Actualité et mémoire des luttes à Saint-Étienne et ailleurs
ACTUALITÉS ANTIFASCISME
LYON & ALENTOURS  
Publié le 3 avril 2022 | Maj le 15 avril 2022

Stop aux dissolutions ! Soutien à la GALE


La Gale est le premier groupe antifasciste officiellement dissout par le gouvernement. « Depuis fin 2020, le gouvernement a entamé un processus de dissolution de plusieurs associations de lutte contre le racisme et l’islamophobie ou contre la colonisation des territoires palestiniens par l’Etat d’Israël. La tentative de dissolution de la Gale s’inscrit donc dans un contexte répressif visant celles et ceux que l’Etat considère comme ses ennemis intérieurs : les musulman-es et la gauche radicale. »

- Nous reproduisons donc ci-dessous le texte de la pétition de soutien à la Gale, qui explique et dénonce le contexte ultra répressif de cette dissolution.

- Pour plus d’infos critiques sur toutes ces dissolutions, vous pouvez aussi écouter « La machine à dissoudre », très instructif épisode de février 2022 de l’émission La Machine à découdre sur Radio Dio.

STOP aux dissolutions : soutien au Groupe Antifasciste Lyon et Environs

Le Gouvernement tente de dissoudre la contestation sociale

NON A LA DISSOLUTION DE NOTRE LIBERTE DE LUTTER

Le jeudi 17 mars, deux membres présumés de la GALE se sont vus notifier un courrier du ministre de l’Intérieur annonçant le déclenchement d’une procédure de dissolution.

La GALE est le dernier groupe en date à faire les frais de cette procédure éminemment politique, décidée en Conseil des Ministres. Depuis 2010, le rythme des dissolutions s’est accru et les cibles se sont élargies. Depuis fin 2020, le gouvernement a entamé un processus de dissolution de plusieurs associations de lutte contre le racisme et l’islamophobie ou contre la colonisation des territoires palestiniens par l’Etat d’Israël. La tentative de dissolution de la Gale s’inscrit donc dans un contexte répressif visant celles et ceux que l’Etat considère comme ses ennemis intérieurs : les musulman-es et la gauche radicale.

Le principe de cette politique répressive est toujours le même : légitimer des procédures judiciaires exceptionnelles et abusives par le fait qu’elles s’attaquent à des groupes moralement « indéfendables » (terrorisme, milices d’extrême-droite), pour ensuite les étendre à d’autres domaines.

La nouveauté cette fois-ci, c’est la mobilisation d’un article de la loi Séparatisme (L 212-1), taillé sur mesure pour s’attaquer aux groupes de gauche radicale. C’est par le biais de cet article, qui vient renforcer les dispositions du Code de Sécurité Intérieure, que la Gale est accusée de « provoquer à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ». Dans les obscurs débats autour d’une loi islamophobe, liberticide et dangereuse, Darmanin argumentait, sans rire : « Imaginons une association de black blocs dont les membres revendiquent des attaques contre les forces de l’ordre, contre les biens ». En ligne de mire, Darmanin visait évidemment des médias comme Nantes Révoltée, des groupes politiques comme la GALE, et plus largement la contestation de rue et la critique radicale du gouvernement.

En cela, Darmanin renoue avec un usage historique de la dissolution, aux fins de museler des résistances à l’ordre établi : dans les années 50, des organisations indépendantistes et anticoloniales étaient visées ; dans les « années 68 », c’est au tour des groupes d’extrême-gauche (Gauche Prolétarienne, Ligue Communiste, le Mouvement du 22 mars, etc.) ; dans les années 80, ce sont une nouvelle fois des organisations de gauche extra-parlementaire, ainsi que des indépendantistes corses qui sont attaqués ; ou encore le mouvement kurde dans les années 90.

Les mâchoires juridiques se complètent d’année en année pour attaquer ceux et celles qui se permettent encore de critiquer le gouvernement. La loi séparatisme est venue compléter un millefeuille répressif déjà conséquent : loi Sécurité Globale ; état d’urgence permanent ; incarcération massive pour des motifs politiques ; blessures et mutilations ; lois « anti-casseurs » après les Gilets Jaunes ; état d’urgence sanitaire ; avalanche de mesures racistes et antisociales. Pourtant, la contestation ne disparaît pas.

L’extrême droite de son côté réclame depuis des années la dissolution de groupes antifascistes.
Faut-il rappeler que la disposition originelle qui permet à l’État de dissoudre des groupes provient de la lutte contre les ligues fascistes en 1934 ? A l’heure où les idées fascistes, racistes et nationalistes progressent significativement, et où les exactions des militants d’extrême droite se multiplient (ratonnades, agressions, meurtres, tortures, etc.), notamment à Lyon, le gouvernement choisit de s’attaquer à des associations de lutte contre l’islamophobie, des associations antiracistes et antifascistes, qui nourrissent une critique radicale et légitime des actions du gouvernement.

Ce qui est reproché aux supposé.es membres de la Gale, c’est de participer à des manifestations, de s’opposer à la violence et au racisme d’État, de mettre en lumière la violence de la police, de dénoncer les groupuscules néofascistes, de relayer des informations sur des mobilisations et surtout d’avoir une audience massive sur les réseaux sociaux.

Nous disons qu’ils et elles ne sont pas seul.es à faire vivre l’ensemble de ces gestes de solidarité, de lutte politique contre les injustices, le racisme et le fascisme. Nous considérons que ces procédures de dissolution liberticides attaquent nos droits individuels et collectifs à nous exprimer, manifester, informer et tout simplement lutter.

Par conséquent, nous appelons le gouvernement à reculer, et à renoncer à la dissolution de la GALE.

P.-S.

La pétition à signer ici.


Proposé par raoule
Partager cet article
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

En complément...

ACTUALITÉS   ANTIFASCISME

Manifestation Antifasciste, Anti-Sioniste, Anti-Islamophobe contre les dissolutions le samedi 26 mars

Contre ces décisions autoritaires visant des collectifs antifascistes, antisionistes et anti-islamophobes parce qu’ils critiquent l’État français ou l’institution policière, la GALE, le Comité de soutien du 23/09 appellent à une manifestation déclarée le samedi 26 mars à 15h place des Terreaux.

Publié le 24/03/2022

Comment publier sur lenumerozero.info?

Le Numéro Zéro n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez.
La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Voila quelques infos rapides pour comprendre la publication. Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir via notre mail lenumerozero [at] riseup.net

 

NEWSLETTER

Lire aussi dans ANTIFASCISME

Lire aussi dans LYON & ALENTOURS

PROCHAINS RENDEZ-VOUS

À la une...

Conférence Aurélien Catin : Art Work is Work !
Publié le 27/03/2024

« La vie rêvée de Sainte Tapiole » : Rencontre avec Hervé BRIZON et Terrasses Éditions
Publié le 27/03/2024

Présentation du projet de bar associatif et imprimerie des associations Combat Ordinaire et Après la révolution
Publié le 27/03/2024

Repas-discussion, préparé par le collectif Contraceptions pour toustes 42
Publié le 24/03/2024

La région AURA vote le déploiement de la VSA dans les gares et les lycées
Publié le 22/03/2024

Tour Pour Gaza !
Publié le 22/03/2024