Encore assez discret sur son hypothétique programme économique, Zemmour a commencé à le dévoiler lors de son meeting à Lille. Derrière un discours protectionniste et de défense de la valeur « travail », usé comme cheval de Troie pour séduire un électorat populaire de droite, se cachent des propositions classiques de la droite néolibérale : baisse des impôts de production, baisse des impôts sur les sociétés, réductions des charges sociales (notamment la suppression de l’Aide médicale de l’État), hausse de l’âge de départ de la retraite à 64 ans avec la fin des régimes spéciaux, refus de rétablir l’ISF, etc.
Quoi de plus étonnant lorsque l’on connaît l’entourage et les soutiens du potentiel candidat : Vincent Bolloré (patron du groupe éponyme à qui appartient la chaîne d’infos CNews), Loik Le Floch Prigent (ex-dirigeant de la SNCF et de Elf-Aquitaine) avec qui il prend des cours d’économie, Henri de Castries (ex-dirigeant d’AXA et ex-président du groupe Bilderberg), Nicolas Tavernost (patron de M6), etc. Sur ce point, il reflète de manière presque caricaturale l’alliance historique des années 30 entre les partis fascistes et la haute bourgeoisie d’État.
Quelques instants avant de prononcer l’aphorisme - tout relatif : « le travail, c’est la santé ! », Zemmour se targue de vouloir défendre « une alliance entre les Français les plus aisés et le Français des classes populaires ». Là encore, comment ne pas faire le parallèle entre ces affirmations et ce que prônaient les idéologues du parti nazi afin de balayer les antagonismes de classe : une organisation sociale « harmonieuse », une « communauté organique », « sans classes ni luttes de classe » dans laquelle l’ouvrier est le compagnon du patron ; l’employé celui du chef, et non plus un ennemi de classe.
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