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FRANCE  
Publié le 24 mars 2022 | Maj le 4 avril 2022

Lancement du Geni, contre les violences étatiques


Le Groupe d’Enquête Indépendant (GENI) fournit un travail de contre-enquête indépendant sur des crimes institutionnels et écologiques. Le GENI a été fondé en septembre 2021, après plusieurs années de prospections et de recueil d’informations auprès de familles de victimes de violences étatiques, d’avocat·e·s, de militant·e·s et d’associations, afin d’identifier les obstacles et besoins recensés par ces acteur·ice·s dans le cadre de leurs combats pour la justice, pour les libertés et pour la manifestation de la vérité. Rendez-vous le 30 mars 2022 pour la première contre-enquête qui concerne la mort d’Angelo Garand (voir plus bas).

« Il n’y a pas de combat juridique. Depuis quelques années j’ai compris qu’une fois qu’on a obtenu la vérité, c’est tout ce qu’on peut obtenir en France. »

Ramata Dieng, sœur de Lamine Dieng, tué par la police à Paris en 2007

« Quand on lutte pour la justice et la vérité, la justice n’aura lieu que si la vérité est entendue... Notre vérité compte, nos voix comptent et nos vies comptent. »

Aurélie Garand, sœur d’Angelo tué par le GIGN à Seur le 30 mars 2017

Le constat récurrent de l’absence de moyens indépendants d’enquête sur les crimes institutionnels a motivé la création du GENI, afin de combler ce vide. Ses enquêtes portent sur les violences commises par les forces de l’ordre, les militaires et les sociétés de sécurité privée, ainsi que sur les dégradations écologiques perpétrées par des entreprises publiques et privées.

Les membres fondateur·ice·s du GENI bénéficient d’une longue expérience d’engagement social et militant au sein de divers collectifs et associations engagées auprès des personnes exilées et pour la liberté de circulation (Réseau No Borders, La Cabane Juridique de Calais, Comité Tchétchénie), auprès de victimes de violences policières et de la répression politique (collectif « Désarmons-les ! », Legal teams, caisses de solidarité contre la répression), contre le racisme, le sexisme et les discriminations de genre, ainsi qu’en faveur d’une écologie sociale et politique, contre les atteintes environnementales. Le GENI tire donc sa légitimité d’un engagement ancien et désintéressé sur le terrain des luttes sociales.

MÉTHODE

Le GENI constitue une structure d’investigation en mesure d’identifier les failles des enquêtes judiciaires et d’explorer des pistes et hypothèses négligées par la Justice, en s’appuyant sur une démarche rigoureuse et engagée.

Ses enquêtes s’appuient sur le recueil et l’analyse de témoignages, de données spatio-temporelles et matérielles, ainsi que d’informations médico-légales et balistiques. Le travail d’investigation s’emploie à partir de ces éléments à établir un canevas reprenant l’ensemble des hypothèses, avant de soumettre les conclusions de l’enquête au regard de juristes et d’avocat·e·s, avant de réaliser une reconstitution chronologique et dans l’espace des faits dénoncés (sur le terrain, en images réelles ou par la modélisation 3D). Il s’agit, par ce moyen de reconstitution, d’habiter un moment et un espace pour tenter de comprendre ce qu’il s’y est passé.

L’objectif de la contre-enquête est de faire parler les silences et les incohérences de l’enquête officielle, de mettre en question le discours dominant pour émettre des hypothèses et suggérer d’autres récits.

POSITIONNEMENT

Nos enquêtes reposent sur une investigation rigoureuse et des moyens techniques avancés, mais ne se placent pas dans le domaine de l’expertise. Le GENI propose des contre-enquêtes et non une contre-expertise. A ce titre, le GENI n’est pas un laboratoire auquel seul·e·s des initié·e·s auraient accès mais une ressource pour des personnes qui se trouvent exposées à des violences d’État.

Le recours aux outils numériques et techniques ne constitue pas un défi scientifique, mais un moyen concret de mettre en lumière les zones d’ombre et de faire appel au bon sens, par la modélisation de ce qui est habituellement soustrait au regard de la société.

Le GENI travaille sur sollicitation des premier·e·s concerné·e·s ou de sa propre initiative, mais toujours en partenariat avec ces dernier·e·s et dans une indépendance stricte vis-à-vis de l’appareil judiciaire, de l’IGPN et de toute autre institution.

Une dimension revendicative est inhérente au travail de contre-enquête. Le GENI en tant qu’outil conteste le monopole d’État sur l’administration de la preuve.

PERSPECTIVES

En disputant la légitimité et l’exclusivité de la Justice à enquêter, le GENI s’inscrit dans une perspective d’autonomisation en ce qu’il apparaît comme une ressource d’émancipation, notamment par la réappropriation des moyens d’enquête par les premièr·e·s concerné·e·s.

La contre-enquête est un processus qui vise à faire un pas de côté pour sortir de la temporalité judiciaire, des espaces exclusifs et confidentiels de la Justice. Parfois il peut aussi permettre de clore un chapitre douloureux et en cela répondre à un besoin de réparation des victimes ou de leurs proches.

Enfin, le GENI poursuit un objectif de visibilisation de l’histoire des victimes de violences et de leurs proches. La contre-enquête doit permettre de prendre à témoin la société civile en dénonçant l’opacité des enquêtes judiciaires sur les crimes commis par les forces de l’ordre ou industrielles.

FINANCEMENTS

Le GENI mène ses activités grâce à des dons privés de la part de particuliers, associations et fondations. Ce mode de financement garantit notre indépendance et votre aide nous est précieuse. Pour nous soutenir, vous pouvez faire un don en cliquant ici.

LANCEMENT DU GENI ET PREMIERE CONTRE-ENQUETE - CONFERENCE DE PRESSE LE 30 MARS 2022

Le Groupe d’Enquête Indépendant (GENI) fournit un travail de contre-enquête indépendant sur des crimes institutionnels et écologiques.

Le GENI constitue une structure d’investigation en mesure d’identifier les failles des enquêtes judiciaires et d’explorer des pistes et hypothèses négligées par la Justice, en s’appuyant sur une démarche rigoureuse et engagée.

Ses enquêtes s’appuient sur le recueil et l’analyse de témoignages, de données spatio-temporelles et matérielles, ainsi que d’informations médico-légales et balistiques. Le travail d’investigation s’emploie à partir de ces éléments à établir un canevas reprenant l’ensemble des hypothèses, avant de soumettre les conclusions de l’enquête au regard de juristes et d’avocats, avant de réaliser une reconstitution chronologique et dans l’espace des faits dénoncés (sur le terrain, en images réelles ou par la modélisation 3D).

Il s’agit, par ce moyen de reconstitution, d’habiter un moment et un espace pour tenter de comprendre ce qu’il s’y est passé.

Le GENI travaille sur sollicitation des premiers concernés ou de sa propre initiative, mais toujours en partenariat avec ces derniers et dans une indépendance stricte vis-à-vis de l’appareil judiciaire, de l’IGPN et de toute autre institution.

Notre première contre-enquête porte sur la mort d’Angelo Garand, tué par le GIGN le 30 mars 2017 à Seur (Loir-et-Cher).

Elle sera rendue publique le 30 mars 2022 à 11h à l’occasion d’une conférence de presse qui se tiendra dans les locaux de Solidaires, au 31 Rue de la Grange aux Belles, 75010 Paris. Entrée en priorité aux media.

L’Equipe du GENI

P.-S.

Site web : www.geni.ngo
Email : geni.ngo chez protonmail.com
Facebook : GENI
Twitter : @geni_ngo
Instagram : @geni.ngo


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