La veille de la manifestation du 5 décembre, une assemblée générale était organisée à l’université par les syndicats étudiants. À cette occasion, la possibilité d’une occupation d’un bâtiment universitaire, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres universités, est évoquée. Les effets dépassent les espérances : le lendemain, c’est l’ensemble du site Tréfilerie qui est bloqué. Mais l’initiative en revient à la présidence de l’université, qui veut ainsi éviter l’occupation de salles et aussi étouffer toute velléité de mobilisation. De fait, l’assemblée générale convoquée par les syndicats de personnels pour le début de la matinée ne peut avoir lieu sur place, réduisant la visibilité du mouvement.
Le jeudi 5 décembre devaient également se tenir des examens. Soucieuse de démontrer que, comme le disait Sarkozy, « désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit », la direction de l’université décide de délocaliser les examens prévus afin qu’ils se tiennent à tout prix. Un message sur la nouvelle localisation est dès lors envoyé aux étudiant.e.s … la veille à 23h20. Et l’horaire des examens est même avancé d’une heure. Ils ne pourront finalement pas se tenir.
Le lendemain, une partie du personnel poursuit la grève, notamment à la bibliothèque universitaire. Mais les grévistes sont remplacé.e.s dans l’urgence. L’injonction à remplacer les grévistes comme à se déclarer en amont constitue une restriction au droit de grève qui vise, là aussi, à invisibiliser la mobilisation.
Le personnel de l’université reçoit ensuite, estomaqué, un message de sa hiérarchie : on leur demande de déclarer qu’ils n’étaient pas grévistes le 5 décembre, sous peine de se voir retirer une journée de salaire. La manœuvre, illégale, n’est pas sans paradoxe : la direction de l’université, qui n’hésite pas au besoin à communiquer sur le faible nombre d’enseignant.e.s grévistes déclaré.e.s alors que ces chiffres n’ont que peu de valeur [1], présuppose cette fois grévistes ses personnels. C’est le pendant d’une stratégie politique qui, lorsqu’il ne s’agit plus de saper un mouvement social, s’applique à réaliser des économies sur le dos des personnels.
La direction de l’Université Jean Monnet conduit une politique cohérente qui vise à rogner les droits sociaux de celles et ceux qui y travaillent et s’inscrit en plein dans les réformes gouvernementales. Il y a donc tout lieu de se mobiliser au sein de l’université contre la réforme du système de retraites mais aussi contre les orientations politiques qui l’accompagnent !
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