Bonjour tout le monde. Merci d’être venu.e.s ce soir à l’ouverture de la MDP Le Bourgeon ! Nous invitons ceux et celles qui le veulent à se rapprocher devant le rideau de fer. Nous avons réquisitionné ce lieu, nous y sommes depuis samedi. Toute tentative d’expulsion est donc illégale. Pensez à filmer et à noter les numéros de matricule des policiers. On aimerait bien pouvoir vous faire rentrer mais ce n’est pas possible aujourd’hui à cause de leur présence. En attendant qu’une procédure judiciaire soit lancée, nous avons besoin de soutien devant et dans le lieu. Restez attentives aux messages d’alerte qui peuvent arriver dès 6h du matin. Ecrivez nous à l’adresse mail (mdp-lebourgeon chez riseup.net) si vous voulez venir dormir ! Dès que possible, on se retrouve à l’intérieur. Un repas vous est proposé ce soir à l’extérieur.
Appétit !
La ville de Saint-Étienne compte un nombre effarant de lieux d’habitations et de locaux vacants. Depuis quelques années, le centre-ville se vide, les politiques ayant préféré inventer de nouveaux espaces en périphérie plutôt que de prendre soin des commerces et des bâtiments du centre. Les espaces publics sont bétonnés et cadrés, la vie sociale est déplacée vers des espaces où la consommation est obligatoire.
Le modèle capitaliste est à bout de souffle. Une partie de la population, pauvre, précaire et modeste souffre de ce système de consommation à outrance, privilégiant le profit plutôt que les vies, effaçant la valeur des êtres-vivants et des êtres-humains, muselant nos capacités de penser, d’échanger, d’agir.
Cette occupation est « illégale » mais elle n’est pas illégitime.
Nous avons chacun et chacune constaté le besoin urgent d’un espace en lien avec les problématiques sociales, politiques, écologiques et culturelles qui touchent Saint-Étienne, mais aussi les autres villes et autres pays. L’appel à agir « contre la réintoxication du monde » du 17 juin 2020 nous a interpellé.
Un espace de rencontres, de débats, d’apprentissages, affranchi des systèmes de valeurs marchandes nous semble plus que légitime : il est indispensable.
Partout et depuis déjà trop longtemps, l’organisation et la mobilisation sont appelées par tous les secteurs. Nous avons donc décidé de réquisitionner.
Notre objectif est de transformer ce bâtiment vide et abandonné en un centre d’activités sociales (échanges de savoirs, entraide, repas collectifs, mise à disposition gratuite d’objets et de vêtements, espaces de réunions populaires…), culturelles (expositions diverses, ateliers des réparations, ateliers de couture, divers cours…), politiques (débats, projections, réunions, diffusion de brochures et revues alternatives.)
Ce bâtiment occupé constitue aussi le domicile de plusieurs personnes confrontées à des problèmes de logement, et ce depuis le 13 juin 2020.
À ce titre, une expulsion sans décision judiciaire ne peut avoir lieu. Dans le cas d’une tentative d’expulsion illégale avant cette échéance, nous invitons la population, les associations, les collectifs et autres initiatives à défendre et soutenir ce lieu solidaire en construction.
Le bourgeon s’apprête à fleurir.
Nous précisons que ce centre d’activité autogéré n’a pas vocation à se substituer aux organismes qui s’occupent de l’hébergement des sans domicile fixe. Il peut par contre leur venir en soutien et les compléter. Il n’a pas vocation à poser de problèmes aux commerçant.e.s et aux habitant.e.s du quartier, mais plutôt à tisser des liens solidaires et des espaces de réflexions dans le respect de tout .e individu.e.
Même si ce squat est soutenu par un important réseau, nous avons également besoin de tous ceux et toutes celles qui souhaitent apporter un coup de main, poser une pierre à l’édifice, partager des envies ou des questionnements. Nous avons besoin de tout ceux et toutes celles qui prétendent à un Sainté solidaire, ouvert, et force de propositions et d’actions de, par, pour ses habitant.e.s.
Nous sommes capables de penser des perspectives autres que celles qu’on nous impose.
Nous sommes les mieux placé.e.s pour parler de nos quotidiens et de nos besoins.
Nous avons tou.te.s un rôle à jouer.
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