Casser (saboter, voler, piller) c’est illégal mais surtout ça cause du dégât économique : ça tape là où ça fait mal.
Il y a plein de manière de casser : bloquer la fac, de la peinture sur l’hôtel de ville, occuper une gare, une autoroute, murer une préfecture, tagger un bus ou un palais de justice, voler des caddies à géant monthieu, participer à une manif sauvage, jeter des cailloux et des bouteilles sur la police qui charge, bloquer la circulation, coller des affiches sur un mur, ...
Tous ces actes, toutes ces actions sont illégales et cause du dégât économique pour visibiliser ou faire cesser une situation injuste et/ou obtenir de « nouveaux acquis sociaux ». Toutes celles et tous ceux qui les commettent sont des casseuses, des casseurs.
Il n’y a pas de bon-ne ou de mauvais-e manifestant-e-s (gréviste, émeutier-e, ...), il y a juste différentes formes de lutte.
En effet, une lutte, pour être efficace, passe aussi par l’illégalité (par le fait de taper là où ça fait mal), car la quasi totalité des moyens de lutte a été mise hors la loi.
Si une personne tagge la façade du palais de justice puis un bus, elle est en lutte. Si une personne donne un coup de matraque en plastique sur la tête d’une patronne, elle est en lutte. Laisser arrêter ces personnes sans réagir, voire en disant « c’est bien fait : c’est de sa faute », c’est laisser agir le flic, le patron, le politicien en soi, c’est accepter d’ être un jour soi-même arrêté-e et que les autres trouvent ça normal, c’est oublier volontairement qui est l’adversaire et qui est l’allié-e.
Manifester calmement ne suffit pas : combien de millions de personnes ont manifesté ces dernières années pour les retraites, pour la sécu, pour la régularisation des sans papiers, pour la hausse des salaires, contre la privatisation des services publiques (EDF, GDF, france telecom, ...) ; autant de manif, autant de défaites.
Casser une vitrine ce n’est pas violent dans la mesure où ça ne blesse personne, où personne ne souffre physiquement ; mais c’est illégal.
Quand l’état (police, justice, armée) frappe, gaze, blesse, enferme, parfois tue, c’est de la violence et c’est légal.
Être légitime, être crédible pour les mass-médias, pour l’état, pour les dirigeants c’est être pacifiste et non-violent-e. C’est-à-dire se laisser taper, gazer, humilier par les autorités sans réagir.
Si le pacifisme c’est de tendre la joue droite quand on vient d’être claqué sur la joue gauche, si le pacifisme c’est d’accepter comme normal le fait d’être opéré-e pour avoir été gazé-e 3 jours plus tôt, si l’objectif du pacifisme c’est d’être un « martyr », un exemple spectaculaire pour les médias, si l’efficacité pacifiste exige le sacrifice par abnégation, si pour être crédible il faut renoncer à se défendre contre l’agression et à toutes les pratiques collectives d’autodéfense, alors cette lutte contre la loi « pour l’égalité des chances » a heureusement été parfois non pacifiste et totalement non crédible.
C’est parce que nous avons toutes et tous été des casseureuses que le gouvernement a commencé à céder un tout petit bout de terrain.
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