Avant cette échéance, le ministre de la Santé organisera une réunion de concertation le lundi 25 mai sur le « Ségur de la santé », du nom de l’avenue où se trouve le ministère. Au programme : la revalorisation de la rémunération des soignants pour se hisser dans la moyenne européenne. Si l’augmentation des salaires faisait bien partie des revendications des hospitaliers en grève l’an dernier, leurs autres exigences pour sauver l’hôpital n’ont pour l’heure fait l’objet d’aucune annonce gouvernementale. En effet, rien sur des embauches en nombre de soignants. À la place : un aménagement des 35 heures qui pourrait bien être une manœuvre pour ne pas recruter de personnel supplémentaire dans les hôpitaux. Aucun engagement non plus à mettre fin aux suppressions de lits.
Faute de voir leurs revendications essentielles prises en considérations, les 12 syndicats et collectifs déjà mobilisés repartent en « guerre » avec une date de mobilisation le 16 juin, pour qu’il n’y ait pas de « retour à l’anormal », après la crise du Covid-19.

L’hôpital est appelé à se mobiliser le 16 juin
pour influer sur le Ségur de la santé
D’ores et déjà, la pression intersyndicale s’organise ce 18 mai, au lendemain de la publication dans le Journal du dimanche d’un entretien du ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, dans lequel il annonce l’ouverture le 25 mai d’une concertation en vue d’un Ségur de la santé. Une dizaine d’organisations [2] promettent de multiplier les actions de terrain chaque mardi puis, le 16 juin, d’organiser une journée nationale de mobilisation de l’hôpital public. Objectif affiché face à la presse : « mettre la pression » sur le Gouvernement.
Les responsables syndicaux ne se bercent guère d’illusion. Selon eux, l’exécutif n’a pas tiré les leçons de la crise sanitaire liée au Covid-19 et les premières annonces ministérielles « ne répondent en rien au socle revendicatif » qu’ils portent depuis plusieurs mois. La méthode déjà, en l’occurrence l’annonce du Ségur de la santé par simple voie de presse, en froisse plus d’un, étant jugée « insupportable » au motif qu’elle laisse de côté les partenaires sociaux. Sur le fond, il s’agit avant tout d’« effets d’annonce » là où il faut dès à présent « un geste rapide sur les salaires de l’ensemble du personnel hospitalier et des jeunes médecins » et pas uniquement des infirmiers. Pas question également d’envisager une remise en cause des 35 heures ou de tout autre acquis social, quand l’hôpital demande bien au contraire des recrutements massifs et rapides et l’annulation de tous les plans de restructuration et de fermeture de lits.


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