L’article se poursuit ainsi :
Après avoir rejoint le réseau Unesco des villes créatives de design, Saint-Étienne vient de décrocher le label « Ville inclusive et durable » de la part de la célèbre institution internationale.
Ce nouveau label récompense les démarches entreprises par la Ville et les associations dans la lutte contre toutes formes de discriminations (origine, orientation sexuelle, handicap...).
Après vérification sur le site de l’UNESCO, il s’avère que celle-ci n’a en aucun cas délivré un label à la Ville de Saint-Étienne, elle a tout juste accepté sa candidature pour faire partie de La Coalition internationale des villes inclusives et durables (ICCAR). Initiative lancée par l’UNESCO en mars 2004, elle vise à établir un réseau des villes intéressées par l’échange d’expériences afin d’améliorer leurs politiques de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’exclusion [1].
Nous pourrions nous féliciter que notre maire se lance dans une telle démarche, ce serait une prise de conscience louable. Le seul souci c’est qu’il se proclame ville labellisée par l’UNESCO au vu d’actions passées alors que la ville est seulement inscrite dans une démarche pour des actions futures.
Quel magnifique tour de passe-passe et de manipulation de l’opinion à quelques mois des élections municipales !
Il est également surprenant que l’UNESCO accepte l’inscription de la ville de Saint-Étienne et estime que celle-ci va sincèrement s’engager dans ce programme ambitieux quand on voit toutes les actions de la municipalité qui vont à l’encontre de cette politique inclusive. Celles-ci sont pourtant nombreuses et loin d’être anodines. Je vais m’employer à énoncer toutes celles que j’ai pu relever :
- Des associations stéphanoises se sont vu diminuer, voire pour certaines supprimer les subventions allouées par la municipalité parce qu’elles hébergeaient ou proposaient des repas aux sans papiers.
- Des centres sociaux et des amicales laïques des quartiers les plus populaires de la ville ont vu leur subvention municipale diminuée et certaines de ces structures ont été contraintes de fermer leurs portes faute de financement.
- Nombre d’enfants ne mangent pas à la restauration scolaire municipale parce que même le tarif le plus bas est trop élevé pour eux alors que pour certains cela serait le seul vrai repas de la journée, et ce malgré les demandes réitérées à maintes reprises par les associations.
- La police municipale harcèle régulièrement les familles qui n’ont que la manche pour nourrir leur enfant.
- Des soupçons portent à l’encontre de cette même police à propos de la destruction d’un campement roms, en leur absence et sans aucune autre forme de procès, ainsi que la mise à la benne des tentes, vêtements, nourriture et cartables des enfants.
- La ville de Saint-Étienne, par l’intermédiaire de son CCAS, refuse illégalement de domicilier les familles roumaines, et prend même un malin plaisir à les faire patienter deux mois avant de leur rendre une réponse négative, les privant ainsi, pendant ce laps de temps, des 90€ par enfant et par mois auxquels elles ont droit (aide plafonnée à 300€). À savoir que suite à ce premier refus, une association habilitée par la préfecture les domicilie en moins de 15 jours mais ils doivent d’abord faire la demande au CCAS.
- Ils n’ont même pas été capables de fournir des containers poubelles aux familles qui couchaient dehors en ce mois de novembre et ils ont laissé les rats envahir le campement.
- La politique de logement de cette municipalité, c’est rénover ou démolir les immeubles anciens, faire monter les loyers et ainsi chasser de la ville les plus démunis.
- Pour simplement recevoir nos associations d’aide aux migrants, il a fallu qu’on s’installe toute une matinée dans le hall de la mairie. Et comme par enchantement l’alarme incendie s’est déclenchée permettant ainsi de faire évacuer tout le monde.
Cette dernière ruse est bien à l’image de cette municipalité hypocrite à souhait, où son maire va faire de beaux discours à la mosquée pour assurer les musulmans de la ville de son soutien face aux attaques islamophobes quand le président de son parti réclame que les mères d’élèves portant le voile n’accèdent plus à l’école de leur enfant.
Comment comprendre qu’une institution aussi prestigieuse que l’UNESCO laisse le maire de Saint-Étienne s’octroyer un label qu’elle ne lui a jamais décerné ?
Les mensonges de Monsieur le Maire ne suffiront pas à cacher une réalité pas belle à voir.
Yves Scanu Combat
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