La lutte pour la solidarité qui se mène aux abords des frontières est alors en constant mouvement. Après Ventimiglia (It.), c’est autour du Val Di Susa (It.) et du Briançonnais (Fr.) que s’effectue la majorité des traversées des personnes voulant entrer en France.
Ce lieu est un col où les villages de Claviere (It.) et Montgenèvre (It.) entourent le poste de Police aux Frontières (PAF). Cette zone vouée au tourisme, avec son golf privé transfrontalier et ses pistes de ski, accentue les contrastes inégalitaires. En France, suite à l’endurcissement de la loi sur l’immigration, les effectifs de police ont été doublés depuis novembre 2020. Les moyens financiers et techniques se sont accrus pour une traque humaine de plus en plus efficiente (jumelles thermiques, motoneige,...). Aussi les personnes impliquées dans la lutte aux frontières sont de plus en plus réprimées et criminalisées.
La montagne est un lieu dangereux. Considérant les manquements institutionnels, des collectifs s’organisent pour apporter un soutien et un abri aux personnes voulant traverser.
Si la Croix Rouge Italienne se veut présente à la frontière, elle n’effectue qu’un travail de dissuasion et collabore avec le système répressif. Quant au lieu de la Salesiani (Oulx, It.), il offre uniquement un lit temporaire sans apporter d’autres formes de soutien. Ces solutions approuvées par les autorités locales ne sont clairement pas suffisantes au vu des réels besoins (prévenir, informer, équiper, etc.). Leur existence sert de caution morale aux autorités pour criminaliser les lieux alternatifs se créant. On trouvait jusqu’en 2018, directement à la frontière, le squat Chez Jésus. Suite à son expulsion s’est ouvert le squat de la Casa Cantoniera (Oulx, It.) expulsé en mars 2021. Il n’y a désormais plus de lieu fixe.
En parallèle, en France, il existe aussi des endroits menacés d’expulsion tels que le Centre du Refuge Solidaire à Briançon. Ce lieu est le seul à accueillir les personnes arrivant dans l’urgence de leur situation. Le trajet transfrontalier qu’effectuent chaque jour adultes comme enfants est long et périlleux. Des maraudeurs vont ainsi à la rencontre de ces gens dans les montagnes françaises pour prévenir d’éventuelles mises en danger.
La frontière se matérialise de par l’action répressive étatique rendant les possibilités de soutien de plus en plus complexes. Les personnes mobilisées organisent régulièrement des rencontres afin d’échanger et d’agir contre ces politiques mortifères.
Le weekend du 15 mai 2021 s’est tenu un camp à Claviere (It.). Le but de ce rassemblement était de renouer le lien entre les personnes investies, à travers des débats, des projections, des échanges d’informations... Tout ceci fait vivre la solidarité internationale et redonne de l’énergie dans le combat contre les atteintes aux besoins fondamentaux. Le samedi après-midi a eu lieu une manifestation inter-frontalière pour mettre en lumière les inégalités de passage de frontière.
Les personnes s’investissant dans la lutte pour la solidarité aux frontières ont aussi besoin d’aide matérielle et de soutien. Les informations ont besoin d’être diffusées partout, ainsi des rendez-vous sont à venir dans les mois prochains :
27 mai à Grenoble
Jugement en appel des « 7 de Briançon » suite à la condamnation prononcée le 13 décembre 2018.
Iels ont été condamné.es en première instance à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison ferme et huit mois avec sursis pour avoir participé le 22 avril 2018 à une manifestation.
30 mai à 15h chez Elia (17 rue Benoit Malon – Saint-Étienne)
Exposé/mise en scène « Guerre aux frontières : une bataille coloniale »
- Conférence animée pour expliquer les logiques meurtrières mises en place par l’Union européenne ;
- Comprendre pourquoi il y a de plus en plus de morts à la frontière ;
- Décrypter les logiques répressives ;
Suivi d’un débat autour de ces questions.
5 juin à Nice TOUTES AUX FRONTIERES !
Action féministe transnationale pour contester ensemble les politiques européennes de la criminalisation de la migration.
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