Nous étions une trentaine devant les marches du TGI de Saint Etienne, ce jeudi 26 avril.
Tout d’abord, petite anecdote comique, l’hôtesse d’accueil s’étant trompé, elle nous indiquait la salle C. Nous nous sommes donc installés dans cette très petite salle, la remplissant presque entièrement. Puis au bout de quelques instant, l’une des quatre personnes qui étaient préalablement installées nous fit remarquer que nous nous trouvions dans la salle du tribunal pour enfant, où les audiences sont ... à huis-clos.
Notre cortège trouva donc la bonne salle d’audience, une peu plus grande, que nous remplîmes au trois quarts.
Visiblement il y avait peu d’affaires en cours cet après-midi. Le couple dont j’avais assisté à l’interpellation du monsieur, était aussi convoqué. Ils m’ont indiqué que tout comme Maître Fournel, qui me défend, leur avocate désirait un report du procès et m’ont demandé de me porter témoin pour leur propre cas.Voici en fait ce qui s’est passé ce jeudi 12 avril au soir, juste avant que je ne tombe sur l’arrestation de Mr Eyraud.
Mme Eyraud n’avait pas validé son ticket dans le tram. Les contrôleurs l’ont donc verbalisée puis lui ont demandé de sortir du tram. Puisqu’elle était verbalisée, elle refusa, indiquant qu’elle était invalide et qu’elle se rendait à l’hôpital pour des injections d’insuline.
La police intervint donc rapidement. Mme Eyraud indique que la très jeune policière (la même qui témoigne contre moi en disant que j’ai violemment agressé le contrôleur par derrière) lui dit : « Bouges toi grosse vache ».
Ni une ni deux, Mme Eyraud lui retourne une mandale. Quant à Mr Eyraud, son « tort » est juste de s’être interposé par réflexe entre son épouse et les policiers venus la saisir. Moi quand j’arrivais sur place, Mr Eyraud était déjà maintenu à plat ventre par trois policiers.Dès le début de la séance, après le seul délibéré d’une affaire du matin, on m’appelait à la barre en même temps que le couple Eyraud. Maître Fournel obtînt donc facilement le report des deux affaires. Le juge invoqua que les victimes (les policiers et le contrôleur - ils ne sont pas venus) avaient elles aussi besoin de temps pour s’organiser et il demanda à ce qu’elles soient présentes lors de l’audience du 27 septembre. Il fallait voir la tête des magistrats lorsque tout le monde s’est levé en bloc, nous dirigeant vers la sortie.
Le rapprochement des affaires Eyraud et de la mienne nous permettra certainement d’opposer une défense plus farouche.
Le report des procès nous laisse du temps pour poser le volet « politique » des affaires.
Effectivement, nous avons évoqué la possibilité d’organiser une réunion pour parler de ces problèmes de violence policières, d’abus dans les contrôles STAS ... Alors, on va en reparler et on vous fera signe ... Il s’agirait de trouver, d’organiser, de développer, des pratiques de
vigilance citoyenne.La solidarité n’est pas un vain maux dans nos réseaux militants. Je souligne donc la présence du Réseau Citoyen de Saint Etienne, de la Confédération Nationale du Travail, de la Ligue des Droits de l’Homme, des syndicats SUD, du mouvement des squatters stéphanois et grenoblois, les gens de la Source Furieuse à Montbrison, plusieurs personnes du Collectif Anti-Délation de la Loire, des inorganisées et quelques proches à moi. Une trentaine de personnes à l’audience, mais aussi toutes celles et ceux qui ne pouvaient pas venir car prises par leurs obligations professionnelles.
Au niveau des soutiens, puisqu’il y aura un appel à souscription, nous comptons les partager avec ce couple victime en même temps que moi de la politique anti-pauvres. Les squatteurs et la Source Furieuse m’ont proposé un concert de soutien.
Meilleures salutations
Ramon
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