24 mars : Selon un nouveau bilan de la direction de l’administration pénitentiaire, au total sept détenus ont été testés positifs au coronavirus et 315 sont en confinement sanitaire.
27 mars : Selon un nouveau bilan de la Direction de l’administration pénitentiaire, 21 détenus sont positifs au covid-19 et 471 sont en confinement sanitaire.
Cette augmentation dramatique du nombre de cas derrière les barreaux est sans commune mesure avec le développement de l’épidémie à travers le pays. Des cas sont désormais officiellement répertoriés dans les prisons de La Santé, Amiens, Muret, les Baumettes, Orléans, Metz, Nanterre, Aiton, Villeneuve-lès-Maguelone, Rennes-Vezin, Fresnes [1].
Sont en cause le manque d’hygiène – les prisonniers n’ont pas à leur disposition des masques et de solution hydro-alcoolique tout comme, manifestement, les surveillants, eux-mêmes très touchés par le virus [2]) – mais aussi, bien sûr et plus simplement, la promiscuité qui rend impossible le respect des distances de sécurité. C’est la raison pour laquelle, dès le 17 mars, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté recommandait de libérer des détenu-e-s [3] et l’un des motifs de l’appel des prisonniers, le 18 mars, à bloquer les promenades [4]. Il a cependant fallu attendre le 25 mars pour que le gouvernement se décide à autoriser la sortie anticipée de détenu-es. Sont toutefois exclues de cette mesure les personnes en détention provisoire. Et le texte s’accompagne d’une réduction des droits dans le cadre de la procédure pénale : allongement de la détention provisoire, prolongation possible de la garde à vue sans présentation devant le juge, restrictions du droit à un avocat [5]...
À écouter, les témoignages et analyses de deux détenus ainsi que d’une avocate diffusés dans « Détenus au temps du corona : on veut sortir » de l’émission Les pieds sur terre le vendredi 27 mars.
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