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SAINT-ÉTIENNE  
Publié le 9 septembre 2024 | Maj le 16 septembre 2024

Une cantine pour cantiner #20


Comme tous les 3e dimanche du mois à midi, à la Tablée, repas de soutien à prix libre.

Ce mois-ci nous voulons soutenir le frère de Bilal, en prison suite à l’acharnement policier contre sa famille.

Bilal 20 ans, bipolaire, est décédé le 10 août 2017 à la prison des Baumettes 2, dans des circonstances douteuses.
Il venait d’être incarcéré pour soit disant « apologie du terrorisme » qui s’est transformée en outrage et rébellion après s’être trouvé en détresse psychologique.
Sa famille avait prévenu les autorités de sa fragilité, sa vulnérabilité et de son besoin de soutien.
Depuis, ses proches sont mobilisés pour connaître la vérité et obtenir justice.

Vous pourrez trouver de nombreuses informations sur les circonstances du décès de Bilal, et sur la mobilisation de ses proches, sur la page facebook « vérité et justice pour Bilal ».

Comme c’est trop souvent le cas, la famille de Bilal a dû faire face à une pression policière et judiciaire très forte, destinée à les faire taire et abandonner.
Son père avait été incarcéré 10 mois pour le soit disant vol d’une sucette chupa chups en 2019.

Aujourd’hui, le frère de Bilal est incarcéré suite à un acharnement policier constant dans la ville de la famille.
Pas de justice, pas de paix !"


Texte écrit par la famille pour les juges, récapitulant la situation et les questions que se pose la famille :

" Bilal voulait se fiancer et se marier avec son amoureuse, avoir un emploi, fonder une famille...

… Après une peine de prison lors de son adolescence alors qu’il était aussi victime, sa maladie s’est déclarée par des crises d’angoisse et des périodes de dépression, par des hallucinations et parfois un sentiment de persécution. Bilal était bipolaire mais n’a jamais été violent, au contraire lorsqu’il était mal il se repliait sur lui-même, en s’enfermant dans sa chambre et en s’isolant des autres pour se protéger.

Bilal voulait aller mieux et il lui a fallu presque 2 ans pour se stabiliser, avoir un traitement adéquat. Ce jour-là, il voulait se prouver à lui-même et à nous ses parents qu’il était responsable et capable d’aller en vacances seul, voir la mer à Marseille pour changer d’air, se changer les idées comme tout un chacun. Bilal voulait juste oublier sa bipolarité mais il a été vu comme un danger.

C’Est Pas Un Crime D’Être Malade !

Mon rêve le plus cher en tant que maman de Bilal est de le voir franchir la porte de la maison et d’entendre sa voix, l’entendre me dire sa phrase habituelle : « Maman ça va ? Tu as passé une bonne journée »...

Ces phrases résonnent à chaque fois que je franchis la porte de chez moi. J’ai mal parce que mon fils me manque. J’ai mal parce qu’en tant que parents, frère, grand parents, oncles et tantes on souffre. On souffre car on ne comprend pas :

  • Pourquoi alors que l’état psychologique et les propos incohérents de Bilal sont remarqués dès les premières heures de sa garde à vue, rien n’est fait ?
  • Pourquoi la garde à vue est prolongée alors que les médecins remarquent l’état psychologique de Bilal et que lui-même leur avoue des antécédents suicidaires ?
  • Pourquoi malgré les nombreux justificatifs de santé fournis à la police et au procureur, Bilal est passé en comparution immédiate et a été envoyé aux Baumettes ? Pourquoi pas vers le soin psy ? ......
    Bilal avait des antécédents psy avec une reconnaissance de handicap à un taux entre 50 % et 79% par la MDPH et avait un dossier médical lourd.
    Ce dossier avait bien été transmis vers les services judiciaires et également auprès de leurs services sociaux. Sans compter les nombreux appels insistants de la part de ses parents auprès des commissariats et du service sociale du tribunal .
  • Pourquoi quand l’accusation pour apologie du terrorisme est abandonnée par la justice, cela n’est pas expliqué à Bilal ? Pourquoi le laisser dans l’incompréhension ?
  • Pourquoi malgré les prescriptions d’anxiolytiques lors de sa garde à vue et la demande d’un examen psy par la justice suite à la comparution immédiate, Bilal est placé en prison sans qu’une prévention des suicides ou une surveillance ne soit mise en place ? Pourquoi ?
  • Pourquoi alors que dans son dossier se trouve une notice qui stipule bien les craintes à avoir vis-à-vis de l’état de Bilal, rien n’est fait par l’administration pénitentiaire ? Pourquoi sa vulnérabilité à ce moment là et son droit à la vie n’ont pas été respectés et pris en considération ?
  • Qu’en est-il des kits anti suicide dans cette maison d’arrêt ?
  • Est-ce que la dégradation d’une chambre d’hôtel avec des graffs aux murs par un jeune homme en décompensation psy mérite cette fin tragique pour lui et pour tous ses proches ?

Nous pensons que notre fils Bilal, "Paix A Son âme " a été victime, dès son interpellation et tout au long de l’affaire, d’erreurs de procédures et de dysfonctionnements judiciaires et nous espérons qu’aujourd’hui nous serons entendu aux yeux de la loi dans notre demande de justice.

Pas de justice pas de paix ! "


Dimanche 15 septembre

Le repas est végé/vegan et prix libre, à la Tablée au 15 rue Robert à Sainté.

Menu provençal : alhetada (crème d’amande), soupe au pistou, tomates provençales, papeton d’aubergines, langues de tarasque (poivrons grillés) et en dessert un délicieux gâteau de semoule.


En prison, tout coûte cher.

La gamelle est souvent mauvaise, et doit être remplacée ou complétée par les cantines, produits surtaxés par rapport aux prix extérieurs. La télévision, le frigo, sont payants. Les appels téléphoniques sont hors de prix.

Il faut aussi souvent payer les avocats, les amendes, les parties civiles...

Tout ceci pèse très souvent sur les proches, car le travail en prison n’est pas accessible à tout le monde, et les détenu.es sont payé.es des miettes, pour le plus grand plaisir des entreprises qui les exploitent.

Il faut en plus ajouter le prix des déplacements au parloirs, et parfois de l’hébergement pour les personnes qui viennent de loin.

Pour toutes ces raisons, nous proposons une fois par mois une cantine en soutien, pour alléger la charge financière qui pèse sur des proches de détenu.es.


Proposé par coupdemain@riseup.net
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