Le 29 Mai 2009 à 18h30, une cinquantaine de personnes du C.S.A investissent et occupent un bâtiment abandonné situé au 2985 Rue Saint-Patrick, dans le quartier populaire de Pointe Saint-Charles de Montréal.
Il s’agit d’une ancienne manufacture de chandelles qui devait permettre aux occupantEs, toutes et tous membre du « groupe de pression » militant pour plus de logement sociaux, de continuer les activités qu’ils-Elles menaient depuis deux ans :activités sociales, culturelles et politiques.
Ces derniers avaient mis en place un espace d’échange de vélo gratuit, un centre de média indépendant ainsi qu’un programme d’agriculture urbaine. Ils et elles avaient aussi pour projet d’établir une cuisine collective et un jardin communal.

L’ouverture du Centre était annoncé dans le quartier :

Malheureusement, moins de 24h après l’ouverture du CSA (le 30 Mai vers 15h00), l’escouade anti-émeute et l’escouade tactique du SPVM sont dépêchées sur les lieux pour évincer brutalement les occupantEs.

D’après une personne sur les lieux :« l’intervention policière s’est faite quelques heures avant la fête prévue pour célébrer l’ouverture officielle du CSA. Les occupant(e)s ont été abondamment gazés, certain(e)s ont pris des coups de matraques apparemment sans gravité. Il n’y a pas eu d’arrestation ».
Aussitôt, l’info est passée sur les sites d’informations alternatives et dans le quartier. Un rassemblement de soutien spontané c’est organisé dans la rue devant le C.S.A.

La police a quant à elle quadrillée les rues aux alentours et les entrées du Centre Social.




Un policier en train de forcer l’une des portes du Centre

Sur les toits, des snippers sont postés et l’un d’entre eux tient en joug des personnes solidaires des SquatteursEuses.

Porte arrière du C.S.A, les policiers empêchent tout aller et venu de la part des manifestants, l’entrée leur est interdite


Voilà le communiqué de presse des personnes du C.S.A, il est daté du 2 juin 2009 à 16h45 :
Communiqué de presse :
Les escouades d’anti-émeute ont brutalement évincé les gens qui occupaient l’édifice au coin de Saint-Patrick et Atwater cet après-midi. Hier soir, une centaine de personnes ont pris le bâtiment pour y installer le Centre social autogéré. A l’heure qu’on est, toutes les personnes qui étaient à l’intérieur ont réussi à sortir du bâtiment et à rejoindre la manifestation d’appui. Celle-ci, forte de quelques centaines de personnes, a présentement pris la rue.
Vers 15h, les policiers ont promis qu’ils allaient discuter avec les « diplomates » du Centre social avant d’intervenir. Au moment du rendez-vous, la police a foncé sur la clôture qui entoure la cour. A ce moment-là , plusieurs dizaines de personnes, dont quelques familles avec jeunes enfants, profitaient du soleil pour jouer de la musique, jaser ou manger. Les policiers ont coupé le cadenas de la clôture, ils ont foncé sur la porte d’entrée du bâtiment tout en lisant le premier avis d’éviction reçu par les occupant.es.
Les gens qui se trouvaient à l’intérieur ont réussi à fermer la porte et à la barricader. Après maints essais, la police a réussi à franchir la barricade. Ils ont entouré le bâtiment, installé des « snipers » sur le toit et lancé du poivre de cayenne par les fenêtre (qu’ils ont ensuite immédiatement rescellées). Les gens à l’intérieur ont réussi à contenir les gaz dans une seule partie du bâtiment. En assemblée générale d’urgence, ils et elles ont décidé de tenter de quitter les lieux. Plusieurs personnes ont réussi à sortir et ont été accueillies chaleureusement par la manifestation d’appui de renfort. Une autre vague de militant.es sont rentré.es à ce moment-là pour continuer à défendre le bâtiment. L’intervention policière s’intensifiant, ils et elles ont finalement décidé de sortir par Saint-Patrick et de rejoindre la manifestation d’appui. Tout le monde à réussi à sortir du bâtiment avec leurs bagages et quasiment tout l’équipement.
Nous avons su que la police tente de justifier ses actes illégitimes auprès des médias. Elle clame que les occupant.es auraient utilisé des extincteurs pour se défendre contre eux et qu’ils n’avaient donc pas le choix d’intervenir. Cette allégation est fausse. Ce sont les policiers qui ont attaqué le Centre social et pas vice-versa. L’utilisation de force excessive est preuve que nous vivons dans une société autoritaire qui ne tolère pas la dissidence et qui cherche à étouffer tout projet qui remet en question les fondements de ce système.
Le projet du Centre social continue. La lutte continue. Nous ne nous laisserons pas écraser par ce qui est arrivé aujourd’hui. Au contraire, notre volonté de mettre en pratique nos rêves pour une société sans rapports d’autorité, basée sur des valeurs d’autonomie, d’aide mutuelle et de respect, est renforcée. Longue vie au Centre social autogéré !
Pour les suites, visitez notre site Internet : www.centresocialautogere.org

Courrier antérieur daté du 29 Mai : ici
Une vidéo qui présente le projet : ici
La conférence de presse du CSA en vidéo sur le site suivant :centre des médias alternatifs du Quebec.
Témoignage audio d’Eric Duchemin, un habitant du quartier : ici
Autre témoignage audio d’une personne présente lors de l’expulsion :
là
Un reportage de la chaine LCN de Montréal : ici
Compléments d'info à l'article