Ce jeudi 23 mars, les rues de Saint-Étienne étaient encore débordantes de monde pour la manifestation contre la réforme des retraites et pour un autre monde. Dès 11h, on ne distinguait même plus la fin des cortèges depuis le Cours Fauriel !
De nombreux cortèges, dont un cortège jeune, déterminé et à tendance anarchiste ! Celui-ci a rassemblé environ un millier de personnes, avec au devant un tracteur de la CNT locale !
Les tags commencent rapidement à fleurir tout le long du cours Fauriel !
On notera que 3 mecs d’une agence immobilière, énervés par la peinture, essayèrent d’intimider un-e tagueur-se isolé-e en le/la frappant. Mais cela n’a pas empêché de continuer sur la lancée de peindre massivement les murs et vitrines de la capitale de la Loire.
Beaucoup de tags contre le capitalisme et contre la police, son bras armé naturel. Mais aussi des tags en solidarité avec l’anarchiste Alfredo Cospito incarcéré dans le 41 BIS, contre le projet de construction sur la RN88 ou encore pour appeler à la révolte et la bordélisation du pays.
Plusieurs panneaux de PUB feront les frais des brises vitres, quelques poubelles en feu et des œufs de peinture sur de nombreuses façades de banques. Six policiers situés à côté du cortège jeune et déterminé, ont également pu s’amuser à éviter les œufs de peintures volants.
Aux alentours de 12h30, la manifestation est déjà arrivée sur les marches de l’Hôtel de Ville, alors qu’il reste encore des manifestant-es sur la Place Jean Moulin !
Une fois l’ensemble des manifestant-es arrivées place Hôtel de Ville (une grosse partie d’entre eux se sont déjà dispersées), de nombreuses personnes ne veulent pas en finir là…
La colère et la détermination sont bouillonnantes !
Au début, une centaine de personnes chantent Grève, Blocage, Manif Sauvage, le début de la manifestation sauvage est lancée, très vite se sont environ 1000 personnes qui composent cet élan spontané !
Quelques minutes plus tard, un premier face à face avec la police en armure, plusieurs jets de projectiles, les policiers en sous nombre et entourés de personnes qui quittaient la manif ne répliquent pas.
Les manifestant-es décident assez naturellement d’aller à la préfecture en passant par des rues annexes à l’hôtel de ville. Des barricades avec les poubelles commencent à fleurir, les routes sont bloquées, l’arrivée de la police est retardée.
A la Préfecture, un escadron de gendarmes mobiles protège la préfecture.
Le cortège ne s’en approche pas et coupe la place en passant par les artères secondaires, très rapidement les vitres des banques sont éclatées à coups de pavés et leurs portes d’entrée défoncées à coup de pieds. Les barricades, elles, sont presque devenues une normalité depuis les récentes manifestations sauvages à travers toute la France.
Le cortège se retrouve rapidement confronté à de nombreux policiers qui les empêchent de retourner place Hôtel de Ville. Sous la pression des projectiles qui leurs pleuvent dessus, la police recule et les manifestant-es rejoignent la place Hôtel de ville. Une fois sur la place, la police se fait attaquer avec des tirs de feux d’artifices et les projectiles pleuvent de nouveau.
Le commissaire annonce les sommations et la place hôtel de ville se retrouve sous des nuages de lacrymogènes.
Même si cette fois-ci des manifestant-es avaient du matériel de protection, une grande partie n’en avait pas et la panique fait scinder directement le cortège dans tous les sens. Mais 5 minutes plus tard, un gros cortège se reforme sur la Place du Peuple. Barricade en feu, barrière de chantier, mobiliers urbain, tout y passe pour résister face à la police. Pendant ce temps, la vitrine de Zara, entreprise qui profite de l’esclavage des Ouïghours, est défoncée par les manifestant-es.
La police, qui a des difficultés à mettre fin au soulèvement spontané, tire des grenades lacrymogènes, le vent est à la révolte et peu de personnes sont touchées par les lacrymogènes.
La manifestation se dirige vers le Campus Tréfilerie, les vitrines des banques sont saccagées et en guise de banderole de tête, une grande barrière de chantier fera l’affaire. Un peu avant l’arrêt de tram Campus Tréfilerie, la police arrive à franchir assez rapidement les barricades et tirs des grenades lacrymogènes, avec possiblement des tirs de LBD (à confirmer), à ce moment la foule se disperse.
Quelques irréductibles partent en direction de Centre Deux, encore une fois, les barricades ont été essentielles pour freiner une opération policière. Arrivée vers Centre deux. Un important dispositif policier est sur place (gendarmes mobiles), en l’espace de quelques secondes, les derniers manifestant-es disparaissent dans les artères secondaires de la ville et la manifestation spontanée prend fin !
À ce moment, toujours aucune interpellation et de nombreuses victoires du côté des révolté-es ! La Police Nationale (avec la bac) se met alors à arpenter toutes les rues de la ville à la recherche des manifestant-es isolées. [N’hésitez pas à nous dire (legueuloir chez riseup.net) si vous avez été témoin d’une interpellation.]
Pour conclure : ce jeudi 23 mars fut une belle journée de mobilisation et beaucoup de victoires côté manifestant-es, qui ont su faire face au bras armé de l’état, prêt à tout pour défendre l’ordre établi. Cela redonne de l’espoir à beaucoup d’entre nous ! Ne relâchons pas la pression et rejoignez les piquets de grève des camarades en luttes, les blocages collectifs et individuellement passons à l’action directe !
Compléments d'info à l'article