J’aurais pu livrer une longue analyse ronflante des comportements des manifestant-e-s et de la police, ou de l’état du mouvement... Y aurait tant de choses à en dire, positives comme négatives... Je me contenterai de raconter vite fait deux trois trucs qui se sont passés aujourd’hui à saint-étienne... N’hésitez pas à publier vos propres infos sur ce site.
Ce matin, des manifestant-e-s (étudiant-e-s, lycéen-ne-s, et autres) ont bloqué le Rond Point puis le Cours Fauriel, puis sont allés bloquer et visiter la Chambre de Commerce et d’Industrie, puis l’Ecole Supérieure de Commerce, et l’Ecole des mines ou ils et elles ont discuté avec des personnes à propos de leur mouvement. Tout ceci dans une ambiance apparemment « bon enfant ». Le Président de la chambre de commerce et d’industrie aurait même, sous la pression (?!) écrit une lettre à De Villepin pour lui demander de retirer (ou suspendre ?) le CPE... ahah.
Puis en début d’après-midi, après de fausses rumeurs selon lesquelles les occupations de lycées auraient été évacuées [1], des étudiant-e-s, rejoint-e-s par des lycéen-ne-s et tout autres sympathisant-e-s, ont bloqué la gare de st-étienne chateaucreux, envahissant les voies et les quaies en chantant et criant des (gentils) slogans. Il semble que des employés de la gare nous soutenaient... Après plus d’une heure les CRS ont débarqué, poussé les gens hors des voies pour qu’ils se mettent sur les quais. Et là subitement, alors que plein de manifestant-e-s pensaient qu’en s’asseyant gentiment sur les quais nous ne risquerions rien, les CRS ont balancé des nuages de lacrymo par-ci par-là , certaines personnes en ont pris en pleine figure et ont vraiment morflé... et tout le monde a bien compris que la paix sociale, c’était fini...
Les gens se sont dispersés puis rassemblés, ont fait face aux CRS et essayé de soigner les potes gazé-e-s, se sont mis à scander des slogans particulièrement enragés contre les flics (et leur monde)...
Après un bon moment, la manifestation (environ 200 personnes à mon avis, mais je me trompe peut-être) s’est dirigée vers la préfecture pour aller y manifester notre mécontentement...
Et là , spontanément des gens se sont mis à frapper en cadence sur les tôles protégeant les échaffaudages de la façade de la préfecture, d’autres ont déposé tout un tas d’objets et barrières devant la grande porte fermée. Ça criait, ça chantait, ça scandait. Un honnête homme de la préfecture s’est mis à son balcon... et nous a fait des bras d’honneur, ainsi que des gestes un brin provocateurs [2]... Bien entendu : il a énervé tout le monde, a été insulté copieusement et d’un coup, pouf, des oeufs (et autres) volaient sur la façade, sur ses fenêtres...
Puis les flics arrivant des deux côtés, certains et certaines ont commencé à déplacer des barrières pour protéger la manif... Les CRS feignent de charger, les manifestant-e-s reculent, d’autres s’avancent à nouveau, d’autres pensent toujours que si on s’assied sur la rue, « les CRS ne pourront nous faire aucun mal ». Les CRS essaient de choper des gens, gazent, dont deux personnes en pleine face.... On se rassemble plus loin, d’autres personnes de la préfecture nous regardent, moqueurs, de leur fenêtre. On s’en fout on les déteste, et aujourd’hui on le leur hurle.
Malheureusement les flics en civil sont là et entrent facilement au milieu de nous, nous sommes vidéosurveillé-e-s, photographié-e-s, fiché-e-s, des flics habillés en robocop entrent dans la manif... pour contrôler l’identité d’une personne qui finissait sa bière, et mettre sa bouteille vide à la poubelle.
On apprend ensuite qu’une délégation est entrée à la pref’... on ne voit pas bien à quoi ça sert d’aller dire au chef des flics qu’il a abusé alors qu’il n’a fait que son métier (de salopard).
Les gens continuent à discuter un bon moment. Des rumeurs fusent à propos d’arrestations, mais aucune info précise n’en ressort. Apparemment finalement, personne n’a été arrêté ou tout le monde a été relâché (n’hésitez pas à donner des précisions suite à cet article, si vous avez des infos fiables) Après de longues discussions, les gens s’en vont petit à petit...
Mais rien n’est fini...
Compléments d'info à l'article
1 complément