Samedi 3 avril 2004
10h : « Centres éducatifs fermés pourquoi faire » par Jean Luc Courtois - Président de Education et Société
19h : « Maisons de correction », Témoignages Fermeture des maisons de correction - Film documentaire
Dimanche 4 avril 2004
10h : « Le droit et politiques répressives », entretien avec un représentant du Syndicat de la Magistrature
14h : « Espace social - Espace carcéral » avec Jean Pierre Garnier - Directeur de recherche Au CNRS
17h : « Cités sous surveillance » - « Vidéo surveillance » de Jean Pierre Petit - Collectif « Souriez Vous êtes Filmés »
Dans une société de plus en plus inégale, [...] l’écart croissant entre catégories sociales va de pair, désormais, avec une séparation physique accrue entre elles. Faute d’une remise en cause de la structure la société globale, il est peu probable que la Cité puisse redevenir une « communauté ».
Au contraire, des murs, clôtures et des barrières de toutes sortes,matérielles ou virtuelles, visibles ou invisibles, continueront de s’élever entre les nantis, réfugiés dans des enclaves huppées super-protégées, et les démunis, cantonnés dans des zones de relégation hyper-contrôlées. Dans les unes, Big Brother veillera sur les habitants ; dans les autres, il les surveillera.
L’instauration du soi disant « nouvel ordre mondial », c’est à dire d’un capitalisme « globalisé » fondé sur le salariat précaire et le démantèlement de l’État social, a eu pour effet de fragiliser, paupériser et marginaliser de larges fractions des couches populaires. Face aux désordres « locaux » qui en résultent, notamment sous la forme de violence, d’incivilité et d’insécurité, qualifiées à tort d’« urbaines » comme si « la ville » expliquait leur apparition, les pouvoirs publics mettent en place d’innombrables dispositifs de « pacification » où l’urbanisme et architecture sont, eux aussi, mis à contribution. Ainsi en va-t-il de l’espace public dont la reconfiguration doit, à la fois, dissuader le nouvel « ennemi intérieur » de passer à l’acte et, au cas où il le ferait, faciliter la répression, confirmant ainsi le lien entre l’aménagement urbain et maintien de l’ordre social.
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Extrait d’un tract distribué par les représentants du Syndicat de la Magistrature de Valence lors d’un rassemblement contre le Centre Educatif Fermé de cette ville.
La campagne sécuritaire, la surenchère politique et la sur-médiatisation contre la jeunesse et particulièrement celle des banlieues ont eu comme résultat :
la modification de « l’ordonnance de 45 »
la mise en place d’un arsenal répressif comprenant :
la création de centres éducatifs fermés,
le doublement de place de prison pour mineur, soit par la création de prison pour mineurs, soit par l’augmentation de quartier de mineur dans les prisons.
Mais le ministre qui a promu cet arsenal juridico-répressif s’inquiète-t-il des 16000 jeunes vivants dans la rue, de la violence que ces jeunes exercent contre eux mêmes - c’est à dire des conduites à risque et des suicides ? Cette violence est statistiquement beaucoup plus importante que celle liée aux incivilités ou à la petite délinquance.
Contrairement à ce qui largement diffusé, la jeunesse n’est pas la classe dangereuse contre laquelle la société doit se protéger. Notamment :
En abaissant la responsabilité pénale à 10 ans,
En permettant la retenue d’un enfant de 10 ans durant 24 heures dans les locaux de la police,
En permettant la détention provisoire d’un enfant de 13 ans,
En enfermant les enfants à partir de 13 ans dans des centres fermés,
En jugeant en urgence « à délai rapproché » (10 jours) bâclant ainsi le droit à la défense,
En supprimant le monopole du Juge des Enfants (au bénéfice d’un juge de proximité sans compétence particulière),
En sanctionnant les parents déjà en grande difficulté.
Pour toutes ces raisons nous exigeons :
L’abandon de cette idéologie d’enfermement des mineurs en particulier et de la société en générale,
L’abandon des centres éducatifs fermés,
L’abandon des prisons pour enfant,
La suppression des quartiers de mineurs dans les prisons,
L’abrogation de l’ordonnance parue au journal officiel le 10 septembre 2002 portant modification de « l’ordonnance de 45 ».
Pour + d’infos : Collectif Solidarité Prisonniers
C/O Le Laboratoire - 8, place Saint Jean - 26000 VALENCE
Solidarite chez no-log.org
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