Il est pour nous humainement et déontologiquement impossible de tenir « Cause(s) toujours ! » dans un contexte où l’on doit trier celles et ceux qui peuvent venir causer ou simplement profiter d’un ou de plusieurs moments de rencontres, de partage et de dépaysement. Nous ne jouerons jamais le rôle de policier.e.s ou d’agent.e.s de contrôle d’un pouvoir en proie à la surveillance de nos vies.
Cet événement a déjà été reporté deux fois en raison du Covid et nous pensions pouvoir mettre à mal l’adage qui dit « jamais deux sans trois » mais le passe sanitaire a eu raison de notre opiniâtreté.
Le point de départ de tout ceci tournait autour de « Lorraine Cœur d’Acier, la radio pirate fondée le 17 mars 1979 par la CGT dans la ville de Longwy, en Meurthe-et-Moselle, pour lutter contre les fermetures d’usines (qui) reste l’un des événements les plus considérables des luttes sociales du bassin, lors de la crise de la sidérurgie consécutive au premier plan acier (Gouvernement Raymond Barre). Elle aura permis à beaucoup de gens de prendre la parole et de dire leurs vies, de se rassembler aussi autour d’un projet fédérateur et fraternel. » (De Colère rouge, Guy-Joseph Feller)
Nous voulions donc mettre en lumière ce moment de lutte qui présageait de la casse sociale qui a touché aussi lourdement le bassin stéphanois et d’autres régions de France et d’Europe. C’était une mise en abîme des luttes d’aujourd’hui qui ouvrait la discussion sur la perte de visibilité des classes populaires, la montée des inégalités, les violences sexistes, racistes et homophobes, la stigmatisation des minorités.
C’était aussi un hommage aux radios libres et l’occasion de fêter les 40 ans de celles-ci et de Radio Dio.
Bref, un événement pour dire que nous ne sommes pas seul.e.s et qu’il est possible de lutter contre l’obscurantisme, l’individualisme, de proposer des solutions pour changer de paradigme et réfléchir ensemble à l’avenir de notre planète…
Nous ne pouvons donc pas nous résoudre à appliquer le passe sanitaire dans la rue et les lieux publics qui nous importent comme les théâtres, les cinémas, les amicales, les cafés, la cinémathèque… qui sont des lieux de rencontres et de convivialité sans restriction et conditions d’admission... ceci étant totalement à l’opposé de ce pour quoi nous cherchons à organiser ce « joyeux bordel en ville » dans la plus pure lignée des saltimbanques, garant.e.s de la liberté et du besoin de jouer pour capter l’attention de l’assistance et défier les dealers de culture.
Alors peut-être qu’un jour nous reviendrons, sans amertume et toujours avec la même éthique et une détermination sans cesse renouvelée.
Pirates et corsaires
Troubadours et baroudeurs des concerts
Chiens des rues, vieux loups des Terres
Nous nous saluons !
(OTH Sur des charbons ardents)
UN GRAND MERCI À TOUTES LES PERSONNES QUI SE SONT IMPLIQUÉES DANS CE PROJET
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