À partir d’observations de terrain, le sentier se dessine pour mettre ensemble des espaces, des pratiques et des temporalités habituellement séparés. Cette première boucle de 55 km a pour objectif de relier les crassiers historiques et contemporains du Bassin houiller de la Loire. Il traverse différents espaces témoins issus de la période minière : puits vestiges, cités ouvrières, jardins partagés et anciennes voies ferrées. Une suite d’espaces composites donnant à voir la diversité évolutive du paysage : entre vallées pâturées, nouveaux lotissements, friches urbaines, plaines industrielles, crassier agrandi par l’ouverture d’un centre d’enfouissement devenu refuge pour les milans royaux, site minier effacé puis remplacé par une zone industrielle qui conserve son nom, crassier entré en auto-combustion, acheté par une société pour l’exploiter — le faisant disparaître progressivement, cité ouvrière proche de jardins ouvriers et de leurs cabanes auto-construites, toujours occupés.
Le sentier n’est ni patrimonial, ni environnemental : c’est un sentier-enquête tourné vers l’avenir. Nous sommes à la recherche des liens d’attachement écologiques, historiques et militants autour des crassiers. Nous voulons sortir des centralités mémorielles et spatiales dominantes pour ouvrir d’autres récits du territoire. Les crassiers sont des contre-monuments involontaires. En les remarquant, il s’agit également de rester vigilant à ce que, par ailleurs, nous refusons de voir se reproduire : les logiques extractivistes qui les ont fait naître.
L’exposition-résidence présente une étape de notre recherche en cours. Elle prend la forme d’une frise chronologique murale, rassemblant les éléments de l’enquête qui nous ont permis d’identifier les crassiers non revendiqués et de tracer le sentier : cartographies composites et historiques, timelapses satellites, photographies de repérage, entretiens et contre-visites filmées, ainsi qu’une série de crassiers-objets, de fossiles et de roches collectés le long du parcours. La carte papier du Sentier des Crassiers sera également distribuée sur place.
Développé par l’artiste Thomas Goumarre et le paysagiste-concepteur Adriano Duarte, le sentier s’additionne à la Boucle Verte de Saint-Étienne et s’inscrit en dialogue avec la Boucle Noire de Charleroi, dessinée par Micheline Dufert et Francis Pourcel, également avec la Chaîne des Terrils du Pas-de-Calais.
Lancement du Sentier des Crassiers, Dimanche 15 juin 2025
14h30 — Balade commentée (5km) avec Christelle Morel Journel (géographe) et Pierre Habig (géologue) sur le Sentier des Crassiers.
Nous irons voir le puits Rambaud du Cluzel jusqu’aux Montagnes de Feu, pour terminer notre parcours aux Crassiers Jumeaux Michon près du puits Couriot.
Départ : devant l’Amicale Laïque de Côte Chaude (11 Rue André Chénier, 42000 Saint-Étienne) / Arrivée : Chambre des méthodes DROP ! (21 Rue Praire, 42000 Saint-Étienne)
S’inscrire à la balade commentée : https://framaforms.org/balade-commentee-sur-le-sentier-des-crassiers-5km-avec-christelle-morel-journel-geographe-et-pierre
17h — Vernissage de l’exposition-résidence à la Chambre des méthodes
Adresse : 21 rue Praire, 3ᵉ étage à droite
Exposition : dimanche 15 juin → vendredi 27 juin 2025 / Ouvertures : mercredi 18 juin 17h→20h + dimanche 22 juin 17h→20h / Ou sur rendez-vous : goumarre.thomas chez gmail.com
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