Fin décembre 2018, le Canard enchaîné révélait en plein mouvement des gilets jaunes que le ministère de l’intérieur lançait un appel d’offres aux entreprises françaises pour venir épauler la police, alors que depuis un mois, la liste des blessé.e.s et des éborgné.e.s explosait littéralement.
Dans la Loire, on s’attendait à voir le producteur local, Verney Carron, jouer des coudes et proposer ses services aux forces de l’ordre en premier. Mais surprise, c’est un autre producteur d’armes ligérien qui remporte le marché, aux cotés du champion français Alsetex, dans la Sarthe.
Pour répondre à la grosse commande du gouvernement (1200 lanceurs mono-coups et 450 lanceurs multi coups), c’est donc Rivolier, fabriquant d’armes depuis 1830, basé à Saint-Just Saint-Rambert qui va se remonter les manches.
Pointons simplement l’ironie d’une commande d’armes à 2 millions d’euros alors que le personnel hospitalier crève la gueule ouverte et que le nombre de victimes de violences policières a explosé ces derniers mois. On passera donc sur l’histoire des armes « à létalité réduite » et sur celle du maintien de l’ordre en France : le site désarmons les s’en occupe fort bien. Rappelons juste que le maintien de l’ordre, en plus d’être un outil de contrôle et de répression, c’est aussi un business.
Si vous souhaitez déchiffrer du jargon administratif, vous trouverez par ici l’appel d’offre lancé l’hiver dernier, et par là le "résultat de marché" du bulletin officiel daté du 27 Novembre 2019.
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