Hakim BEY aka Peter LAMBORN WILSON est un écrivain activiste américain, également reconnu pour ses recherches sur les pirates. On lui doit, entre autres, « TAZ - Zone Autonome Temporaire » (84), « Utopies Pirates » (98), IMMEDIATISM (95), ...
Interview préparée et réalisée par Agnes CREPET, Salim ZOUARA et ARNO ZOHOU (St-Etienne), documentariste et écrivain membre actif de l’association. On lui doit : « De l’oralité » (essai, 2002), Histoires de Tasi Hangbé (recueil, 2002) et « Hangbé, Reine oubliée » (film documentaire, 2002)
EXTRAITS :
AZ : La poésie est devenue rare dans notre monde et il serait temps de réintroduire de la poésie dans la technologie ?
AB : Oui, je sais que c’est le rêve de beaucoup d’artistes, surtout ceux qui utilisent les dernières technologies ; je veux dire l’ordinateur et internet. J’ai des réserves sur cela. Vous ne pouvez discuter d’automobile ou de télévision sans parler du fait qu’ils affectent profondément la vie humaine en général. Ce n’est pas une question de contenu, mais de forme.
Pour moi, internet n’est qu’un « nouvel écran », un autre aspect de la télévision. Bien sur il existe de bonnes choses, mais rarement, seulement comme exceptions qui ne sont pas soutenues par les grandes chaînes, pas regardées par beaucoup de personnes et ont peu d’influence... Internet est vite devenu le parfait miroir du capitalisme global. Pas de frontière, l’argent et l’information circulent librement fidèlement aux règles du capitalisme. De ce point de vue, les artistes qui pensent utiliser ce nouveau média pour leur création vont se trouver face à un paradoxe tragique. Il faut considérer cela.

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