C’est le 1er juillet prochain que sera opérationnel le centre éducatif fermé de L’Hôpital-le-Grand (près de Montbrison), au Domaine de la Tour. Il est prévu pour recevoir au maximum dix mineurs délinquants, uniquement des garçons, de 13 à 16 ans.
Il fait suite à la loi du 9 septembre 2002, qui vise une réponse plus appropriée à la délinquance des jeunes.
La décision du ministère de la Justice d’implanter un établissement de ce type dans cette commune a fait l’objet en septembre d’une réunion publique d’information à L’Hôpital-le-Grand (notre journal des 11 et 13 septembre 2003), initiée par le maire. Celle-ci a rassemblé une nombreuse assistance, et les objectifs y ont été clairement définis par des responsables du ministère, le sous-préfet, et l’association gestionnaire.
La présence de délinquants mineurs n’est pas nouvelle au Domaine de la Tour, qui depuis de nombreuses années en recevait déjà ponctuellement, dans un autre cadre.
Ce centre, contrôlé par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ, ministère), sera géré par la Fondation du Prado Rhône-Alpes, qui a déjà en charge plusieurs centaines de jeunes, dans divers établissements de plusieurs départements, et qui travaille en lien avec la PJJ.
Les mineurs, qui séjourneront à plein temps au Domaine de la Tour, pourront relever de trois cas de figure. Soit mis en examen et sous contrôle judiciaire par un juge d’instruction. Soit condamnés à la prison avec sursis et mise à l’épreuve (de un à trois ans), avec obligation de résider au centre, et suivis par un juge pour enfants. Il pourra aussi s’agir de mineurs incarcérés, qui après avoir purgé la moitié de leur peine ont demandé une libération conditionnelle. Ce n’est qu’après un séjour au centre, et avoir présenté un projet sérieux de resocialisation et d’insertion professionnelle que celle-ci leur sera, ou non, accordée.
Le jeune sera pris en charge pour une période de six mois maximum, renouvelable une fois.
Un projet pédagogique
Si ce type d’établissement dépend du ministère de la Justice, il n’en relève pas moins du milieu éducatif, avec un projet pédagogique. Il a vocation, en effet, à recevoir des mineurs dont beaucoup n’ont pas été particulièrement gâtés par la vie, victimes de sévices et de maltraitance, avec d’importants troubles affectifs.
Au Domaine de la Tour, c’est le Prado qui a conçu le projet pédagogique, approuvé par le ministère. L’Éducation nationale, partie prenante, a détaché un instituteur. Pour chaque jeune, il y a une évaluation (de santé, scolarité, psychologique et psychiatrique), afin de déterminer ses potentialités, et de permettre une prise en charge individualisée. Chacun bénéficiera d’une remise à niveau scolaire. Il y aura des ateliers : espaces verts (le domaine couvre cinq hectares), petite mécanique / serrurerie / métallerie, bricolages multiservices (bois et poterie). Les deux heures quotidiennes minimum de sport sont voulues comme « source d’évolution physique et mentale », et comme une démarche de « respect du collectif », selon le directeur, Patrick Rakoto-Zanani.
De l’employé de service au directeur, vingt-quatre personnes constitueront l’encadrement, sans compter l’équipe médicale extérieure.
Des aménagements ont été apportés au Domaine, avec notamment un périmètre de sécurité, et un système de télésurveillance.
DANIEL BERNARD
Yves Lachau, maire : « La Fondation du Prado Rhône-Alpes a joué le jeu »
A ce jour, l’Hexagone compte une dizaine de centres éducatifs fermés (sur soixante programmés par le ministère d’ici à 2007), et celui de L’Hôpital-le-Grand est le seul dans la Loire.
Ils sont gérés par le secteur public, ou des associations.
A Renaison, voilà plusieurs mois, a été ouvert un centre éducatif renforcé pour mineurs délinquants. A la différence du centre forézien, celui-ci se caractérise par une « rupture » avec le milieu ambiant du jeune, qui n’y demeure pas à temps plein, avec des activités à l’extérieur, comme par exemple des chantiers.
Quant au maire de L’Hôpital-le-Grand, Yves Lachaud, il avait demandé que les emplois au Domaine de la Tour, pouvant être pourvus localement, ainsi que les travaux d’aménagements, soient, à compétences égales, en priorité proposés à des habitants ou des artisans de la commune.
Il avoue que la Fondation du Prado Rhône-Alpes « a joué le jeu » : une liste d’ouverture de postes a fait l’objet d’un appel à candidatures en mairie, et au moins une entreprise locale a été mise à contribution.
Et son voeu concernant la possibilité pour des associations locales d’utiliser les installations sportives du centre a été entendu.
D.B.
Info Résistons Ensemble
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