réglé le problème et a fait évoluer le débat vers la répression de ces populations avec les lois sur la sécurité quotidienne.
La municipalité stéphanoise avec son projet d’urbanisme participe elle aussi à l’exclusion et à la répression des populations pauvres du centre ville. La mairie a pour habitude d’expulser différents lieux abandonnés réoccupés (par des précaires, sans papiers ou sans logements), ainsi que de "faire partir" des locataires et d’exproprier des petits propriétaires qui vivent dans les quartiers visés par le grand projet de ville, sans promesses de relogements dans le même quartier... Par exemple, en octobre dernier des gens ayant occupé un bâtiment laissé à l’abandon se sont fait expulsé sans sommations, ni relogements et ont vu leur habitat immédiatement détruit par les bulldozers. En réprimant, la municipalité refuse de voir les problèmes posés par la situation de ces gens, qui dans l’attente d’obtenir des papiers, se retrouvent dans l’impossibilité d’obtenir un logement, un travail (même si, comme le disait Janine l’Utopiste : "nous ne sommes pas sûres que les papiers d’identités et le travail salarié soient le plus court chemin pour accéder au bonheur"...). Dans sa politique d’urbanisme la mairie préfère clairement attirer les investisseurs afin de faire de beaux quartiers aseptisés pour des populations plus aisées au lieu de créer des quartiers agréables pour les populations modestes.
A (saint)-étienne aussi la mairie veut expulser le squat "Izmir" et le démolir pour reconstruire des immeubles proprets. Alors que c’est depuis plus de quatre ans un lieu d’activités, d’échanges et d’expérimentations qui fonctionne sans subventions.
Pour que continuent à exister à grenoble mais aussi à (saint)-etienne, lyon, dijon, nantes, montpellier, paris, caen,... et ailleurs ces espaces de créations, de tentatives, de reflexions, de rencontres et de solidarités, ce vendredi 25 fevrier, dans plusieurs villes de france (une vingtaine de prévu), des actions ont été menées contre les mairies ou les locaux P.S. : rassemblements, occupations, collages, harcèlement,etc.
Pour notre part , nous avons choisi de murer symboliquement la porte du local du P.S. (rue du midi), de placarder sur leur façade un "permis de démolir" puis de leur faxer un "avis d’expulsion" plus vrai que nature et de les harceler au téléphone toute l’après- midi (voir ci-dessous le communiqué qui fut envoyé au PS).
P comme pourris, S comme salauds, Destot tête de blaireau !
Le Comité pour l’Expulsion, la Destruction et le Réenchantement des Espaces Occupés par les Parasites Sociaux et Autres Nuisibles
Le communiqué suivant a été envoyé au P.S., accompagné d’un Avis d’expulsion :
Décision de Justesse prise par le Comité pour l’Expulsion, la Destruction et le Réenchantement des Espaces Occupés par les Parasites Sociaux et Autres Nuisibles
Aux membres du Parti Socialiste de saint-étienne,
Notre Comité a aujourd’hui entamé des procédures visant à vous expulser de vos locaux afin d’en faire à l’avenir un espace plus utile et moins nuisible pour la société.
Cette initiative fait partie, entre autres, d’une mobilisation plus large contre les menaces d’expulsion que fait peser la Mairie (à majorité P.S.)de Grenoble sur la traverse des 400 couverts.
Dans de nombreuses autres villes de france, des gens se mobilisent aussi, en particulier aujourd’hui, vendredi 25 février 2005, pour soutenir ce squat de Grenoble et plus généralement tous les espaces d’autonomie et d’autogestion.
Suivant les villes et leur contexte politique, différents types de manifestation ont lieu, du simple rassemblement à l’occupation des mairies ou des locaux du Parti Socialiste.
A travers la défense de ce squat grenoblois, cette large mobilisation soutient tous les lieux de création, d’expérimentations, de réflexions, de rencontres et de solidarités, sans cesse mis en danger par les logiques de l’ordre et de la rentabilité, que vous ne cessez de promouvoir sous une façade pseudo-sociale. A Grenoble et ailleurs, nous voulons contester le programme répressif qui se cache derrière les mesures "sociales" et les politique d’urbanisme, portées tant par la droite que par la gauche.
En effet nous ne voyons pas de différence majeure entre les LSQ portées par la gauche et les LSI portées par la droite. Toutes sont mortifères pour nous au quotidien.
En effet, en ce qui concerne la politique d’expulsion des squats, nous ne voyons pas de différence majeure entre la politique du P.S. et celle de ses "rivaux".
Et en effet, de manière plus générale, en ce qui concerne la répression des initatives sociales et culturelles autonomes, ainsi que la discrimination et la répression de certaines catégorie sociales, nous ne voyons pas de différence majeure entre la politique du Parti Socialiste, celle de la Droite, mais aussi de tout autre parti.
Nous serions ravies et enchantés que vous nous prouviez que nous nous trompons :
en discutant avec vos collègues du P.S. de grenoble pour qu’ils et elles laissent l’expérimentation des 400 couverts se continuer librement, et pourquoi pas en leur rappelant le tollé suscité par l’expulsion des occupants et occupantes des arbres du parc Paul Mistral l’an dernier, dans le but de construire un stade dont la population ne veut pas,
en prenant publiquement position contre les expulsions illégales menées par le PS et la classe politique au pouvoir en général. Pour mémoire, rappelez-vous que les 17 et 18 février la mairie PS de Paris faisait expulser illégalement des étudiants, étudiantes et précaires qui squattaient un bâtiment pour le faire revivre, expulsion accompagnée de violences de la police et des vigiles,
en prenant publiquement position contre les expulsions à saint-étienne, et de manière plus générale contre les projets d’urbanisme visant à aseptiser la ville, au profit des investisseurs et au détriment de la majorité de la population,
en prenant publiquement position contre les LSI, les LSQ, ainsi que tous les agissements scandaleux de vos camarades du P.S., tels que récemment la collaboration active à l’expulsion et au gazage de sans-papiers qui occupaient des locaux P.S. à paris pour demander leur régularisation, et qui au lieu de recevoir un soutien légitime se retrouvent aujourd’hui dans une situation encore plus critique grâce aux militants du Parti Socialiste,
en démissionnant tout simplement et en venant gonfler les rangs de ceux et celles pour qui, comme nous, il faut changer le monde et expérimenter une vie contre le capitalisme et l’Etat.
Nous attendons une réaction enthousiasmante de votre part, et vous promettons que nous étudions d’ores et déjà le cas de vos collègues : mairie de Saint-Étienne, tribunaux, huissiers de justice, sociétés foncières qui participent aux expulsions, commissariats, prisons, centres commerciaux, églises et édifices religieux...
Cordialement,
le CEDREOPSAN
(Comité pour l’Expulsion, la Destruction et le Réenchantement des Espaces Occupés par les Parasites Sociaux et Autres Nuisibles)
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