“Combien de temps tout ceci va encore durerÇa fait déjà des années que tout aurait dû péterDommage que l’unité n’ait été de notre côtéMais vous savez que ça va finir mal, tout çaLa guerre des mondes vous l’avez voulu, la voilàMais qu’est-ce, mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?”-Qu’est ce qu’on attend pour foutre le feu (What are we waiting for to start the fire ?), NTM, “1996”
Si les suites de la révolte ne sont pas encore écrites, nous aimerions déjà proposer quelques pistes d’apprentissages que ce mouvement et ceux des dernières années nous encouragent à creuser pour continuer à chercher des issues victorieuses aux soulèvements à venir en France et ailleurs.
0. Révoltes
Lors de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites en France (février-mai 2023), des camarades de la plate-forme chilienne Vitrina Distópica me demandaient si nous assistions à une révolte ou non en France. À l’époque, j’avais conclu que, à l’exception de quelques nuits très chaudes après le décret autoritaire de la loi en mars, peu d’éléments nous permettaient de reconnaître une révolte.
Je pensais alors qu’il s’agissait plutôt d’un mouvement social à la française, très fort mais très classique. Loin d’une révolte réellement dangereuse pour le pouvoir comme ont pu l’être le soulèvement des gilets jaunes ou les révoltes de ces dernières années au Chili, en Iran au Liban, à Hong Kong pour ne citer que eux.
Je concluais cependant qu’il était légitime de se questionner si cette mobilisation, qu’elle soit perdante ou gagnante, n’était pas un signe que nous vivions une période pré-révolutionnaire en France avec sa succession de mouvements toujours plus rapprochés, massifs et offensifs.
Si les événement de ce début d’été confirment l’intensité de la période, le choix du mot révolte pour les qualifier, n’est pas anodin. Si nous utilisons le mot, ce n’est pas parce qu’il serait plus politique que celui d’émeute (qui détient lui même un contenu déjà hautement politique) mais plutôt à cause de caractéristiques particulières présentes cette fois-ci dans le mouvement : fulgurant, spontané, offensif, entièrement auto-organisé et enfin sans revendications parcellaires mais bien une volonté claire de “faire justice soi-même” et surtout “faire mal à l’État”.
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