Depuis un mois, nous sommes une poignée d’entre nous, de professionnel-les de ce merveilleux monde du spectacle et à cette poignée, s’ajoute une pincée d’invisibles, de précaires.
Un mois que nous faisons tambouilles en c(h)œur.
Un mois à creuser à l’aveugle, à fabricoter à tâtons, à se rencarder, à œuvrer en sous-marin, à échanger à bâtons rompus sur quoi, pourquoi, comment et après qu’est-ce qu’on f’ra...? À organiser des trucs, à faire des déclas à la préf’ tout bien tout comme il faut, à réserver une salle juste un mois pour commencer pis finalement signer à durée indéterminée, à écrire des slogans et des discours et des publications et des slogans et des discours, à les peinturlurer sur du tissu sur du carton sur du papier.
1 mois à dormir d’un œil, à manger quand on y pense, à attendre la relève, à prendre la relève, à pas savoir faire, à demander comment faire, à apprendre comment faire, à se faire canuler le pif en espérant être passé-e entre les postillons, à user nos méninges, à s’agiter dans tous les sens... et pour, au bout du bout, ronfler sur le fait de n’être encore qu’une poignée et une pincée.
Ça n’est pas que je t’en veuille, non.
Je m’en veux, plutôt. Je m’en veux de ne pas réussir à t’alerter sur ce qui se passe, sur ce qui se passera, sur ce qui nous tombe déjà dessus et sur ce qui va se passer si finalement nous restons seulement qu’une pincée de poignée...
CIP 42 & CGT Précaires Saint-Étienne
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