Gérard RIFFARD est prêtre sur le quartier populaire de Montreynaud à St-Etienne. Il est aussi président de l’association Anticyclone, qui accompagne et aide des demandeurs d’asile. De plus en plus fréquemment ces migrants attendent de longues semaines après leur arrivée en France pour obtenir un hébergement qui devrait être légalement assuré par la préfecture, et, ils le perdent dès les premières réponses négatives à leur demande d’asile. Cette situation a contraint Gérard RIFFARD à les héberger dans son église. Toute l’année de 30 à 50 personnes n’ont pour seul toit que celui de l’église. Les conditions d’hébergement ne sont pas idéales mais entre la rue et l’église, il n’y a aucune hésitation. C’est même parfois les services de l’Etat qui aiguillent ces sans abris vers ce refuge inespéré....
Et pourtant, le 11 juin prochain Gérard RIFFARD va comparaître devant la justice car la commission de sécurité a donné un avis défavorable pour l’hébergement de personnes dans l’église : Prêter assistance à des personnes en danger devient ainsi un délit et les laisser à la rue serait la légalité.
Faut-il que notre société soit aussi malade pour en arriver à de telles aberrations ?
Apportons notre soutien à Gérard RIFFARD, un prêtre qui fait son travail d’entraide et de fraternité. Exigeons l’arrêt immédiat des poursuites dont il est l’objet, réclamons que de véritables réponses soient apportées à ces personnes sans logement.
Soutenir Gérard RIFFARD c’est faire le choix d’une société fraternelle, solidaire, ouverte et accueillante envers les migrants démunis qui viennent chercher refuge dans notre pays.
MERCREDI 11 JUIN 8H30
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE DE ST ETIENNE”
Une pétition de soutien est en ligne sur le site de RESF :
http://www.educationsansfrontieres.org/article50564.html
Rappel du communiqué d’Anticyclone :
L’association Anticyclone, héberge actuellement 65 personnes dans les locaux de l’église de Montreynaud. L’association n’est pas faite pour assurer un hébergement, il est clair que nous hébergeons dans de mauvaises conditions, mais, au moins, les gens ne dorment pas dans la rue.
Il y a 12 enfants, des femmes enceintes, des gens malades, des mineurs jetés par le Conseil Général et des gens que nous hébergeons depuis 8 mois, téléphonant tous les jours au 115 et qui n’ont jamais eu d’hébergement.
Le 9 août, nous avons eu la visite de la commission municipale de sécurité, présidée par Mme Joelle PERROUX adjointe déléguée. La commission, voyant notre hébergement, n’a pas voulu prendre de décision, demandant à une sous commission ERP-IGH (?) de se prononcer.
Lors de cette visite, il ne nous a pas été reproché de choses importantes mettant en jeu la sécurité physique des personnes hébergées. Nous avons tout de suite commencé à apporter des réponses aux remarques faites.
Nous attendions donc la visite de cette sous commission, avec confiance.
Mi septembre, nous avons reçu un courrier de la ville, signé par Mme PERROUX, nous demandant dans les 30 jours les informations relatives à la suite donnée aux prescriptions numérotées du PV. Ceci, pour permettre au maire de se prononcer au plus tôt.
Nous avons répondu le jour-même à ce courrier. Nous avons souligné que nous étions très attentifs aux conditions de sécurité : extincteurs, détecteurs de fumées, éclairage de sécurité, sorties de secours, interdiction de fumer etc...
Nous avons ensuite reçu un courrier du 14 septembre. Lettre signée par Mr Joseph FERRARA, adjoint délégué.
Il nous envoie le PV de la commission de sécurité (que nous avions déjà ) et de la sous commission, qui ne nous a jamais contactés, mais qui s’est réunie le 27 août, et a pris une décision.
Avis favorable au maintient de l’autorisation d’ouverture au public de l’établissement sus visé. Un avis défavorable à l’hébergement de toutes personnes dans cet établissement. A défaut du respect de l’interdiction d’héberger, après mise en demeure, il pourra être décidé de la fermeture de tout ou partie de l’établissement.
Il a avait aussi le P.V de la sous commission, sur un papier à entête « Préfète de la Loire », sous commission réunie le 27 août.
Avis favorable au maintien de l’autorisation d’ouverture au public de l’église en utilisation normale.
Un avis défavorable à l’hébergement de toutes personnes.
Signé par Geneviève CASCHETTA pour le Directeur Départemental de la Protection de la Population, chef du Service environnement et prévention des risques.
Cela veut donc dire que nous sommes sommés de mettre 65 personnes à la rue, sous peine de fermeture de l’établissement.
Le courrier de la municipalité nous donnant 30 jours pour dire ce que nous avions fait, était pipé, puisque la décision était prise déjà depuis 3 semaines... Et nous, nous attendions toujours le passage de cette sous commission, pour qu’elle voit sur place !
Nous étions naïfs !
Nous avons fait signe à l’évêque de St Etienne, les locaux étant propriété de l’Association diocésaine. Il nous a reçus le 3 octobre. Il n’était pas affolé !... On ne peut déloger par la force une propriété privée sinon sur demande expresse du propriétaire s’adressant à la justice. Ce n’est pas son intention.
Le risque de fermeture... il faut voir ! Ce serait drôle d’être amenés à dire la messe dans la rue devant l’église fermée !
Il veut consulter, entrer en relation avec les personnes concernées, essayer de trouver des solutions. Les gens hébergés sont prêts à partir si on leur donne un hébergement décent. Ils refusent de partir pour être mis à la rue.
Ce 4 octobre, nous avons eu une rencontre avec les hébergés.
D’accord pour partir, mais pas pour la rue...
On pense que la Préfecture, comme la Ville, seraient intéressés par la disparition de ce nœud de fixation qu’est devenu Montreynaud et qu’ils soupçonnent de créer un appel d’air... On est habitués à ce genre d’argument. Notons quand même que les gens nous sont envoyés essentiellement par la PADA du Soleil, et que nous abritons aussi des mineurs isolés mis dehors par le Conseil Général, l’Educateur n’hésitant pas à conseiller d’aller chez le Père !
L’Evêque a souligné l’importance de travailler en collectif devant ces problèmes (ce qui est déjà commencé depuis longtemps)
Voilà où nous en sommes, nous attendons la suite.
Pouvons-nous demander une contre visite ?
Il serait dommage que l’hébergement, actuellement voulu et organisé au mieux malgré les conditions, devienne une « occupation ».
Nous ne souhaitons pas aller au conflit, mais nous voulons que le droit des gens à un hébergement digne, soit respecté.
Peut-être aurons-nous besoin de soutien... Les gens qui sont chez nous ne seront pas mis à la rue.
Merci d’accueillir notre information.
Pour « Anticyclone » : Gérard RIFFARD.
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