IZMIR
C’est le 4 novembre 2000, que commence l’occupation sans droits ni titres (squatt) par quelques personnes du 3 rue de la sablière, le faisant ainsi revivre alors qu’il est laissé à l’abandon par son propriétaire. Nous avons choisit ce type d’occupation, car nous ne voulons pas dépendre des institutions, ni d’une quelconque logique de rentabilité. Pour nous ce lieu représente la possibilité de vivre ensemble, et d’échapper à la logique enfermante du tramway, boulot, dodo, et donc de se libérer du temps pour faire des trucs, qui ni ne nécessitent, ni ne rapporte de l’argent, et pour organiser des événements contre-culturels non-rentables dans un quartier populaire. Le collectif des gens habitants dans le lieu n’a cessé de travailler à la réhabilitation, et la redécoration de la maison pour la rendre vivable et confortable.
Izmir est animé depuis ces 4 années par diverses soirées et activités : bouffe végétariennes, friperies gratuites, réu non-mixtes femmes, goûters gratuits pour les enfants, concerts, soirées de soutien à divers collectifs, des projections, des débats, des fêtes, représentations de théâtre, répétitions de groupes de musiques, espace de réunions pour d’autres collectifs et associations...... et dernièrement, tous les mercredis la « Zone d’Information Libre », c’est à dire une permanence, avec accès à un espace informatique sous linux, avec accès gratuit à internet, avec mensuellement des ateliers d’initiation aux logiciels libres, accès à une bibliothèque, une infokiosk, de l’info sur ce qui se passe sur synthé, et un espace de rencontre tout ça dans la gratuité, et la bonne humeur.
Le grand projet de ville et l’urbanisme bourgeois
La mairie de st étienne explique le grand projet de ville comme une dynamique d’urbanisme dont un des buts est de lutter contre l’insalubrité. L’idée est donc ke la mairie rachète/exproprie (tout dépend de kel côté on se place) des bâtiments qu’elle juge insalubre, les démolit et les réhabilite. Jusk’ici pas grand chose à redire si ce n’est ke ça fait pleins de logements, rachetés par la mairie qui sont inoccupés, murés afin qu’ils soient surtout pas utilisés (un des exemple flagrant est la désertique rue roger salengro, avec la moitié des bâtiments de la rue murés).
Dans les médias le grand projet de ville est un projet d’urbanisme, réalisé avec les habitant-e-s. C’est ce qu’ils appellent les conseils de quartiers. Dans le cas du quartier tarentaize-beaubrun à ces réunions n’ont été invités, que certains responsables locaux : de l’amicale laïque, de la maison de quartier, d’un syndic de locataire... et l’accès leur est réservé exclusivement. Encore un mirage de démocratie, un beau simulacre de concertation... avec lequel on essaye de nous faire croire que des spécialistes transforment la ville comme on voudrait qu’elle soit, et non pour rapporter des tunes. Comme si après rénovation les loyers des nouveaux logements, les impôts, ou taxes d’habitations n’allaient pas augmentés...
Le grand projet de ville contre izmir et inversement
Après maintes et maintes tentatives, pour savoir ce qu’ils projetait de faire à la place de nôtre maison, peu de réponses, si ce n’est qu’on fait partie de l’îlot test au niveau du quartier. C’est à dire la sorte de caricature de ce que sera le grand projet de ville. En gros on rase un lieux d’activités socio-culturelles, pour en faire des HlM ou un parking. Une des grosses menaces de cette pseudo lutte contre l’insalubrité, c’est la disparition progressive des tous les lieux culturels alternatifs, dans le centre ville et au fur et à mesure des rénovations-augmentations des loyers, et la ghettoïsation des populations les plus pauvres, loin du centre ville commerçant. On peut prendre l’exemple de la croix-rousse à lyon, vieux quartier populaire, qui s’est transformé en quartier sordide de bobo, à coups, de rénovations, de lutte contre les graffitis, l’affichage, les squatts.... les espaces culturels libérés ont fait place aux escaliers proprets vidéosurveillés. Pour nous la fin d’izmir, rime avec le début de la fin de la vie de quartier : liens entre les voisins, entraide, convivialité, échanges....
Pour redorer l’image de st étienne et pour éviter sa désertification progressive, la mairie préfère perdre une expérience d’habitat collectif et d’espace socio-culturel non-marchand, intégrée dans le quartier et dans un réseaux d’associations. Et hop on passe un coups de balai, et on réduit en gravats un espace de création, de réflexions , de rencontres, de tentatives...
Pour nous, pour ce qui est de la question d’un relogement éventuel de la mairie, nôtre position est claire, c’est qu’on refuse d’accepter un suppositoire, pour se cassez et les laisser gentrifier tranquillement le quartier. Si on a choisit ce type d’occupation c’est pour garder notre indépendance par rapport aux institutions, et pouvoir échapper à la logique de rentabilité. En tout cas dès maintenant on se pose les questions de qu’est-ce qu’on fait après izmir, où est-ce qu’on continue la friperie, la zil.... on est ouvert à vos propositions, vous pouvez passer un mercredi après midi à une permanence de la zil, si vous voulez en tchacher, en savoir plus....
des habitantEs
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